De nombreux députés britanniques réclament le départ de Theresa May. Crédit Photo: Jamie Street @Unsplash.
Après trois tentatives avortées, le gouvernement s’était enfin résolu à entamer des discussions avec l’opposition travailliste. Cela fait 7 semaines que les négociations sur l’accord de retrait piétinent. L’éventuel accord qui pourrait être conclu est déjà critiqué de toutes parts. La crédibilité du gouvernement est mise à mal et Theresa May s’accroche.
La dislocation du parti conservateur
Depuis plusieurs semaines on assiste au morcellement du parti conservateur. Les échecs à répétition du gouvernement à faire valider l’accord de retrait par le Parlement ont vu quelques députés quitter le parti. Un nouveau parti "The Independent group" a d’ailleurs été créé à ce moment-là. Mais le premier point de scission s’est fait lorsque Theresa May a demandé un report au-delà du 29 mars. C’était une date symbolique pour les Brexiters "durs" du parti. La Première ministre avait toujours soutenu qu’elle n’irait pas au-delà de cette date. La confiance a donc été entaillée. Les députés en faveur d’une sortie sans accord se sont donc ralliés au nouveau parti de Nigel Farage (Brexit Party).
L’entrée en négociation avec l’opposition a été le deuxième point de discorde, et un de taille. Les concessions du gouvernement ont suscité de vives réactions chez les conservateurs pour qui la sortie de l’union douanière n’est pas négociable. Treize anciens ministres, dont Sir Graham Brady président du Comité 1922, ont écrit à Theresa May pour lui demander de ne pas accepter le maintien du Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE après le Brexit. "Vous perdriez le centre loyal du Parti conservateur. Le prix à payer d’un accord avec le Labour (…) serait une scission catastrophique du Parti" ont-ils prévenu.
Le parti conservateur est très divisé et la Première ministre pointée du doigt. En perte de popularité, avec des résultats catastrophiques aux élections locales du 2 mai, une défaite cinglante est à prévoir aux élections européennes du 23 mai. Il est grand temps d’effectuer un changement au sein du parti conservateur.
L’entrée en négociation avec l’opposition a été le deuxième point de discorde, et un de taille. Les concessions du gouvernement ont suscité de vives réactions chez les conservateurs pour qui la sortie de l’union douanière n’est pas négociable. Treize anciens ministres, dont Sir Graham Brady président du Comité 1922, ont écrit à Theresa May pour lui demander de ne pas accepter le maintien du Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE après le Brexit. "Vous perdriez le centre loyal du Parti conservateur. Le prix à payer d’un accord avec le Labour (…) serait une scission catastrophique du Parti" ont-ils prévenu.
Le parti conservateur est très divisé et la Première ministre pointée du doigt. En perte de popularité, avec des résultats catastrophiques aux élections locales du 2 mai, une défaite cinglante est à prévoir aux élections européennes du 23 mai. Il est grand temps d’effectuer un changement au sein du parti conservateur.
Faire passer l'accord sur le Brexit et partir
Un changement de leadership semblerait être la seule solution pour réunifier le parti. Le comité 1922, responsable de l’organisation interne du parti conservateur, s’est réuni à multiples reprises ces dernières semaines pour discuter du départ avancé de Theresa May. "Il faut un changement. Le comité doit prendre une décision urgente quant au départ de la Première ministre, quitte à décider pour elle", annonce Iain Duncan Smith, ancien chef du parti conservateur.
La Première ministre avait remporté une motion de défiance organisée par son parti en décembre dernier la rendant "intouchable" pendant 12 mois. Mais suite aux multiples pressions au sein de son parti ces derniers temps, et malgré son refus de démissionner, Theresa May s’est engagée à partir dès ratification de son accord de retrait. Le porte-parole du gouvernement a toutefois souligné que la Première ministre n’irait pas au-delà de cette promesse initiale : "Elle travaille selon cet agenda et ne partira qu’une fois l’accord de retrait ratifié".
La classe politique britannique étant toujours autant divisée sur le Brexit, la situation pourrait perdurer longtemps. Ni le parti conservateur ni le parti travailliste ne semblent très optimistes sur la possibilité d’obtenir une majorité au Parlement. Les négociations n’ont pas abouti pour le moment. Le Président du Comité 1922 s’est donc entretenu jeudi 16 mai avec la Première ministre lui demandant d’annoncer une date précise pour son départ de Downing Street. Et ce, même en cas de non-validation de l’accord de retrait par le Parlement. A défaut, le comité se verra obliger de modifier son règlement intérieur et la Première ministre sera démise de ses fonctions par le parti.
Après discussions, Theresa May pourra présenter son projet de loi de transposition de l’accord de Brexit la semaine du 3 juin. Mais par la suite, et quel que soit le résultat du vote, la Première ministre devra fixer une date pour son départ. Theresa May va-t-elle encore s’en sortir avec une pirouette ?
La Première ministre avait remporté une motion de défiance organisée par son parti en décembre dernier la rendant "intouchable" pendant 12 mois. Mais suite aux multiples pressions au sein de son parti ces derniers temps, et malgré son refus de démissionner, Theresa May s’est engagée à partir dès ratification de son accord de retrait. Le porte-parole du gouvernement a toutefois souligné que la Première ministre n’irait pas au-delà de cette promesse initiale : "Elle travaille selon cet agenda et ne partira qu’une fois l’accord de retrait ratifié".
La classe politique britannique étant toujours autant divisée sur le Brexit, la situation pourrait perdurer longtemps. Ni le parti conservateur ni le parti travailliste ne semblent très optimistes sur la possibilité d’obtenir une majorité au Parlement. Les négociations n’ont pas abouti pour le moment. Le Président du Comité 1922 s’est donc entretenu jeudi 16 mai avec la Première ministre lui demandant d’annoncer une date précise pour son départ de Downing Street. Et ce, même en cas de non-validation de l’accord de retrait par le Parlement. A défaut, le comité se verra obliger de modifier son règlement intérieur et la Première ministre sera démise de ses fonctions par le parti.
Après discussions, Theresa May pourra présenter son projet de loi de transposition de l’accord de Brexit la semaine du 3 juin. Mais par la suite, et quel que soit le résultat du vote, la Première ministre devra fixer une date pour son départ. Theresa May va-t-elle encore s’en sortir avec une pirouette ?