Arrivée de milliers d'étrangers fuyant la Libye


Par CV Rédigé le 04/03/2011 (dernière modification le 04/03/2011)

L'ONU et ses agences accélèrent leur déploiement en Tunisie et en Egypte pour venir en aide aux autorités locales confrontées à un exode massif de ressortissants étrangers quittant la Libye et à l'arrivée de près de 140 000 personnes.


Photos de Marie-Dominique
"La principale préoccupation est l'ouest de la Libye, le long de la frontière avec la Tunisie. Les agences humanitaires se déploient et les Résidents coordonnateurs de l'ONU en Tunisie et en Egypte sont en contact avec les autorités pour mettre en place des centres d' accueil humanitaires
aux frontières", a expliqué la porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Genève, Elizabeth Byrs, lors d'une conférence de presse, mardi, à laquelle d'autres représentants d'agences onusiennes participaient.

La porte-parole du Programme alimentaire mondiale (PAM) à Genève, Emilia Casella, a indiqué que la Directrice du PAM, Josette Sheeran était déjà en Tunisie. "A la frontière avec la Libye, elle a rencontré de nouveaux arrivants à qui l'agence distribuent notamment des biscuits à haute valeur énergétique. Elle se rendra aussi dans le camp mis en place par les autorités tunisiennes et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)", a-t-elle ajouté. Construit à proximité du point de passage frontalier de Ras Adjir, ce camp peut accueillir jusqu'à 10 000 personnes.

"La situation arrive à un point critique. Selon les autorités tunisiennes, entre 70 000 et 75 000 personnes sont arrivés de Libye depuis le 20 février, a indiqué de son côté une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, qui a souligné la nécessité urgente de désengorger la frontière et de rapatrier les ressortissants étrangers dans leurs pays d'origine. Elle a aussi fait part des inquiétudes du
HCR quant au sort d'un "large nombre de ressortissants d'Afrique sub-saharienne qui ne sont pas autorisés à entrer sur le territoire tunisien". Une préoccupation également signalée par la porte-parole de l'Organisation internationale des migrations (OIM), Jemini Pandya, qui travaille aussi à l'évacuation des ressortissants étrangers de Libye. Mais des Bangladeshis, des Vietnamiens, des Népalais et des Ghanéens et des Nigérians sont aussi concernés et attendant des rapatriés vers leur pays respectif.

A l'est de la Libye, le long de la frontière avec l'Egypte, les organisations signalent une situation moins chaotique. Selon les autorités égyptiennes, environ 69 000 personnes ont passé la frontière depuis le 19 février, dont une majorité d'expatriés égyptiens qui ont depuis rejoint leurs villes d'origine.

Le HCR signale toutefois que "environ 3000 personnes attendent encore des moyens transports à la frontière". "Le HCR leur a distribué du matériel de première nécessité. Le Croissant rouge égyptien est également en train de livrer du matériel médical et de la nourriture du HCR à l'est de la Libye,
à la demande de chefs de tribus rencontrés durant le week-end", a expliqué Melissa Fleming.

La situation reste également délicate pour les expatriés de pays tiers au point de passage de Salum, à l'instar d'un groupe de 216 Ghanéens que l'OIM a rapatrié par avion vers Accra. Au moins 6000 travailleurs étrangers sont toujours bloqués dans le port de Benghazi et attendent désespérément de pouvoir partir. Bien qu'ils soient aider par la population locale, ils sont exposés au froid et la nourriture commence à manquer", a enfin prévenu Jemini Pandya.

Enfin au sud de la Libye, l'OIM attend aussi au Niger, à Dirkou, un groupe d'environ 2000 ressortissants du Niger et d'autres pays d'Afrique qui a passé la frontière à Gatrone. Un convoi transportant 1154 Nigériens a déjà quitté Dirkou pour rejoindre Agadez, où l'Organisation travaille avec les autorités locales pour y installer un centre de transit.






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