Bénin : L’ère du soupçon sur les telenovelas

Femmes et hommes, enfants et jeunes sont «accros» quitte à susciter, au sein des ménages, quelques frictions avec les réfractaires. Grand moment de télévision, la diffusion des telenovelas commence par irriter plus d’un. Et nombreux sont ceux qui lèvent de plus en plus le ton pour dénoncer l’impact néfaste de ces téléfilms sur la moralité des jeunes ainsi que sur la production audiovisuelle locale. Au-delà du phénomène social, ces feuilletons sont au cœur d’un important enjeu commercial. Des agences de communication achètent les films, s’entendent avec les chaînes de télévision qui les diffusent et les annonceurs profitent de la forte audience pour placer leurs produits. Un «trafic triangulaire» qui profite évidemment aux protagonistes mais dont le bénéfice pour le public est loin d’être évident. Dans cette enquête, fans et adversaires de telenovelas, parents et sociologues, diffuseurs et régulateurs… font le débat, confient leurs motivations, leurs craintes… et exposent leur vision d’un Bénin avec ou sans telenovelas.
Quatre articles seront publiés dans le cadre de cette enquête à raison d’un par jour à partir d’aujourd’hui. Dans l’ordre, vous aurez des informations sur : le succès troublant de ces téléfilms sud-américains, le partenariat mis en place par les diffuseurs et les annonceurs, le silence coupable de l’institution de régulation de l’espace audiovisuel béninois ainsi que l’entretien que nous a accordé la responsable d’une organisation non gouvernementale qui lutte pour le retour de l’éthique à l’écran.