Chanson à la Une - Auprès de mon arbre, par Georges Brassens


Par Rédigé le 02/11/2011 (dernière modification le 02/11/2011)

"Auprès de mon arbre" - Georges Brassens... Juste prolonger encore un peu cet hommage qui lui a été rendu, ce week-end, dans plusieurs villes de France. Ce poète qui se voulait si singulier, était si particulier par son écriture, son timbre de voix et son sourire de grand timide. Il aurait eu quatre vingt dix ans ce 22 octobre 2011, mais qu'importe puisque voilà trente ans qu'il a disparu et que pour la mémoire collective fort est à parier qu'on chantera encore Georges Brassens à la fin de ce XXIe siècle! Son don de mélodiste reconnu par ses pairs, son style métaphorique d'écrire donne matière en cours de philosophie, oui on peut parler de l'Art Brassens et ajouter cette belle phrase de son guitariste Joel Favreau: "Je me suis aperçu que l'homme était aussi grand que son œuvre".

Chanson à la une, dédiée à Janine

Voici la série quotidienne musicale du Podcast Journal: Chanson à la Une*, avec chaque fois une anecdote, les paroles d'une chanson et la vidéo de l'interprétation.


Auprès de mon arbre. Paroles et musique: Georges Brassens. Interprète: Georges Brassens. (1955)

Georges_Brassens.mp3  (970.74 Ko)

J'ai plaqué mon chêne
Comme un saligaud
Mon copain le chêne
Mon alter ego
On était du même bois
Un peu rustique un peu brut
Dont on fait n'importe quoi
Sauf naturell'ment les flûtes
J'ai maint'nant des frênes
Des arbres de Judée
Tous de bonne graine
De haute futaie
Mais toi, tu manques à l'appel
Ma vieille branche de campagne
Mon seul arbre de Noël
Mon mât de cocagne

Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner de mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux

Je suis un pauvre type
J'aurai plus de joie
J'ai jeté ma pipe
Ma vieille pipe en bois
Qu'avait fumé sans s'fâcher
Sans jamais m'brûler la lippe
L'tabac d'la vache enragée
Dans sa bonne vieille tête de pipe
J'ai des pipes d'écume
Ornées de fleurons
De ces pipes qu'on fume
En levant le front
Mais j'retrouv'rai plus ma foi
Dans mon coeur ni sur ma lippe
Le goût d'ma vieille pipe en bois
Sacré nom d'une pipe

Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner de mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux

Le surnom d'infâme
Me va comme un gant
D'avecques ma femme
J'ai foutu le camp
Parce que depuis tant d'années
C'était pas une sinécure
De lui voir tout l'temps le nez
Au milieu de la figure
Je bats la campagne
Pour dénicher la
Nouvelle compagne
Valant celle-là
Qui, bien sûr, laissait beaucoup
Trop de pierres dans les lentilles
Mais se pendait à mon cou
Quand j'perdais mes billes

Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner de mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux

J'avais une mansarde
Pour tout logement
Avec des lézardes
Sur le firmament
Je l'savais par coeur depuis
Et pour un baiser la course
J'emmenais mes belles de nuits
Faire un tour sur la Grande Ourse
J'habite plus d'mansarde
Il peut désormais
Tomber des hallebardes
Je m'en bats l'oeil mais
Mais si quelqu'un monte aux cieux
Moins que moi j'y paie des prunes
Y a cent sept ans - qui dit mieux ?
Qu'j'ai pas vu la lune

Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner de mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux


Les paroles des chansons sont la propriété de leurs auteurs. Leur commercialisation est interdite.

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