Beaucoup de risques pour rien

L'édito de la semaine


Par Rédigé le 02/04/2017 (dernière modification le 02/04/2017)

Une actualité qui reste riche mais qui parfois se répète en cette période pré-présidentielle française. A moins que ce ne soit nous qui ne voyons ou n’entendions toujours que les mêmes informations par ce que ce sont celles qui nous intéressent?


Edito 020417.mp3  (1.44 Mo)

Le risque de s’informer toujours aux mêmes sources, le risque de lire que ce qui nous intéresse a priori existe indéniablement et entraîne par conséquent celui de se répéter. Le piège du vote utile par exemple, bataillant avec l’obligation de voter blanc si l’on ne voit pas pour qui voter. D’après un dernier sondage… oui je sais… 40% des Français y pensent très sérieusement. Comme quoi ce que nous voyons et entendons autour de nous ne serait pas faux, il y en a beaucoup qui n’ont aucune idée de celui ou celle à qui ils vont donner leur voix. Le problème est que les trois favoris à la présidentielle en refusent la reconnaissance. Alors vote inutile?
Pour d’autres, la peur de la victoire de Marine Le Pen imposerait que chacun devrait se sentir obligé de voter pour la contrer, prenant ainsi le risque de légitimer un système où le plus grand monde ne se reconnait plus. Quel chaos choisir? Les Américains, eux ont fait leur choix… Mais je n’irai pas plus loin à ce sujet, au risque de me répéter.

Échappons-nous un instant des présidentielles françaises et attardons-nous sur les questions environnementales, autre cheval de bataille à haut risque. De nombreuses unes ont été faites sur le comportement de Donald Trump face à ces questions écologiques, avec raison d’ailleurs, mais curieusement pas assez sur le plus grand syndicat agricole français qui s’est réuni en congrès cette semaine. La FNSEA et ses méthodes toujours aussi productivistes, ne semblent guère gêner les médias français bien plus intéressés d’aller chercher des responsables de la catastrophe annoncée à l’étranger. La disparition brutale de son président Xavier Beulin aurait pu être l’occasion de changer de politique en s’orientant vers une perspective plus écologique et moins "phytosanitairistes", mais il semble que ce ne soit pas gagné. La nouveauté se situerait plus du côté de la position du célèbre syndicat vis-à-vis de l’Europe, les agriculteurs étant à juste titre effrayés par les conséquences du Brexit.

L’Europe, parlons-en justement. L’Union européenne vient de fêter ses 60 ans. Pas sûr que ce soit le bel âge. L’histoire était pourtant belle, des hommes et des femmes qui se rassemblent pour un monde meilleur mais les bonnes intentions ne sont pas toujours suffisantes et comme souvent pour ne pas dire toujours, s’essoufflent devant les réalités. L’image du bel édifice s’effrite et un des principaux reproches concerne le poids des lobbies et les conflits d’intérêts entre les parlementaires ou les commissaires européens et les grands groupes industriels, financiers ou autres qui pullulent dans les couloirs bruxellois.

Justement, deux de nos confrères, le pure player Bastamag et le magazine Alternatives économiques proposent à leurs lecteurs un excellent dossier sur les conflits d’intérêt qui existent entre les activités privées de certains politiques français et leurs engagements politiques. A ce niveau-là, même en mélangeant les deux, il ne semble pas que ces derniers prennent de gros risques judiciaires. On peut le regretter. Car confondre intérêts publics et intérêts privés ne peut pas aider les électeurs à faire à nouveau confiance dans ceux qui ont la prétention de les représenter.


Les actus vidéos du 27 mars au 2 avril 2017






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