Michel Léard, canneur-rempailleur © J. P.
Après son service militaire, ce menuisier de formation travaille dans une boîte de nuit et vend des chaises sur les marchés pour un ami, le jour. "Face à une forte demande de restauration de chaises, mon ami et moi avons appris le métier avec des anciens. Finalement, il est parti dans le sud, j'ai donc continué cette activité seul. Mon atelier était situé à Condé-sur-Sarthe et je vendais sur les marchés". Michel Léard est un rempailleur à l’ancienne maîtrisant aussi l’art délicat du cannage. "Pour le paillage du dessus du siège à l’ancienne, j'utilisais de la paille de seigle. Pour le cannage, du fil de bambous. J’achetais le fût, le teintais en fonction de l’intérieur de la maison, le paillais et le revendais".
Un pignon sur rue atypique
Son magasin "À la chaise en paille" situé à Alençon © J. P.
Il crée son magasin À la Chaise en paille en 1980 à Alençon. "C'était l'époque des premières cuisines aménagées avec salles et salons. Je vendais alors les chaises car les cuisinistes ne les fabriquaient pas. Mais, l'arrivée des enseignes d'ameublement à Alençon dans les années 1990, telles que Conforama et But, est responsable d'une première baisse d'activité. Par la suite, l’implantation d’Ikéa m'a causé aussi beaucoup de tort".
Alors que cette concurrence fait rage, il se diversifie grâce à la vannerie, aux jouets en bois et aux cadeaux. En effet, ce commerce où le temps semble s'être arrêté, propose des jouets en bois pour les enfants, des paniers en osier pour le marché... Les clients viennent chercher chez lui, des objets uniques et des conseils personnalisés. Au début des années 2000, il poursuit sa diversification en devenant un point de retrait pour les colis. "Le client ne vient plus pour m'acheter 6 chaises. Le but est de le faire entrer et de lui vendre tous les à-côtés". Aujourd'hui, Michel Léard est le dernier canneur- rempailleur du département de l'Orne.
Alors que cette concurrence fait rage, il se diversifie grâce à la vannerie, aux jouets en bois et aux cadeaux. En effet, ce commerce où le temps semble s'être arrêté, propose des jouets en bois pour les enfants, des paniers en osier pour le marché... Les clients viennent chercher chez lui, des objets uniques et des conseils personnalisés. Au début des années 2000, il poursuit sa diversification en devenant un point de retrait pour les colis. "Le client ne vient plus pour m'acheter 6 chaises. Le but est de le faire entrer et de lui vendre tous les à-côtés". Aujourd'hui, Michel Léard est le dernier canneur- rempailleur du département de l'Orne.
Une disparition progressive multifactorielle
Des jouets en bois, des paniers... y sont exposés © J. P.
Une flambée du prix des matières premières, l’augmentation du coût de sa main d’œuvre ainsi qu’une mode désormais passée, ont finalement eu raison de son activité principale de cannage-rempaillage. "La paille de seigle est aujourd’hui inabordable et c'est long à faire. J'ai travaillé pendant 50 ans avec un fournisseur qui était un ancien agriculteur. Quand le fils a repris la ferme, la matière première augmenta de 100%. Globalement, le prix d'une chaise est passé de 60 francs en 1980 à 200 francs une dizaine d'années plus tard. Ça a triplé! Depuis, j'utilise du toron, fait de papier tourné, beaucoup moins cher et plus rapide à mettre en place. Parfois, j'ai une commande de chaise en cannage ou paillage mais c’est devenu rare!".
Toutefois, sa faculté d’adaptation lui permet, aujourd’hui encore, de perdurer, pour le plus grand plaisir des enfants et nostalgiques d’une époque, désormais révolue, où les commerces de proximité étaient légion. Grâce aux jouets en bois et autres objets plus insolites les uns que les autres, sortis de l'ancien temps, son magasin reste ouvert à tous, 6 jours sur 7, malgré tout. Depuis 10 ans la retraite l'attend... Mais aucun projet pour lui en ce sens. Ce magasin, il y a mis tout son cœur, il n'envisage donc pas une fermeture de son vivant.
Toutefois, sa faculté d’adaptation lui permet, aujourd’hui encore, de perdurer, pour le plus grand plaisir des enfants et nostalgiques d’une époque, désormais révolue, où les commerces de proximité étaient légion. Grâce aux jouets en bois et autres objets plus insolites les uns que les autres, sortis de l'ancien temps, son magasin reste ouvert à tous, 6 jours sur 7, malgré tout. Depuis 10 ans la retraite l'attend... Mais aucun projet pour lui en ce sens. Ce magasin, il y a mis tout son cœur, il n'envisage donc pas une fermeture de son vivant.