Argentine: loi anti-licenciements, vers un veto présidentiel?


Par Rédigé le 24/05/2016 (dernière modification le 23/05/2016)

Le Congrès argentin a approuvé, jeudi 19 mai 2016, la loi antidespidos (anti-licenciements). Déjà validé par le Sénat, le projet de loi va être transmis au président Mauricio Macri qui pourrait y opposer son veto.


Après le Sénat, c'est maintenant le Congrès qui approuve le projet de loi anti-licenciements. Photo (c) Maurizio Manetti

Loi antidespidos.mp3  (80.81 Ko)

Le texte "antidespidos" a reçu 147 voix pour et 3 contre. 88 législateurs, y compris au sein de la coalition au pouvoir (Cambiemos), ont choisi de s'abstenir.

Alors que les syndicats avancent le chiffre de plus de 100.000 renvois depuis la prise de pouvoir du président Macri, rappelons que cette loi suspendrait pour six mois les licenciements dans le secteur public. Dans le privé, les entreprises qui voudraient licencier devront payer double les indemnités de licenciements.

Soutenu par les partis de gauche et déjà approuvé par le Sénat, le projet de loi va maintenant être transmis au président Mauricio Macri. Depuis quelques temps, la presse argentine et les porte-paroles du président laissent entendre qu'il utiliserait son droit de veto contre cette loi.

Le président Macri aura dix jours pour pouvoir user de ce pouvoir. Les membres du parti au gouvernement ont confirmé, le 19 mai 2016, l'intention du président d'y avoir recours, jugeant le texte "arbitraire" et "contre-productif".

"La décision du président d'user de son veto, reste inchangée, nous croyons que cette proposition est vaine, qu'elle ne fournit pas de prestations aux travailleurs, et qu'elle est donc inutile", a déclaré le législateur Pablo Tonelli.

Au cours du débat au Congrès, Héctor Recalde (FPV) a averti que "si le président utilise son veto contre la loi, il devra faire face à un autre droit de veto: celui des travailleurs."

Si, dans les jours à venir, Mauricio Macri rejette ce projet, le texte sera définitivement écarté, car l'opposition ne dispose pas des deux tiers des voix nécessaires au Parlement pour l'imposer.

Les principaux syndicats argentins, tous rassemblés autour de cette loi et soutenus par une grande partie de la population, attendent avec impatience la décision de Mauricio Macri. Il est certain que son veto entrainerait une immense colère au sein des partisans du projet de loi. Les leaders syndicaux prévoient déjà une grève générale.







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