Groupe de femmes en deuil (c) Emmanuel Tusevo Diasamvu
M. Robin, qui avait préparé dans les villages en 2008-2009 la départementalisation de ce territoire de l'océan Indien, vient entamer "toutes les consultations" qu'il jugera "utiles".
Sa mission, après celle plus technique sur les prix, du spécialiste de Bercy Stanislas Martin la semaine dernière, "peut être un facteur de plus pour trouver les solutions qui permettent à Mayotte d'aller vers la sérénité", selon la ministre de l'Outre-mer Marie-Luce Penchard.
"Denis Robin vient comme négociateur, nous sommes preneurs", a déclaré à l'AFP Boinali Saïd (Cisma/CFDT), porte-parole de l'intersyndicale, qui voit en lui "l'homme de l'intégration des fonctionnaires de Mayotte dans le droit commun et de l'organisation des états généraux de l'outre mer dans l'île".
"On peut avoir un espoir, nous n'allons pas rester dans la rue indéfiniment et nous allons devoir saisir cette dernière chance pour réussir ce combat et sortir de la crise", a dit le syndicaliste.
Le président du "Collectif des citoyens perdus de Mayotte", Ansoir Abdou, dit "garder espoir dans le désespoir". "Nous espérons qu'avec l'arrivée de M. Robin une piste va se dégager pour la résolution de ce conflit", a-t-il dit.
D'autres sont plus dubitatifs, à l'instar de Salim Naouda de la CGT Mayotte. Ce dernier rappelle que l'ancien préfet, "artisan de la départementalisation", est aussi "l'un de ceux qui ont contribué à faire passer le pacte pour la départementalisation dont certains articles plombent les Mahorais aujourd'hui", faisant référence à l'application échelonnée sur 25 ans des minima sociaux.
Les élus locaux dont le seul horizon politique était l'ancrage définitif de Mayotte dans la République via l'accession au statut de département - réalisée le 31 mars dernier - n'avaient guère expliqué à la population les conditions qui s'y rattachaient.
La présidente de l'association "La condition féminine", Faouzia Kordjee, met en garde contre "la naïveté de croire que l'on peut faire du neuf avec du vieux". "Denis Robin fait partie des préfets successifs de Mayotte et des autres autorités qui ont laissé pourrir des situations qui explosent aujourd'hui", affirme-t-elle.
"Au moment où on parle, selon l'expression du médiateur Stanislas Martin, des possibles "marges de manoeuvres" dans les négociations entre syndicats et patrons de la grande distribution, Denis Robin devra jouer très fin dès le départ pour mettre d'accord les parties sur le prix de la viande de bœuf", un des points de crispation du conflit, ajoute Mme Kordjee.
"Cela ne suffira pas à apaiser les passions. Les mabawas (ailes de poulet, ndlr) et le bœuf ne sont que deux arbres qui cachent l'immense forêt des profonds malaises de la société mahoraise, dont un chômage à près de 30% qui touche beaucoup les jeunes", prévient-elle.
Le tout jeune département semblait mardi avoir retrouvé un peu de calme, la population vaquant à ses occupations. Les barrages qui entravaient les déplacements dans toute l'île ont été levés lundi pour que la population puisse assister aux obsèques du père de famille tué le 19 octobre après des échauffourées avec la police, et n'ont pas été remis en place.Une centaine de femmes, moteur dans le mouvement social, s'est réunie mercredi sur la place de la République, au centre de Mamoudzou, pour une cérémonie des chants religieux.
Sa mission, après celle plus technique sur les prix, du spécialiste de Bercy Stanislas Martin la semaine dernière, "peut être un facteur de plus pour trouver les solutions qui permettent à Mayotte d'aller vers la sérénité", selon la ministre de l'Outre-mer Marie-Luce Penchard.
"Denis Robin vient comme négociateur, nous sommes preneurs", a déclaré à l'AFP Boinali Saïd (Cisma/CFDT), porte-parole de l'intersyndicale, qui voit en lui "l'homme de l'intégration des fonctionnaires de Mayotte dans le droit commun et de l'organisation des états généraux de l'outre mer dans l'île".
"On peut avoir un espoir, nous n'allons pas rester dans la rue indéfiniment et nous allons devoir saisir cette dernière chance pour réussir ce combat et sortir de la crise", a dit le syndicaliste.
Le président du "Collectif des citoyens perdus de Mayotte", Ansoir Abdou, dit "garder espoir dans le désespoir". "Nous espérons qu'avec l'arrivée de M. Robin une piste va se dégager pour la résolution de ce conflit", a-t-il dit.
D'autres sont plus dubitatifs, à l'instar de Salim Naouda de la CGT Mayotte. Ce dernier rappelle que l'ancien préfet, "artisan de la départementalisation", est aussi "l'un de ceux qui ont contribué à faire passer le pacte pour la départementalisation dont certains articles plombent les Mahorais aujourd'hui", faisant référence à l'application échelonnée sur 25 ans des minima sociaux.
Les élus locaux dont le seul horizon politique était l'ancrage définitif de Mayotte dans la République via l'accession au statut de département - réalisée le 31 mars dernier - n'avaient guère expliqué à la population les conditions qui s'y rattachaient.
La présidente de l'association "La condition féminine", Faouzia Kordjee, met en garde contre "la naïveté de croire que l'on peut faire du neuf avec du vieux". "Denis Robin fait partie des préfets successifs de Mayotte et des autres autorités qui ont laissé pourrir des situations qui explosent aujourd'hui", affirme-t-elle.
"Au moment où on parle, selon l'expression du médiateur Stanislas Martin, des possibles "marges de manoeuvres" dans les négociations entre syndicats et patrons de la grande distribution, Denis Robin devra jouer très fin dès le départ pour mettre d'accord les parties sur le prix de la viande de bœuf", un des points de crispation du conflit, ajoute Mme Kordjee.
"Cela ne suffira pas à apaiser les passions. Les mabawas (ailes de poulet, ndlr) et le bœuf ne sont que deux arbres qui cachent l'immense forêt des profonds malaises de la société mahoraise, dont un chômage à près de 30% qui touche beaucoup les jeunes", prévient-elle.
Le tout jeune département semblait mardi avoir retrouvé un peu de calme, la population vaquant à ses occupations. Les barrages qui entravaient les déplacements dans toute l'île ont été levés lundi pour que la population puisse assister aux obsèques du père de famille tué le 19 octobre après des échauffourées avec la police, et n'ont pas été remis en place.Une centaine de femmes, moteur dans le mouvement social, s'est réunie mercredi sur la place de la République, au centre de Mamoudzou, pour une cérémonie des chants religieux.