Mitch McConnell veut un juge conservateur à la cour suprême. (c) Gage Skidmore sur Foter.com / CC BY-SA
En 2016, le juge conservateur Antonin Scalia, membre de la cour suprême, est décédé, sous la présidence de Barack Obama. Les ténors de la droite américaine avaient alors défendu l'idée qu'il serait complètement illégitime que le président nomme le remplaçant de M. Scalia alors que l'élection présidentielle allait avoir lieu 11 mois plus tard. C'est au nom de ce principe que Mitch McConnell, le chef de la majorité républicaine au sénat, avait bloqué la nomination du candidat présenté par le président Obama.
Ruth Bader Ginsburg est décédée le 18 septembre et les prochaines élections présidentielle américaines auront lieu le 3 novembre. Mais, curieusement, M. McConnell a totalement changé d'avis en 4 ans et estime cette fois que le président Trump doit impérativement nommer le plus rapidement possible le successeur de Ruth Bader Ginsburg. Il faut dire que Donald Trump a très fortement souligné, dès sa campagne de la précédente présidentielle, sa volonté inébranlable d'assurer une majorité conservatrice, voire ultra-conservatrice, à la Cour suprême afin, d'une part de conforter le droit des Américains à posséder et porter des armes, et d'autre part pour remettre en cause les décisions fédérales sur le droit à l'avortement. Port d'armes et avortement sont, avec le libre exercice de la religion (et les différentes interprétations qu'on peut en faire), deux des principaux éléments de la "guerre culturelle" (c'est-à-dire un affrontement sur les "valeurs" et les mœurs) en cours aux Etats-Unis entre démocrates et républicains.
Mais cet épisode, d'ores et déjà peu reluisant quel qu'en soit l'épilogue, rappelle aussi le statut très ambigu de la cour suprême aux Etats-Unis. En théorie, cette instance est censée être composée de sages dont la fonction est de préserver la constitution des Etats-Unis au nom du peuple américain. Mais la procédure de nomination des membres (totalement contrôlée par les politiciens) et la polarisation extrême de la population (et des partis politiques) américaine en a fait un enjeu de lutte idéologique impitoyable. Divisée entre juges de gauche et juges de droite (ce qui, en soi, suffit à mettre en cause sa légitimité), la cour suprême tend à ne plus être un organe d'arbitrage mais une structure partisane conçue par les militants des différents partis come un outil permettant de court-circuiter les présidents et les parlementaires élus.
Ruth Bader Ginsburg est décédée le 18 septembre et les prochaines élections présidentielle américaines auront lieu le 3 novembre. Mais, curieusement, M. McConnell a totalement changé d'avis en 4 ans et estime cette fois que le président Trump doit impérativement nommer le plus rapidement possible le successeur de Ruth Bader Ginsburg. Il faut dire que Donald Trump a très fortement souligné, dès sa campagne de la précédente présidentielle, sa volonté inébranlable d'assurer une majorité conservatrice, voire ultra-conservatrice, à la Cour suprême afin, d'une part de conforter le droit des Américains à posséder et porter des armes, et d'autre part pour remettre en cause les décisions fédérales sur le droit à l'avortement. Port d'armes et avortement sont, avec le libre exercice de la religion (et les différentes interprétations qu'on peut en faire), deux des principaux éléments de la "guerre culturelle" (c'est-à-dire un affrontement sur les "valeurs" et les mœurs) en cours aux Etats-Unis entre démocrates et républicains.
Mais cet épisode, d'ores et déjà peu reluisant quel qu'en soit l'épilogue, rappelle aussi le statut très ambigu de la cour suprême aux Etats-Unis. En théorie, cette instance est censée être composée de sages dont la fonction est de préserver la constitution des Etats-Unis au nom du peuple américain. Mais la procédure de nomination des membres (totalement contrôlée par les politiciens) et la polarisation extrême de la population (et des partis politiques) américaine en a fait un enjeu de lutte idéologique impitoyable. Divisée entre juges de gauche et juges de droite (ce qui, en soi, suffit à mettre en cause sa légitimité), la cour suprême tend à ne plus être un organe d'arbitrage mais une structure partisane conçue par les militants des différents partis come un outil permettant de court-circuiter les présidents et les parlementaires élus.