Café en terrasse : Un bonheur simple pour l’été



Avec 2.5 milliards de buveurs réguliers dans le monde et 83% des Français qui en consomment, le café en terrasse fait partie intégrante de la culture française.


Un café en terrasse (c) Sarah Barreiros.
"On se fait un café en terrasse cette après midi ?" Cette phrase, on l’entend très souvent chez les Français ! S’il y a bien quelque chose que nos voisins internationaux peuvent envier à la France, c’est l’authenticité et ce petit "je ne sais quoi" dans le fait de s’asseoir à la terrasse d’un café avec un délicat "demi-tasse" d’expresso pendant un après-midi ensoleillé. En effet, plus qu’une véritable habitude, boire un café à l’extérieur, en terrasse, est une véritable institution française. Ensoleillées, ombragées, larges, discrètes, étroites, bruyantes, branchées, vintages, elles parsèment les rues de nombreuses villes et sont le théâtre de milliers de rencontres quotidiennes.

Certain le préfère court, d’autre long, certain le préfère plus sucré, avec une note de lait ou en Cappuccino, il y en a pour tous les goûts ! De nos jours, le café représente la boisson la plus consommée quotidiennement en France après l’eau. D’après une étude C10, réseau d’indépendants distributeurs de boissons en CHR, près de 90% de la population française boit du café. Les Français sont les 8ème plus grands consommateurs de café : avec 5,8 kilos de café vert bu en moyenne chaque année par individus, ils se situent donc juste après les Américains. La consommation française de café, qui atteint chaque année près 300 000 tonnes de café représente 6,6% des importations mondiales de café. Ce chiffre varie très peu d’année en année. En effet le marché du café est dit "fermé", "stable" et "plat" car sa qualité ne progresse pas, ce qui n’encourage pas le consommateur à boire plus de café. De plus, étant donnée la grande part de la population buvant du café, peu de consommateurs peuvent encore découvrir le produit et l’intégrer à leurs quotidiens. Le café joue un rôle crucial dans l’économie nationale puisqu’il constitue le deuxième produit d’importation après le pétrole et le premier marché alimentaire, qui pèse plus de 600 millions d’euros.

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Une histoire de café

La notion de café, établissement où l'on sert des boissons et des repas légers a vu sa première apparition en Perse, les cafés étaient appelés, au XVIe siècle, qahveh-khaneh. C'étaient des lieux de socialisation où les hommes pouvaient se rassembler pour boire du café, écouter la musique, lire, jouer ou écouter la lecture du Shâh Nâmâ. Peu après, le café arriva en Europe. La passion pour le moka gagna Venise en 1615 et le premier café n'ouvrit à Vienne (Autriche) qu'en 1640. Il y avait deux conditions pour entrer dans un café : un petit prix d'entrée – un penny et le port de vêtements respectables et propres, certainement afin d'éviter les plus pauvres. À part cette restriction, n'importe qui y était le bienvenu, à la différence des clubs de gentlemen réservé à l'élite nantie.

En France, c'est Jean de la Rocque, négociant qui avait séjourné à Constantinople qui introduit la fève de café à Marseille vers 1644, mais c'est seulement vers 1660 qu’il devient à la mode dans cette ville que Lyon ne tarde pas à imiter. À Paris ce fut seulement en 1669 que l'usage du café se répandit à Paris, grâce à l'apport de la fève par Jean de Thévenot en 1657 et par l’intendant des jardins du sérail du sultan, Soliman Aga Mustapha Raca que Mehmed IV avait envoyé à Louis XIV comme ambassadeur extraordinaire et qui offrait à ses visiteurs du café dans des tasses de porcelaine fabriquées au Japon. C’est au 13 rue de l’Ancienne Comédie (anciennement rue des Fossés saint Germain) que Procope, de son vrai nom Francesco Procopio dei Coltelli ouvre en 1684 le "Café Procope" et l'un des premier café parisien. Un café qui donnera naissance à tous les bouleversements intellectuels qui ont secoué Paris. L’établissement est réputé pour ses glaces et son café que l’on y sert mais aussi pour les nouvelles qu’on y lit, et les échanges d’idées, l’esprit révolutionnaire y fermente déjà. Lorsqu’en 1689 la Comédie Française s’installe non loin du café, le Procope devient aussitôt un lieu à la mode et le lieu de rendez-vous de la critique littéraire et théâtrale, des dramaturges, des écrivains, des philosophes. La Fontaine, Regnard, Marivaux, Crébillon sont des habitués. C’est le plus réputé des cafés littéraires du XVIIIème siècle. C’est d’ailleurs là, que Beaumarchais vient se réfugier en attendant de savoir l’accueil que le public allait réserver à la première représentation de son Mariage de Figaro qui se jouait à l’Odéon.
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Évolution du rôle du café dans la société

Catalyseur du siècle des Lumières, période très importante dans la formation du monde qui a élaboré une nouvelle philosophie mettant l’accent sur la rationalité et la logique dans le but de battre en brèche la tradition et la superstition qui régnaient alors, le café a changé le monde. Les cafés sont devenus très vite un centre de diffusion des nouvelles et actualités. Tout le monde avait le droit à la parole dans les cafés, même s’ils n’étaient pas gentilshommes ou riches. Dans les cafés, on discutait et on se disputait à propos de tous les grands sujets, religion, politique, arts. Parmi les philosophes des Lumières anglais et français, on compte des habitués des cafés, d’après le témoignage de leurs œuvres ou dans leurs biographies : Anthony Collins, John Locke, Denis Diderot, Houdar de La Motte, Montesquieu, Voltaire ou Jean-Jacques Rousseau. Ce dernier, dans les "Confessions", parle de ses visites au café à toutes les heures de la journée. Il écrit : "Voltaire avait la réputation de boire 40 tasses de café chaque jour pour l’aider à rester éveillé pour penser à la manière de lutter contre les tyrans et les imbéciles". Montesquieu, dans la 36e de ses Lettres persanes, écrit en parlant du Procope : "Il y a un établissement, où l'on apprête le café de telle manière qu'il donne de l'esprit à ceux qui en prennent ; au moins, de tous ceux qui en sortent, il n'y a personne qui ne croie qu'il en a quatre fois plus que lorsqu'il y est entré".

Aujourd’hui plus qu’un lieu d’échanges conviviales, certains cafés, de par leurs originalités sont de véritables endroits à la mode, et les réseaux sociaux tels que Instagram, en sont la preuve avec le développement du concept du "Latte Art". Il s’agit de l’art de réaliser des motifs ou des dessins dans le café. Au départ, on dessinait seulement un cœur avec la mousse de lait. Plus tard, les amateurs de cette discipline artistique ont augmenté en nombre. En outre, ils rivalisent de créativité. Les plus habiles arrivent à dessiner des animaux, des fleurs ou même des portraits de personnalité célèbre. Ils portent désormais le titre de barista. Mais à quoi ça sert la latte art ? En fait, faire de la latte art, c’est accroître la valeur du café. Il devient donc un produit de luxe. Mais avec la latte art, on peut également optimiser la satisfaction du client. Quoi de plus agréable d’avoir devant soi un cappuccino orné d’une magnifique image !


 






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