Planche 17 Retrato de Juanito Laguna
L’œuvre d'Antonio Berni interpelle autant par son abondance que par son éclectisme. La production bernienne remplie littéralement le musée MALBA où les toiles de dimensions spectaculaires habitent l'espace. L'exposition fait toucher du doigt la polyvalence de l'artiste et sa facilité à aller d'une technique à l'autre tout en conservant un style personnel et singulier. Œuvres planes (huiles sur toile), bidimensionnelles (collage, assemblage, xylographie), et tridimensionnelles (assemblage-scuplture) Berni parvient à allier, avec talent, art et artisanat.
L'artiste use de différentes techniques et d'une multitude de matériaux afin de servir son projet "d'art social" qu'il qualifie lui même de "nouveau réalisme". Sa vie d'artiste a, en effet, été marquée par la volonté de donner un sens sociologique à sa démarche créatrice.
Les deux séries Juanito Laguna et Ramona Montiel contribuent grandement à rendre l’œuvre bernienne particulièrement originale. Ces "romans picturaux" invitent le spectateur à entrer dans le quotidien de deux personnages, archétypes d'une population socialement fragile évoluant dans un Buenos Aires post-industriel.
Usant du format de "saga", inhabituel dans les arts plastiques, Berni amène le visiteur à s'immiscer dans l'intime de ces héros malheureux afin de dénoncer leurs conditions de vie. Le succès de ces œuvres ont, aujourd'hui, hissés Juanito et Ramona au rang de figures emblématiques du folklore argentin.
L'artiste use de différentes techniques et d'une multitude de matériaux afin de servir son projet "d'art social" qu'il qualifie lui même de "nouveau réalisme". Sa vie d'artiste a, en effet, été marquée par la volonté de donner un sens sociologique à sa démarche créatrice.
Les deux séries Juanito Laguna et Ramona Montiel contribuent grandement à rendre l’œuvre bernienne particulièrement originale. Ces "romans picturaux" invitent le spectateur à entrer dans le quotidien de deux personnages, archétypes d'une population socialement fragile évoluant dans un Buenos Aires post-industriel.
Usant du format de "saga", inhabituel dans les arts plastiques, Berni amène le visiteur à s'immiscer dans l'intime de ces héros malheureux afin de dénoncer leurs conditions de vie. Le succès de ces œuvres ont, aujourd'hui, hissés Juanito et Ramona au rang de figures emblématiques du folklore argentin.
Juanito Laguna
Planche 40 Juanito ciruja
Juanito est le premier protagoniste de Berni. Personnage générique, représentatif d’une classe sociale, Juanito voit le jour à la fin des années 1950. Berni imagine alors un enfant, fils d'un ouvrier en métallurgie assistant à la révolution industrielle tout en restant en marge de la croissance. L'artiste offre à voir des scènes de vie représentant Juanito dans la "nature urbaine".
Cet enfant des banlieues pauvres découvre le monde dans les rues envahies des déchets d'une civilisation en mutation. Ces paysages saturés et étouffants sont pour Berni la représentation d'un environnement gâté par une urbanisation accélérée. Afin de représenter picturalement le quotidien de Juanito, Berni fait appel au collage d'objets récoltés dans les faubourgs les plus défavorisés. Sur ces toiles immenses, le spectateur est happé par l'accumulation des éléments et entre en empathie avec ce petit garçon submergé et écrasé par les résidus d'une industrie qui profite aux autres.
L’intérêt de Berni ainsi que son engagement pour les laissés pour compte sont réaffirmés dans sa seconde série qui se focalise cette fois ci sur une héroïne.
Cet enfant des banlieues pauvres découvre le monde dans les rues envahies des déchets d'une civilisation en mutation. Ces paysages saturés et étouffants sont pour Berni la représentation d'un environnement gâté par une urbanisation accélérée. Afin de représenter picturalement le quotidien de Juanito, Berni fait appel au collage d'objets récoltés dans les faubourgs les plus défavorisés. Sur ces toiles immenses, le spectateur est happé par l'accumulation des éléments et entre en empathie avec ce petit garçon submergé et écrasé par les résidus d'une industrie qui profite aux autres.
L’intérêt de Berni ainsi que son engagement pour les laissés pour compte sont réaffirmés dans sa seconde série qui se focalise cette fois ci sur une héroïne.
Ramona Montiel
Ramona, est une jeune prostituée vivant au cœur de Buenos Aires. Berni la définit comme une couturière tombée dans la prostitution, comme une fille des cabarets de Buenos Aires. Au travers de cette série, l'artiste raconte l'histoire d'une fille ayant cherché à s’émanciper.
Comme Juanito Laguna, Ramona Montiel est un archétype, un personnage symbole, évoluant dans une société qui la dévore. Les amants, protecteurs, gardiens, patrons, clients, souteneurs de Ramona Montiel, bref tous ceux qui l’instrumentalisent et l’exploitent, font l’objet de gravures, que Berni appelle des "xylo-collages". Ce terme bernien, vient de sa pratique singulière de la xylographie. En effet, Berni insère à la matrice de ses planches des éléments (cordes, dentelles, bijoux...) afin de donner du relief à ses gravures.
Le rendu esthétique est très intéressant, en cela qu'il donne à voir le travail artisanal de l'artiste. Ainsi, à côté de la toile se trouve la planche, le négatif de l'oeuvre aboutie. La mise en lumière de ce travail laborieux et manuel amène le spectateur à comprendre les mécanismes de création de cet artiste prolifique.
L'exposition Antonio Berni : Juanito y Ramona, donne une visibilité et une compréhension remarquable à cette figure incontournable de l'art argentin du XXe siècle. Un peu oublié en France, Berni offre pourtant la très rare combinaison entre témoignage social et richesse esthétique.
Comme Juanito Laguna, Ramona Montiel est un archétype, un personnage symbole, évoluant dans une société qui la dévore. Les amants, protecteurs, gardiens, patrons, clients, souteneurs de Ramona Montiel, bref tous ceux qui l’instrumentalisent et l’exploitent, font l’objet de gravures, que Berni appelle des "xylo-collages". Ce terme bernien, vient de sa pratique singulière de la xylographie. En effet, Berni insère à la matrice de ses planches des éléments (cordes, dentelles, bijoux...) afin de donner du relief à ses gravures.
Le rendu esthétique est très intéressant, en cela qu'il donne à voir le travail artisanal de l'artiste. Ainsi, à côté de la toile se trouve la planche, le négatif de l'oeuvre aboutie. La mise en lumière de ce travail laborieux et manuel amène le spectateur à comprendre les mécanismes de création de cet artiste prolifique.
L'exposition Antonio Berni : Juanito y Ramona, donne une visibilité et une compréhension remarquable à cette figure incontournable de l'art argentin du XXe siècle. Un peu oublié en France, Berni offre pourtant la très rare combinaison entre témoignage social et richesse esthétique.