A quelques minutes de monter sur scène Avishai Cohen accorde aux journalistes une interview, il se dit heureux de découvrir cette nouvelle scène du théâtre de Verdure. Pourtant, on le sent tendu, voire un peu inquiet. Un signe qui ne trompe pas, il ponctue chacune de ses réponses d’un mouvement de pieds, comme pour expulser le stress qu’il sent monter en lui, à mesure que les minutes le rapprochent de la scène.
Mais sur scène tout s'évanouit comme par enchantement ; car la scène, c’est son univers ! Un univers qu’il partage en toute complicité avec son public, se laissant aller à quelques confidences. Au détour d’une séquence, vraiment jazz, il lui dédie une chanson que sa maman lui chantait en ladino, judéo-espagnol : "quando el Rey Nimrod", qui pourtant n’appartient pas vraiment à son répertoire mais à celui de Yeoram Gaon. Réminiscence de l’enfance, preuve évidente que l’artiste se sent en confiance, entre amis.
Confidences encore sur les affres de la pratique instrumentale qui permettent parfois "d’accoucher" de morceaux sublimes : "quand j’étais à New-York, l’un mes amis, Jeff Tain Watt, m’avait mis au défi de jouer en 7/4, n’y parvenant pas et me sentant très frustré, je me suis acharné ; à force de travail j’y suis arrivé. Et le morceau "Seven Seas" est né !", une musique au rythme hypnotique dont la répétition de son motif, finit par libérer un torrent d’émotions.
Quand Maestria rime avec Furia !
On peut a posteriori s’interroger sur la capacité de l’artiste à mettre son public en émoi. Certes, il nous revient avec deux nouveaux musiciens bourrés de talent, qui possèdent comme lui une technique impeccable, et qui semblent entretenir une relation intime avec leur instrument.
Une technique sublimée par des morceaux dont l’architecture peut parfois se révéler surprenante, à rebondissements, où chacun semble évoluer pour son compte frôlant parfois la déstructuration, mais comme par magie, tout le monde se retrouve dans un final éblouissant.
Cela ne peut justifier la fascination du public ... Et soudain, c’est un mot qui nous vient à l’esprit : le "duende", mot espagnol qui ne signifie rien en soi, mais qui désigne un "charme mystérieux et indicible" qui est la résultante des métissages successifs qui ont façonné la culture ibérique.
Un mot qui trouve une parfaite illustration dans les poésies de Federico Garcia Lorca ou la musique de Manuel de Falla, et qui véhicule tout à la fois des états d’âme très forts et antagonistes : la mort, l’exaltation, l’amour, la passion, autant d’états qui plongent son auteur, mais aussi son auditeur dans un état proche de la transe. C’est sûr l’artiste a le "duende" !
Mais sur scène tout s'évanouit comme par enchantement ; car la scène, c’est son univers ! Un univers qu’il partage en toute complicité avec son public, se laissant aller à quelques confidences. Au détour d’une séquence, vraiment jazz, il lui dédie une chanson que sa maman lui chantait en ladino, judéo-espagnol : "quando el Rey Nimrod", qui pourtant n’appartient pas vraiment à son répertoire mais à celui de Yeoram Gaon. Réminiscence de l’enfance, preuve évidente que l’artiste se sent en confiance, entre amis.
Confidences encore sur les affres de la pratique instrumentale qui permettent parfois "d’accoucher" de morceaux sublimes : "quand j’étais à New-York, l’un mes amis, Jeff Tain Watt, m’avait mis au défi de jouer en 7/4, n’y parvenant pas et me sentant très frustré, je me suis acharné ; à force de travail j’y suis arrivé. Et le morceau "Seven Seas" est né !", une musique au rythme hypnotique dont la répétition de son motif, finit par libérer un torrent d’émotions.
Quand Maestria rime avec Furia !
On peut a posteriori s’interroger sur la capacité de l’artiste à mettre son public en émoi. Certes, il nous revient avec deux nouveaux musiciens bourrés de talent, qui possèdent comme lui une technique impeccable, et qui semblent entretenir une relation intime avec leur instrument.
Une technique sublimée par des morceaux dont l’architecture peut parfois se révéler surprenante, à rebondissements, où chacun semble évoluer pour son compte frôlant parfois la déstructuration, mais comme par magie, tout le monde se retrouve dans un final éblouissant.
Cela ne peut justifier la fascination du public ... Et soudain, c’est un mot qui nous vient à l’esprit : le "duende", mot espagnol qui ne signifie rien en soi, mais qui désigne un "charme mystérieux et indicible" qui est la résultante des métissages successifs qui ont façonné la culture ibérique.
Un mot qui trouve une parfaite illustration dans les poésies de Federico Garcia Lorca ou la musique de Manuel de Falla, et qui véhicule tout à la fois des états d’âme très forts et antagonistes : la mort, l’exaltation, l’amour, la passion, autant d’états qui plongent son auteur, mais aussi son auditeur dans un état proche de la transe. C’est sûr l’artiste a le "duende" !