Laurence Trastour-Isnart, optimiste pour Les Républicains. Photo (c) Serge Gloumeaud
Laurence Trastour-Isnart, quelles sont les particularités du programme européen des Républicains?
Ce sont d’abord des idées et un projet particuliers. Même si la tête de liste est François-Xavier Bellamy, nous avons un trio avec Arnaud Danjean, qui dispose d’une bonne expérience puisqu’il est déjà député européen, et une femme, Agnès Evren, qui porte plus les valeurs du centre. Nos propositions portent par exemple sur une meilleure réglementation concernant les travailleurs détachés. De nombreuses entreprises étrangères remportent les marchés publics de nos collectivités territoriales parce qu’elles rémunèrent et protègent moins leurs travailleurs, ce qui leur permet de proposer de meilleurs tarifs. Il faut une harmonisation européenne pour plus d’équité vis-à-vis des entreprises locales. Nous défendons aussi des mesures à destination des jeunes, notamment faciliter les séjours à l’étranger pour y étudier mais aussi y travailler, ce qui permettra d’améliorer leur niveau en langues étrangères.
Choisir une tête de liste hostile à l’avortement ne vous pose-t-il pas de problème, en tant que femme?
Je suis d’accord avec les idées des Républicains à 95% et ce ne sont pas ces 5% de différence qui me feront partir. Au contraire, il faut rester pour essayer de convaincre et faire évoluer les pensées. Ma position en faveur de la PMA pour tous est contraire à la position des Républicains. Au sein d’un parti, il est normal qu’il y ait des opinions et des prises de positions différentes. Si j’ai l’occasion de discuter du sujet avec François-Xavier Bellamy, je tenterai de le faire changer d’avis parce qu’une femme doit être libre de son corps. Mais il ne faut pas juger une personne sur une prise de position, certes violente, et ce n’est pas pour cela qu’il faut claquer la porte.
Par rapport aux autres scrutins, que représentent pour vous les élections européennes?
Ce sont des élections d’une grande importance pour le pays. C’est notre représentativité au sein de l’Europe qui est en jeu. Il faut pouvoir défendre la France au sein de l’Union. Malheureusement, il s’agit d’une élection à laquelle la population accorde peu d’importance.
Comment expliquer aux Français l'importance des questions européennes et de ces élections?
Je ne suis pas sûre que les gens soient prêts à entendre cela aujourd’hui... Il faut surtout sensibiliser les jeunes, collégiens et lycéens, sur l’importance du projet européen. Il faut rappeler que l’UE a permis à trois générations d’Européens de ne pas connaître la guerre. L’UE a amené cette stabilité. Elle a permis à de nombreux pays de se développer. Et puis l’Europe, c’est aussi le renforcement des frontières.
Ce sont d’abord des idées et un projet particuliers. Même si la tête de liste est François-Xavier Bellamy, nous avons un trio avec Arnaud Danjean, qui dispose d’une bonne expérience puisqu’il est déjà député européen, et une femme, Agnès Evren, qui porte plus les valeurs du centre. Nos propositions portent par exemple sur une meilleure réglementation concernant les travailleurs détachés. De nombreuses entreprises étrangères remportent les marchés publics de nos collectivités territoriales parce qu’elles rémunèrent et protègent moins leurs travailleurs, ce qui leur permet de proposer de meilleurs tarifs. Il faut une harmonisation européenne pour plus d’équité vis-à-vis des entreprises locales. Nous défendons aussi des mesures à destination des jeunes, notamment faciliter les séjours à l’étranger pour y étudier mais aussi y travailler, ce qui permettra d’améliorer leur niveau en langues étrangères.
Choisir une tête de liste hostile à l’avortement ne vous pose-t-il pas de problème, en tant que femme?
Je suis d’accord avec les idées des Républicains à 95% et ce ne sont pas ces 5% de différence qui me feront partir. Au contraire, il faut rester pour essayer de convaincre et faire évoluer les pensées. Ma position en faveur de la PMA pour tous est contraire à la position des Républicains. Au sein d’un parti, il est normal qu’il y ait des opinions et des prises de positions différentes. Si j’ai l’occasion de discuter du sujet avec François-Xavier Bellamy, je tenterai de le faire changer d’avis parce qu’une femme doit être libre de son corps. Mais il ne faut pas juger une personne sur une prise de position, certes violente, et ce n’est pas pour cela qu’il faut claquer la porte.
Par rapport aux autres scrutins, que représentent pour vous les élections européennes?
Ce sont des élections d’une grande importance pour le pays. C’est notre représentativité au sein de l’Europe qui est en jeu. Il faut pouvoir défendre la France au sein de l’Union. Malheureusement, il s’agit d’une élection à laquelle la population accorde peu d’importance.
