Carmen Labaki, une réalisatrice qui voudrait toucher à l’impossible


Par Ibrahim Chalhoub Rédigé le 31/10/2011 (dernière modification le 07/11/2011)

D’une petite fille qui s’amusait à jouer le rôle de Wonder Woman et qui montait sur l’armoire, utilisant les rideaux d’une fenêtre juste au-dessus pour animer ses propres pièces de théâtre, Carmen Labaki Cadyan entre dans le monde de l’inconnu de la franc-maçonnerie universelle pour rapporter ce qu’on n’a pas encore vu ni entendu dans un film documentaire qui verra le jour dans les mois à venir.


Touchant à l’impossible! Photo (C) Carmen Labaki

Carmen Labaki.mp3  (73.89 Ko)

Le documentaire a été préparé en deux versions, une internationale de 90 minutes en anglais et français (et bientôt en espagnol, italien, et portugais) et une version arabe en trois parties de 52 minutes chacune.

Carmen Labaki a commencé à partir du Liban dans lequel elle a filmé une cérémonie à huis clos. Elle ne s’est pas contentée de filmer le cabinet de réflexion mais elle a aussi capturé une initiation dans un temple maçonnique. Ensuite elle a glissé ses cameras dans une autre cérémonie en Italie et a fait des entretiens avec des francs-maçons au Liban et dans d’autres pays parmi lesquels le Brésil, la France, l’Italie, et la Turquie. Carmen a aussi obtenu des opinions à propos de la franc-maçonnerie par des membres du clergé chrétien aussi bien que des cheikhs musulmans dont certains seront considérées comme choquantes telles les déclarations d’appartenance de certains d’entre eux à cette fraternité.

Le documentaire utilise la première personne du singulier étant donné qu’il assume le point de vue d’une personne de l’extérieur de la société secrète et qui demande à y appartenir ou bien, au moins, d'en connaître les rouages.

La réalisation du documentaire a pris deux ans et demi, un temps long d’après la réalisatrice qui est le résultat de trois raisons, les contacts, les évènements, et la traduction.
Établir un contact avec les responsables dans la franc-maçonnerie nécessite un travail personnel et donc un investissement de temps pour arranger les réunions au lieu de s’occuper seulement du travail audio-visuel – les vénérables maîtres et grand maîtres ont préféré un contact direct avec la réalisatrice du documentaire sans passer par des assistants.
Les appels des francs-maçons pour annoncer et recommander des évènements intéressants pour le documentaire, pour contribuer à l’éclaircissement de l’état de la société secrète. Ces cérémonies nécessitaient de longs voyages et parfois des mois d’attente.
En plus, Carmen, une femme perfectionniste, devait s’assurer elle-même de la traduction qui nécessitait non seulement une connaissance des différentes langues parlées à travers les continents que la jeune réalisatrice a plusieurs fois survolé, mais un savoir de la terminologie maçonnique dans les langues filmées telles l’anglais, l’arabe, l’espagnol, le français, l’italien, et le portugais.
Heureusement que la dame maîtrise déjà la plupart de ces langues en plus de l’arménien qu’elle a étudié pendant qu’elle réalisait son documentaire “Les Arméniens du Liban” en 2004.

Un investissement personnel a poussé la réalisatrice à ce défit suite aux multiples essais par d'autres qui n’ont pas pu apporter d'informations suffisantes sur une société secrète universelle capable de survivre jusqu'à nos jours. C’était comme a dit Carmen, toucher à l’impossible.

Durant son entretien avec le Podcast Journal, Carmen Labaki était fière de sa nouvelle réalisation qu’elle a appelé mon bébé à moi et aussi une production 100% Lumens Production pour se référer à sa propre maison de production – ses documentaires précédents étant principalement des coproductions.

Il faut noter que parmi les différentes réalisations de Carmen Labaki, “Les Arméniens du Liban” a été considéré meilleur film documentaire au Prix ARPA International Film Festival in Hollywood en 2005.

Carmen est une jeune Libanaise appartenant à une minorité religieuse, les Latins et qui a la nationalité brésilienne.
Elle a vécu au Brésil durant son enfance et à Paris durant les débuts de son adolescence où elle a étudié l’espagnol comme deuxième langue. Son amour des langues a été influencé par ses nombreux voyages partant du principe anthropologique que pour comprendre un peuple il faut comprendre son langage. Ainsi, elle avait le choix d’une carrière d’interprète qu’elle a laissé tomber en disant j’ai droit à l’erreur, un fait qu’elle n’a certainement pas traduit dans ses productions.

Durant son enfance, la petite Carmen aimait faire des pièces de théâtre. C’était ma passion. En fait, tout tournait autour de la télévision, et du journalisme. Etre aussi journaliste m’a aidé à tirer le maximum d’information pour réaliser mes documentaires tout en ayant ma perspective dans la prise de l’image.

Sentez-vous que la curiosité vous pousse à en savoir plus? Vous n’êtes pas les seuls à attendre…

D’ailleurs vous pouvez consulter l’aperçu du film documentaire ci-dessous et écouter Carmen Labaki dans le fichier audio (podcast) en haut de la page.






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