"Je veux être une fille normale". Photo (c) Pan Xiaozhen @Unsplash
Le mutisme sélectif est un trouble anxieux qui touche un enfant sur 150. Il apparaît habituellement à l’entrée en collectivité. Ces enfants ne parlent qu’à leurs parents et non aux autres adultes. Souvent ils communiquent par des hochements de tête ou en chuchotant la réponse à l’oreille d’une personne de confiance.
Si tu ne dis pas merci, je ne te le donne pas
Le mutisme sélectif est un handicap invisible. Parfaitement valide, l’enfant peut techniquement parler. Mais il ressent une peur irrationnelle en société. Il est alors paralysé et bloque sa parole. Le mutisme est souvent pensé à tort comme un choix de l’enfant de ne pas parler, voire même une provocation délibérée.
C’est le cas de Louise qui arrive à la boulangerie avec ses frères. La boulangère leur propose gentiment des bonbons. Les garçons attrapent leur friandise avec un "merci madame". Louise arrive à tendre la main vers le bonbon mais la boulangère ne le lâche pas. "Qu’est-ce qu’on dit?". Louise panique et le lâche aussitôt. "Ah bah si tu ne dis pas merci, je ne te le donne pas".
C’est malheureusement une situation très fréquente, y compris dans le cercle familial. L’insistance des adultes ne fait qu’aggraver l’anxiété et les troubles psychosomatiques. Maxence vivait un véritable calvaire quand il passait ses vacances chez ses grands-parents. Il se plaignait de maux de ventre récurrents. "Cela me fait de la peine. Moi je m’intéresse à toi et tu ne me parles pas. Ce n’est pas très gentil", lui disait sa grand-mère.
C’est le cas de Louise qui arrive à la boulangerie avec ses frères. La boulangère leur propose gentiment des bonbons. Les garçons attrapent leur friandise avec un "merci madame". Louise arrive à tendre la main vers le bonbon mais la boulangère ne le lâche pas. "Qu’est-ce qu’on dit?". Louise panique et le lâche aussitôt. "Ah bah si tu ne dis pas merci, je ne te le donne pas".
C’est malheureusement une situation très fréquente, y compris dans le cercle familial. L’insistance des adultes ne fait qu’aggraver l’anxiété et les troubles psychosomatiques. Maxence vivait un véritable calvaire quand il passait ses vacances chez ses grands-parents. Il se plaignait de maux de ventre récurrents. "Cela me fait de la peine. Moi je m’intéresse à toi et tu ne me parles pas. Ce n’est pas très gentil", lui disait sa grand-mère.
Ils feront sauter progressivement chacun des petits verrous
Il est évident que les adultes peuvent facilement être désemparés face à ces enfants mutiques. Ils essaient alors toutes les méthodes possibles: la mise en confiance, la comparaison, la culpabilisation, le chantage et la menace. Sans résultats, ils se désintéressent de l’enfant. "Comment voulez-vous? Je ne peux pas l’interroger donc forcément elle est un peu esseulée" se défendait une institutrice.
Pourtant si on s’intéresse à eux et qu’on leur donne du temps, beaucoup de temps, les enfants mutiques arriveront à sortir petit à petit de leur mutisme. Ils feront sauter progressivement chacun des petits verrous qui les isolent. Comme pour la plupart des troubles anxieux, la mise en confiance et la relaxation sont nécessaires pour permettre aux enfants de lâcher prise. Au fil du temps il y aura des réponses chuchotées, des sourires, des rires en public. Un jour il y a aura un mot qui s’échappera, prononcé à haute voix.
A neuf ans, Capucine a changé d’école. L’été précédent la rentrée scolaire, elle a répété au moins une dizaine de fois à sa maman qu’elle serait "une fille normale" dans sa nouvelle école. Elle s’y est préparée tout l’été. Plus d’étiquette collée au front, personne ne la connaissant muette, elle a réussi à franchir le pas.
Pourtant si on s’intéresse à eux et qu’on leur donne du temps, beaucoup de temps, les enfants mutiques arriveront à sortir petit à petit de leur mutisme. Ils feront sauter progressivement chacun des petits verrous qui les isolent. Comme pour la plupart des troubles anxieux, la mise en confiance et la relaxation sont nécessaires pour permettre aux enfants de lâcher prise. Au fil du temps il y aura des réponses chuchotées, des sourires, des rires en public. Un jour il y a aura un mot qui s’échappera, prononcé à haute voix.
A neuf ans, Capucine a changé d’école. L’été précédent la rentrée scolaire, elle a répété au moins une dizaine de fois à sa maman qu’elle serait "une fille normale" dans sa nouvelle école. Elle s’y est préparée tout l’été. Plus d’étiquette collée au front, personne ne la connaissant muette, elle a réussi à franchir le pas.
Le diagnostic est très important
Le diagnostic est très important. Il permet davantage de soutien mais aussi de compréhension et d’acceptation. Malheureusement le mutisme sélectif est encore très méconnu. Les parents enchaînent les séances chez le pédiatre ou le pédopsychiatre mais reviennent généralement sans pistes concrètes. L’école est également souvent dans l’inconnu. Plus le temps passe, plus le mutisme s’aggrave.
Une seule organisation existe en France. Il s’agit de l’association "ouvrir la voix" ]urlblank:https://ouvrirlavoix.fr/[ qui propose un programme d'introduction de la parole à l’école. Cette association accompagne les parents dans leurs démarches de reconnaissance du handicap, les conseille sur les méthodes de libération de la parole et fournit une multitude d’information sur le mutisme sélectif. La mine d’or est le groupe d’échanges sur les réseaux sociaux où les parents peuvent s’échanger de multiples conseils et outils utiles.
Une seule organisation existe en France. Il s’agit de l’association "ouvrir la voix" ]urlblank:https://ouvrirlavoix.fr/[ qui propose un programme d'introduction de la parole à l’école. Cette association accompagne les parents dans leurs démarches de reconnaissance du handicap, les conseille sur les méthodes de libération de la parole et fournit une multitude d’information sur le mutisme sélectif. La mine d’or est le groupe d’échanges sur les réseaux sociaux où les parents peuvent s’échanger de multiples conseils et outils utiles.