Comment expliquer aux Français l'importance des questions européennes et de ces élections?
Je ne suis pas sûre que les gens soient prêts à entendre cela aujourd’hui... Il faut surtout sensibiliser les jeunes, collégiens et lycéens, sur l’importance du projet européen. Il faut rappeler que l’UE a permis à trois générations d’Européens de ne pas connaître la guerre. L’UE a amené cette stabilité. Elle a permis à de nombreux pays de se développer. Et puis l’Europe, c’est aussi le renforcement des frontières.
"Aujourd’hui, l’essentiel est de renforcer nos frontières"
Laurence Trastour-Isnart dans sa permanence, à Cagnes-sur-Mer (06). Photo (c) Serge Gloumeaud
Aujourd’hui, pourquoi de nombreux Français semblent hostiles à l’UE?
On est parti d’une Europe agricole qui nous permettait d’avoir une autonomie alimentaire. On sortait d’une période de guerre où on avait vécu des difficultés de production. Puis tout s’est développé, avec une ouverture peut-être trop rapide, sans forcément de pédagogie. Mais les gens se rendent bien compte lorsqu’ils voyagent par exemple, ils circulent plus facilement et n’ont plus à changer leur monnaie. Si on revenait en arrière là-dessus, alors ils se rendraient compte des avantages. Mais aujourd’hui, l’essentiel est de renforcer nos frontières pour se prémunir des difficultés que posent les migrants. La France est davantage touchée par ce problème parce qu’elle offre des aides sociales très importantes. Je suis très humaine mais quand on reçoit trop, on a peut-être moins envie de s’intégrer et de trouver du travail… Il devrait y avoir une harmonisation des aides sociales à destination des migrants pour éviter que certains pays subissent plus cet afflux que d’autres.
Au niveau national, quel est l’enjeu de ces élections pour Les Républicains?
L’enjeu, c’est d’arriver à faire un score honorable pour montrer que Les républicains sont toujours présents, représentatifs et qu’ils ont envie de porter des projets.
Les derniers sondages ne sont pas très optimistes pour vous…
Oui, mais nous sommes en hausse! les résultats, avec une percée des extrêmes, ne sont pas une surprise. Macron a vendu du rêve aux gens en disant qu’il allait faire de la politique "autrement". Une fois à l’Élysée, il a fait pire que ses prédécesseurs au niveau des impôts et du pouvoir d’achat. C’est la classe moyenne "inférieure" qui a été touchée et c’est elle que l’on retrouve surtout chez les Gilets jaunes. Aujourd’hui, leur déception se traduit par la volonté de voir autre chose. Et "autre chose", ce sont les extrêmes! Mais les extrêmes sont très dangereux pour le pays, les expériences du passé nous l’ont démontré.
Que faites-vous pour convaincre les Français de voter pour Les Républicains plutôt que de s'orienter vers les extrêmes?
Je dis les choses telles que je les pense: il faut une immigration choisie, en fonction de la main d’œuvre dont on a besoin, avec des gens qui ont la volonté de travailler! Il faut cesser de verser l’aide médicale à tous ceux qui arrivent en France. S’orienter vers une aide médicale "d’urgence" coûterait bien moins cher et redonnerait le goût du travail aux gens. Nous devons aussi nous occuper de nos jeunes. Notre éducation nationale était un fleuron en Europe. Aujourd’hui, elle dégringole! Pourquoi tant de jeunes de 16 ans sortent de l’école avec un niveau en français ne leur permettant pas d’entrer dans la vie active? Pourquoi dans les années 50 et 60, avons-nous avons réussi à intégrer des Italiens, des Portugais ou encore des Pieds Noirs et qu’aujourd’hui, nous n’y parvenons pas? Parce que notre système n’est pas bon et n’a pas su s’adapter. On a manqué de deux choses: d’autorité car les professeurs doivent être respectés. Et de bienveillance, parce que chaque enfant progresse à son rythme. Pourquoi interdit-on les redoublements? Il n’y a pas de honte à redoubler. Chaque enfant a ses propres talents et il faut les mettre en avant. On n’est pas dans cet esprit-là en France.
b[Jean-Pierre Raffarin a choisi de soutenir la liste LREM car "il craint une menace de déconstruction de l’Union européenne". Qu’a-t-il voulu dire?]b
Il faudrait lui poser la question… Certains ont été choqués par certains propos de Laurent Wauquiez. Moi, je pense qu’ils sont réalistes. Il ne faut pas avoir honte de dire qu’il faut protéger nos frontières et qu’il faut respecter notre culture.
De telles positions sont-elles compatibles avec le développement du projet européen?
