Yaoundé est fin prête, pour accueillir le successeur de Pierre. La ville a fait sa mue et les délégations camerounaises et africaines ont toutes rallié la capitale du Cameroun. 150 évêques, des centaines de prêtres et encore plus de fidèles laïcs sont attendus, pour ces trois jours de séjour papal. Une visite qui va cumuler en la publication de l’ « instrumentum laboris », les instruments de travail de la deuxième assemblée spéciale des évêques, pour l’Afrique. Des assises qui se tiendront à Rome, au mois d’octobre de cette année. Le document sera rendu public jeudi prochain, au cours d’une messe pontifical, qui sera célébrée au stade Amadou Ahidjo de Yaoundé. Ce synode, qui vient une dizaine d’années, après le précédent, initié par Jean Paul II et qui s’était appesanti sur l’inculturation, aura pour principaux thèmes : la justice, la paix et la réconciliation. Selon le programme officiel, le Saint Père a quitté Rome ce matin à 9h GMT, il devrait arriver à Yaoundé à 16h, heure locale et sera accueilli, à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen, par le président de la république du Cameroun, S.E. Paul Biya. La visite proprement dite commence demain.
L’Eglise qui accueille Benoît XVI
Selon des chiffres non officiels, le Cameroun compte 6 400 000 chrétiens catholiques, soit 40 % de sa population. Son évangélisation commence en 1880, avec l’arrivée, par le Sud, des missionnaires allemands, les pères pallotins. L’Eglise catholique camerounaise compte aujourd’hui quatre provinces ecclésiastiques (Yaoundé, Douala, Bamenda et Garoua) ; 23 diocèses ; 01 cardinal (son éminence Christian Cardinal Tumi) ; 31 évêques, dont 06 émérites, 01 archevêque coadjuteur et 01 évêque auxiliaire. Quatre de ces princes sont des expatriés (Belges et Polonais) ; environ 205 congrégations religieuses masculines et féminines, 1700 prêtres diocésains et 2300 candidats au sacerdoce.
C’est une Eglise à problèmes qui accueille le pape Benoît VI, dès cette après-midi. Sur le plan de la foi, l’avènement des Eglises de réveil a sérieusement entamé la sérénité de la pastorale catholique, défaillante de n’avoir pas pu véritablement rejoindre les populations dans leurs préoccupations et qui voit partir ses fidèles, en masse, vers des espérances plus pragmatiques, même si elles sont parfois illusoires. Les pasteurs ne sont pas en reste, qui ont été impliqués, ces temps derniers temps, dans des affaires d’homosexualité, de détournement de fonds et toutes sortes de vices qui ne sont pas de nature à conforter la foi, déjà chancelante de leurs oilles. Dans la perversion et la dérive des mœurs, qui ont pignon sur rue au Cameroun, les hommes de Dieu se mêlent très bien à la danse.
Le célibat n’est plus qu’une vaine promesse, puisque chaque prêtre ou presque entretient un ou plusieurs ménages. Des relations non assez discrètes pour ne pas être officielles. Il n’y a pas jusqu’aux évêques qui ne défraient la chronique, dans ce sens. La pauvreté évangélique, l’autre pilier du sacerdoce, a pris lui aussi un grand coup. L’ouvrier mérite tellement son salaire que la prêtrise est devenue une source d’enrichissement. Rien, dans leur apparence ne dénote plus de cette vertu de ceux qui étaient envoyés sans vêtement ni sac. Il faut évidement éviter de généraliser sur ces dérives, puisque le pays reste profondément croyant et beaucoup de pasteurs dévoués à leur engagement, notamment les réguliers.
C’est une Eglise à problèmes qui accueille le pape Benoît VI, dès cette après-midi. Sur le plan de la foi, l’avènement des Eglises de réveil a sérieusement entamé la sérénité de la pastorale catholique, défaillante de n’avoir pas pu véritablement rejoindre les populations dans leurs préoccupations et qui voit partir ses fidèles, en masse, vers des espérances plus pragmatiques, même si elles sont parfois illusoires. Les pasteurs ne sont pas en reste, qui ont été impliqués, ces temps derniers temps, dans des affaires d’homosexualité, de détournement de fonds et toutes sortes de vices qui ne sont pas de nature à conforter la foi, déjà chancelante de leurs oilles. Dans la perversion et la dérive des mœurs, qui ont pignon sur rue au Cameroun, les hommes de Dieu se mêlent très bien à la danse.
