"C’est Dieu qui sauve les enfants en Afrique"


Par Rédigé le 26/10/2018 (dernière modification le 25/10/2018)

Nous sommes dimanche 14 octobre 2018 à Conakry, en train de filmer des enfants qui se baignent dans des eaux très immondes. Soudain, une voix murmure: "C’est Dieu qui sauve les enfants".


Baignade d'enfants dans des eaux souillées à Conakry. Photo (c) Boubacar Barry

Baignade.mp3  (392.68 Ko)

Les enfants viennent des quartiers de Cosa, Koloma, Kaporo-Rails et Demoudoula pour se baigner dans un caniveau. Il s’agit du caniveau naturel évacuant les eaux de ruissellement vers le marigot de Demoudoula. Dans ce caniveau, sont versés quotidiennement par les ménages riverains, des déchets, ordures, excréments et tout ce qui existe de plus infect.

Les enfants s’y baignent, pendant la saison des pluies, depuis l’évacuation de Demoudoula en juillet 2017. Et ce, au jour le jour et à longueur de journée, au vu et au su de tout le monde.

S’y baigner est un risque potentiel. Leurs façons de plonger teintées de sauts acrobatiques, dans cette mare rocailleuse restreint par les rochers et gravats, en est un autre. Mais "toute maladie ou accident provient de Dieu", sont convaincus des témoins. "Dieu est le protecteur des enfants", pour parler comme eux. Une pensée qui est aux antipodes de la notion de responsabilité en droit.

Penser que seul Dieu décide de la santé ou de la maladie est une croyance séculaire sur le continent. Se baigner dans des eaux stagnantes souillées ou dans des caniveaux est une pratique courante chez plusieurs enfants de Guinée. De nombreux adultes reconnaissent l’avoir fait dans leur enfance.







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