Astor Piazzola a laissé une oeuvre aux frontières du tango traditionnel et de la musique savante (c) DR
Il voit le jour dans une famille d'immigrés italiens à Mar del Plata qui devait devenir une importante station balnéaire à quelque 400 km au sud-est de Buenos Aires et passe son enfance dans le quartier italien de New York où ses parents s'étaient installés. Son père, amateur de tango, lui offre un bandonéon. Ce curieux instrument qui se déploie comme une chenille, est apporté d'Allemagne à la fin du XIXe siècle par des marins à ce que l'on raconte et devint vite l'instrument indispensable au tango.
Le Hongrois Béla Wilda, ancien élève de Rachmaninov, lui donne des leçons de piano. La famille revient à Buenos Aires en 1937, et Piazzolla suit au Conservatoire les cours du compositeur Alberto Ginastrera. Pour gagner sa vie, il joue du bandonéon dans des orchestres dont celui d’Anibal Troilo, très populaire. Il dirige aussi.
Au début des années 1950, il compose quelques œuvres pour orchestre qui le feront connaître dont Rapsodía porteña en 1952, qu’interprétera l’Orchestre symphonique de Buenos Aires ainsi que Sinfonietta en 1954, pour laquelle il a reçoit un prix.
En 1954, il remporte le premier prix d'un concours qui lui octroie une bourse pour étudier en France au Conservatoire américain de Fontainebleau créé en 1921. Il est dirigé depuis 1949 par Nadia Boulanger qui y enseignera l’harmonie jusqu’à sa mort le 22 octobre 1979 à l’âge de 92 ans. A lui qui ne rêve que musique classique, elle répète qu’il ne doit pas s’éloigner de la musique argentine et doit développer son propre langage musical. Elle lui conseille de donner une nouvelle vie au bandonéon et aux cordes. Sans elle, il n’y aurait pas eu de grands compositeurs américains, ils se seraient contentés de composer de la musique européenne et n’auraient pas utilisé les diverses influences de leurs pays d’origine, jazz ou répertoires traditionnels. Elle a vu défiler tous les grands noms, de Gershwin à Michel Legrand, en passant par Aron Copland, Leonard Bernstein, Philip Glass, Igor Stravinski ou Daniel Baremboim entre autres...
Astor Piazzola apprend chez "Mademoiselle" l’art du quatuor à cordes et enregistre ses compositions avec des musiciens de l’Opéra de Paris.
En novembre dernier, paraissait un disque "Dear Mademoiselle – A tribute to Nadia Boulanger où la violoncelliste Astrig Siranossian et le pianiste Nathanaël Gouin interprètent des oeuvres de compositeurs qui ont étudié auprès de la grande pédagogue.
A son retour de France, Piazzola séjourne deux ans à New York et revient en Argentine. Ces années 1960 seront celles de ses grandes compositions avec son quintette Nuevo Tango, pour violon, piano, guitare électrique, contrebasse et bandonéon. Avec le poète Horacio Ferrer, il compose un opéra-tango Maria de Buenos Aires, qui fut créé à la Sala Planeta à Buenos Aires en mai 1968 et qui conquerra le monde entier au cours des décennies suivantes. A partir des années 1970, sa carrière prend un tour international et il séjourne beaucoup hors de son pays, particulièrement en Italie. C’est l’époque de Libertango en 1974 à Milan.
Revenu à Buenos Aires à la fin des années quatre-vingt, il forme un nouvel ensemble davantage orienté vers la musique contemporaine, un sextuor avec piano et violoncelle. En 1990, Mstislav Rostropovich crée à New Orleans Le Grand Tango, une œuvre pour violoncelle et piano qu'il avait commandée à Piazzolla. En hommage au grand Argentin, Rostropovich la jouera au Teatro Colón de Buenos Aires en juillet 1994, deux ans après la mort d'Astor Piazzolla. En effet, une attaque cérébrale le terrasse à l'été 1990, il tombe dans un coma définitif et meurt à Buenos Aire le 4 juillet 1992.
Il a composé plus de 300 tangos dont certains sur des textes du grand écrivain argentin Jorge Luis Norges qui disait "On écrivit des tangos de révolte, de haine, d’amour et de rancœur". Toute la tragédie de la ville entra dans le tango. Et il composa une cinquantaine de musiques de films.