Le célibat n’est plus qu’une vaine promesse, puisque chaque prêtre ou presque entretient un ou plusieurs ménages. Des relations non assez discrètes pour ne pas être officielles. Il n’y a pas jusqu’aux évêques qui ne défraient la chronique, dans ce sens. La pauvreté évangélique, l’autre pilier du sacerdoce, a pris lui aussi un grand coup. L’ouvrier mérite tellement son salaire que la prêtrise est devenue une source d’enrichissement. Rien, dans leur apparence ne dénote plus de cette vertu de ceux qui étaient envoyés sans vêtement ni sac. Il faut évidement éviter de généraliser sur ces dérives, puisque le pays reste profondément croyant et beaucoup de pasteurs dévoués à leur engagement, notamment les réguliers.
L’archidiocèse de Yaoundé
C’est le symbole même de cette excentricité et la décrépitude morale de l’Eglise au Cameroun. Après avoir perdu deux archevêques en moins de dix ans, sous une odeur d’intriques ethnico-religieuses, il est aujourd’hui au bord de la faillite financière avec une dette de 11 milliards de francs Cfa, environs 17 millions d’euros. Mais c’est surtout la faillite morale qui fait scandale, avec une course à l’argent, des plus mercantiles. L’actuel archevêque et président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, Mgr Victor Tonyè Bakot, a contracté des dettes pour d’immenses investissements. Il a, pour ce faire, vendu ou hypothéqué une grande partie du patrimoine immobilier de l’archidiocèse. Des agréments d’extraction minière et de distribution des produits pétroliers ont ainsi été acquis, sous un tollé général d’une chrétienté consciente de l’immoralité qui a cours dans ces secteurs.
Les retombées, de cette prospérité promise à coup de notes pastorales, de levées de fonds et de conférences de presse, se font toujours attendre. L’archevêque continue pourtant à collecter de l’argent chez les officiels comme parmi les fidèles, sans jamais que l’on ne sache ce qu’il en fait exactement. Il est d’ailleurs soupçonné de le réinvestir dans ses propres affaires. Les personnels de l’archidiocèse cumulent des arriérés de salaires (07 pour certains). le pasteur, lui, gouverne avec un lobby ethnique, qui trône ostentatoirement sur des sociétés écran, soupçonnées de blanchir de l’argent.
Les retombées, de cette prospérité promise à coup de notes pastorales, de levées de fonds et de conférences de presse, se font toujours attendre. L’archevêque continue pourtant à collecter de l’argent chez les officiels comme parmi les fidèles, sans jamais que l’on ne sache ce qu’il en fait exactement. Il est d’ailleurs soupçonné de le réinvestir dans ses propres affaires. Les personnels de l’archidiocèse cumulent des arriérés de salaires (07 pour certains). le pasteur, lui, gouverne avec un lobby ethnique, qui trône ostentatoirement sur des sociétés écran, soupçonnées de blanchir de l’argent.
L’art du scandale
Mgr Victor Tonyè Bakot va allègrement d’un scandale à un autre, sans vergogne. Lors de la journée des malades, édition 2005, la présidence de la république aurait débloqué une centaine de millions, pour l’aménagement d’un parking, à la basilique Marie Reine des Apôtres de Mvolyé, alors sanctuaire marial. Personne ne sait où est passé cet argent. L’archevêque serait reparti chez son grand donateur, il y a quelques jours, pour les même raisons, mais il aurait été refoulé et c’est finalement les services de la présidence qui auraient eux-mêmes procédé à l’aménagement de ce parking. Une cinquantaine de millions, collectés auprès des fidèles de la basilique, pour la fabrication de bancs, sont également portés disparus. Tout comme les 80 millions, rassemblés par les fidèles de la cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé, ne semblent pas plus visibles. C’est donc cet évêque, polémique à souhait, qui ambitionne de devenir le prochain cardinal du Cameroun, après la retraite programmée de Christian Tumi. Ce dont son entourage semble plus que jamais certain. Le pape est d’ailleurs accueilli sous une rumeur de mémorandum, adressé par un groupe de prêtre, à leur évêque, sur les dérives de sa gestion du patrimoine de l’archidiocèse. Signe d’un ras-le-bol, qui n’arrive plus à se taire. Pour certains, cette visite est une bonne occasion de faire tomber les masques. Il faut attendre pour voir.