Brexit: le compte à rebours a commencé


Par Rédigé le 08/12/2018 (dernière modification le 08/12/2018)

Depuis l’accord sur le Brexit scellé dimanche 25 novembre 2018 avec les 27 autres pays de l’Union européenne, Theresa May se lance dans une campagne de séduction.


Contre vents et marées

Big Ben, palais de Westminster, Londres. Photo (c) Aude2Lucia

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A moins de deux semaines du vote prévu le 11 décembre 2018, il lui faut réunir 320 voix pour que l’accord soit ratifié par le parlement britannique. Ce qui apparaît encore très compromis.

Theresa May estime que l’accord négocié "est le meilleur accord pour nos emplois et notre économie. Un accord qui respecte les résultats du référendum et qui met en œuvre la volonté du peuple britannique". Elle s’est donc lancée dans une intense campagne de séduction pour s’assurer le vote des députés.

Elle commence dès le 25 novembre par s’adresser aux Britanniques dans sa "lettre à la nation" appelant à l’unité nationale et à l’écriture d’un "nouveau chapitre" après des années de division. Puis le lendemain, elle réunissait son gouvernement pour resserrer les rangs. Déjà les critiques commençaient à fuser de tous bords. Notamment Michael Fallon, ancien ministre de la Défense de Theresa May et l’un des députés sur lesquels la Première ministre comptait s’appuyer, annonçait qu’il ne soutiendrait pas l’accord qui méritait d’être renégocié. Même le président américain Donald Trump a estimé que l’accord pourrait nuire aux futurs échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et les États-Unis.

Pourtant Theresa May partait le même jour en Irlande du nord pour tenter de convaincre les députés du parti unioniste conservateur (DUP), représentants dix voix dont elle a bien besoin. Mais la Première ministre n’a pas réussi à convaincre la cheffe du parti unioniste Arlene Foster qui est opposée à l’accord négocié qui prévoit que l’Irlande du nord bénéficie d’un statut lui réservant une relation particulière avec Bruxelles. Même tentative de séduction avortée en Écosse, le mercredi 28 novembre, où Nicola Sturgeon, cheffe du parti national écossais (SNP), estime que l’accord qui octroie un statut particulier à l’Irlande du Nord désavantage l’Écosse, et réclame aussi un statut particulier. Theresa May tient bon et poursuit son tour du Royaume-Uni.


Pas de plan B

Pourtant, plus les jours passent, plus l’accord sur le Brexit rencontre l’opposition des députés et chefs de partis. Theresa May ne disposait que d'une courte majorité d'une dizaine de voix à la chambre des Communes, grâce au parti unioniste DUP. Or, ce parti étant opposé à l'accord, comme quelques 90 députés conservateurs favorables à un Brexit dur, les chances de ratification le 11 décembre 2018 s’amenuisent. Mais Theresa May ne baisse pas les bras pour autant. Elle répète que si les Britanniques n’acceptent pas cet accord, l’Union européenne n’en négociera pas d’autre. Jean-Claude Junker l’avait également annoncé à Bruxelles en s’adressant aux députés britanniques: "l’accord approuvé est le seul possible". Autrement dit, c’est à prendre ou à laisser.

Questionnée sur une alternative possible en cas de vote contre l’accord au parlement britannique, Theresa May répond qu’il n’y a pas de plan B. L’accord tel qu’il est négocié est la seule voie possible. C’est pour cela qu’elle multiplie ses efforts de séduction dont sa proposition inédite de se confronter à Jeremy Corbyn, chef du parti travailliste, lors d’un débat télévisé sur la BBC le 9 décembre 2018. Ce sera l’ultime tentative de Theresa May avant le vote historique du 11 décembre pour expliquer en quoi l’accord négocié est le bon pour le Royaume-Uni. L’objectif de ce débat est aussi de démontrer qu’elle a un plan et que lui, Corbyn, n’en a pas.







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