Il est inutile de dire que l’Argentine prépare depuis des mois ce centenaire et qu’il y aura toute cette année de nombreux concerts, souvent à l’initiative des petits-fils du compositeur et de la Fondation Astor Piazzola créée en 1995.
Le Hongrois Béla Wilda, ancien élève de Rachmaninov, lui donne des leçons de piano. La famille revient à Buenos Aires en 1937, et Piazzolla suit au Conservatoire les cours du compositeur Alberto Ginastrera. Pour gagner sa vie, il joue du bandonéon dans des orchestres dont celui d’Anibal Troilo, très populaire. Il dirige aussi.
Au début des années 1950, il compose quelques œuvres pour orchestre qui le feront connaître dont Rapsodía porteña en 1952, qu’interprétera l’Orchestre symphonique de Buenos Aires ainsi que Sinfonietta en 1954, pour laquelle il a reçoit un prix.
En 1954, il remporte le premier prix d'un concours qui lui octroie une bourse pour étudier en France au Conservatoire américain de Fontainebleau créé en 1921. Il est dirigé depuis 1949 par Nadia Boulanger qui y enseignera l’harmonie jusqu’à sa mort le 22 octobre 1979 à l’âge de 92 ans. A lui qui ne rêve que musique classique, elle répète qu’il ne doit pas s’éloigner de la musique argentine et doit développer son propre langage musical. Elle lui conseille de donner une nouvelle vie au bandonéon et aux cordes. Sans elle, il n’y aurait pas eu de grands compositeurs américains, ils se seraient contentés de composer de la musique européenne et n’auraient pas utilisé les diverses influences de leurs pays d’origine, jazz ou répertoires traditionnels. Elle a vu défiler tous les grands noms, de Gershwin à Michel Legrand, en passant par Aron Copland, Leonard Bernstein, Philip Glass, Igor Stravinski ou Daniel Baremboim entre autres...
Astor Piazzola apprend chez "Mademoiselle" l’art du quatuor à cordes et enregistre ses compositions avec des musiciens de l’Opéra de Paris.
En novembre dernier, paraissait un disque "Dear Mademoiselle – A tribute to Nadia Boulanger où la violoncelliste Astrig Siranossian et le pianiste Nathanaël Gouin interprètent des oeuvres de compositeurs qui ont étudié auprès de la grande pédagogue.
A son retour de France, Piazzola séjourne deux ans à New York et revient en Argentine. Ces années 1960 seront celles de ses grandes compositions avec son quintette Nuevo Tango, pour violon, piano, guitare électrique, contrebasse et bandonéon. Avec le poète Horacio Ferrer, il compose un opéra-tango Maria de Buenos Aires, qui fut créé à la Sala Planeta à Buenos Aires en mai 1968 et qui conquerra le monde entier au cours des décennies suivantes. A partir des années 1970, sa carrière prend un tour international et il séjourne beaucoup hors de son pays, particulièrement en Italie. C’est l’époque de Libertango en 1974 à Milan.
Revenu à Buenos Aires à la fin des années quatre-vingt, il forme un nouvel ensemble davantage orienté vers la musique contemporaine, un sextuor avec piano et violoncelle. En 1990, Mstislav Rostropovich crée à New Orleans Le Grand Tango, une œuvre pour violoncelle et piano qu'il avait commandée à Piazzolla. En hommage au grand Argentin, Rostropovich la jouera au Teatro Colón de Buenos Aires en juillet 1994, deux ans après la mort d'Astor Piazzolla. En effet, une attaque cérébrale le terrasse à l'été 1990, il tombe dans un coma définitif et meurt à Buenos Aire le 4 juillet 1992.
Il a composé plus de 300 tangos dont certains sur des textes du grand écrivain argentin Jorge Luis Norges qui disait "On écrivit des tangos de révolte, de haine, d’amour et de rancœur". Toute la tragédie de la ville entra dans le tango. Et il composa une cinquantaine de musiques de films.
Il est inutile de dire que l’Argentine prépare depuis des mois ce centenaire et qu’il y aura toute cette année de nombreux concerts, souvent à l’initiative des petits-fils du compositeur et de la Fondation Astor Piazzola créée en 1995.