Chez LR, on a toujours été clairs: on est favorables à l’Europe parce qu’elle peut nous protéger. Mais on veut aussi défendre notre identité et notre culture. Les deux idées sont conciliables.
Pourquoi certaines personnes, y compris au sein de votre parti, se posent des questions sur le niveau de votre engagement européen?
Il s’agit peut-être d’une utilisation médiatique pour pouvoir exister. Dire l’inverse de l’autre, c’est aussi un moyen d’exister.
On est parti d’une Europe agricole qui nous permettait d’avoir une autonomie alimentaire. On sortait d’une période de guerre où on avait vécu des difficultés de production. Puis tout s’est développé, avec une ouverture peut-être trop rapide, sans forcément de pédagogie. Mais les gens se rendent bien compte lorsqu’ils voyagent par exemple, ils circulent plus facilement et n’ont plus à changer leur monnaie. Si on revenait en arrière là-dessus, alors ils se rendraient compte des avantages. Mais aujourd’hui, l’essentiel est de renforcer nos frontières pour se prémunir des difficultés que posent les migrants. La France est davantage touchée par ce problème parce qu’elle offre des aides sociales très importantes. Je suis très humaine mais quand on reçoit trop, on a peut-être moins envie de s’intégrer et de trouver du travail… Il devrait y avoir une harmonisation des aides sociales à destination des migrants pour éviter que certains pays subissent plus cet afflux que d’autres.
Au niveau national, quel est l’enjeu de ces élections pour Les Républicains?
L’enjeu, c’est d’arriver à faire un score honorable pour montrer que Les républicains sont toujours présents, représentatifs et qu’ils ont envie de porter des projets.
Les derniers sondages ne sont pas très optimistes pour vous…
Oui, mais nous sommes en hausse! les résultats, avec une percée des extrêmes, ne sont pas une surprise. Macron a vendu du rêve aux gens en disant qu’il allait faire de la politique "autrement". Une fois à l’Élysée, il a fait pire que ses prédécesseurs au niveau des impôts et du pouvoir d’achat. C’est la classe moyenne "inférieure" qui a été touchée et c’est elle que l’on retrouve surtout chez les Gilets jaunes. Aujourd’hui, leur déception se traduit par la volonté de voir autre chose. Et "autre chose", ce sont les extrêmes! Mais les extrêmes sont très dangereux pour le pays, les expériences du passé nous l’ont démontré.
Que faites-vous pour convaincre les Français de voter pour Les Républicains plutôt que de s'orienter vers les extrêmes?
Je dis les choses telles que je les pense: il faut une immigration choisie, en fonction de la main d’œuvre dont on a besoin, avec des gens qui ont la volonté de travailler! Il faut cesser de verser l’aide médicale à tous ceux qui arrivent en France. S’orienter vers une aide médicale "d’urgence" coûterait bien moins cher et redonnerait le goût du travail aux gens. Nous devons aussi nous occuper de nos jeunes. Notre éducation nationale était un fleuron en Europe. Aujourd’hui, elle dégringole! Pourquoi tant de jeunes de 16 ans sortent de l’école avec un niveau en français ne leur permettant pas d’entrer dans la vie active? Pourquoi dans les années 50 et 60, avons-nous avons réussi à intégrer des Italiens, des Portugais ou encore des Pieds Noirs et qu’aujourd’hui, nous n’y parvenons pas? Parce que notre système n’est pas bon et n’a pas su s’adapter. On a manqué de deux choses: d’autorité car les professeurs doivent être respectés. Et de bienveillance, parce que chaque enfant progresse à son rythme. Pourquoi interdit-on les redoublements? Il n’y a pas de honte à redoubler. Chaque enfant a ses propres talents et il faut les mettre en avant. On n’est pas dans cet esprit-là en France.
b[Jean-Pierre Raffarin a choisi de soutenir la liste LREM car "il craint une menace de déconstruction de l’Union européenne". Qu’a-t-il voulu dire?]b
Il faudrait lui poser la question… Certains ont été choqués par certains propos de Laurent Wauquiez. Moi, je pense qu’ils sont réalistes. Il ne faut pas avoir honte de dire qu’il faut protéger nos frontières et qu’il faut respecter notre culture.
De telles positions sont-elles compatibles avec le développement du projet européen?
Chez LR, on a toujours été clairs: on est favorables à l’Europe parce qu’elle peut nous protéger. Mais on veut aussi défendre notre identité et notre culture. Les deux idées sont conciliables.
Pourquoi certaines personnes, y compris au sein de votre parti, se posent des questions sur le niveau de votre engagement européen?
Il s’agit peut-être d’une utilisation médiatique pour pouvoir exister. Dire l’inverse de l’autre, c’est aussi un moyen d’exister.