Depuis quelques années on entend parler des enfants soldats comme résultat des conflits permanents qui déchirent la région des grands lacs africains dont fait partie la RD Congo. Les images des enfants soldats ont fait le tour du monde des médias. Phénomène dénoncé par l'ONU et les organisations internationales de défense des droits de l'Homme. En avril 2001,les enfants du Sud Kivu se sont regroupés au sein du CARECO, Carrefour des Enfants du Congo, avec comme objectif le plaidoyer, la protection de l’enfance, le droit et la démocratie ainsi que la gestion de l’environnement. Christian Aksanti Musenge, président du conseil d'administration présente les objectifs de son organisation : "Nous voulons aider les enfants à connaître et à défendre leur droit de participation, qui est un droit presque bafoué dans notre pays. Nous visons ensemble la promotion du droit de participation des enfants avec les activités que nous avons planifiées." L'organisation est financée par plusieurs ONG et le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance, UNICEF. Elle bénéficie de l'appui de l'État par le biais de la division provinciale du ministère de la Famille,Genre et Enfants. Ce partenariat a d'ailleurs fait l'objet d'un débat au cours de la dernière session de 2008.
De soldat à député.
Parmi ces enfants figurent ceux qui sont revenus à la vie normale après le passage ,forcé, dans les groupes armés. Ils ont été soldats ou miliciens mais grâce au programme de réinsertion,ils ont retrouvé leurs familles et ont ainsi repris le chemin de l'école. Ce qui leur a ouvert la voie du parlement d'enfants. Lors d'un reportage dans le territoire de Fizi,180 kilomètres au sud de Bukavu, j'ai rencontré l'ex commandant RADI (Foudre),13 ans,élève en cinquième année primaire(CM2). Il m'a raconté ceci : "Je suis entré dans le groupe des miliciens après la mort de mes parents. Je vis avec ma sœur aînée. La révolte m'a poussé dans ce groupe après avoir rencontré une vieille femme violée par des étrangers alors que nous revenions des champs. J'ai décidé de rejoindre les autres garçons même si ma sœur ne voulait pas. J'ai tué des gens, brûlé des cases sans me soucier s'il y avait des gens ou non.Maintenant je suis revenu chez ma sœur après trois ans dans la brousse. Je vais à l'école et je viens souvent à Bukavu pour siéger au parlement. C'est très bien pour moi de pouvoir dire aux autres enfants de ne pas s'associer aux bandes armées. On peut se défendre autrement. Ce n'est pas facile mais avec la volonté et les conseils,on peut s'en sortir." Ces enfants soldats sont encore malheureusement nombreux au sein des groupes armés et même dans les rangs des forces régulières congolaises.Plus d'une personne a entendu les récits des atrocités du général BARAKA,qui n'a que 12 ans et à la tête d'environs 500 miliciens au Nord Kivu. Il y a aussi le phénomène répandu des enfants de la rue et des enfants accusés de sorcellerie.
Perspectives
Le parlement d'enfants compte une cinquantaine de membres et fonctionne selon le système bicaméral: l'assemblé nationale et le sénat junior. La loi congolaise définit comme enfant toute personne de moins de 18 ans.Dans le programme annuel 2009, il y a l’information et la formation des enfants, pour qu’ils sachent, eux-mêmes, défendre leurs droits,déclare Christian MUSENGE, président du CARECO. Nous allons aussi continuer à demander aux autorités de ne pas emprisonner les enfants en conflit avec la loi dans les mêmes cellules que les adultes.Le droit à l'éducation reste aussi l'une de nos revendications traditionnelles, ajoute "l'honorable président",comme l'appellent ses collègues. Nos jeunes députés savent de quoi ils parlent, apparemment ,quand on sait qu'ils sont des milliers les enfants congolais qui ne vont pas à l'école.
Les sénateurs juniors ont moins de 22 ans alors que les députés ont moins de 18 ans. Bien sûr qu'il n'y pas d'élection au suffrage universel direct pour être membre mais la plupart sont délégués par leurs écoles.Le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila a promulgué début janvier une loi qui porte sur la protection de l'enfance après de vives débats au parlement à Kinshasa. De quoi réjouir nos jeunes députés. Aux âmes bien nées,la valeur n'attend point le nombre des années,dit-on. Probablement parmi ces jeunes députés figurent les futurs dirigeants de ce pays. Qui sait?
De soldat à député.
Parmi ces enfants figurent ceux qui sont revenus à la vie normale après le passage ,forcé, dans les groupes armés. Ils ont été soldats ou miliciens mais grâce au programme de réinsertion,ils ont retrouvé leurs familles et ont ainsi repris le chemin de l'école. Ce qui leur a ouvert la voie du parlement d'enfants. Lors d'un reportage dans le territoire de Fizi,180 kilomètres au sud de Bukavu, j'ai rencontré l'ex commandant RADI (Foudre),13 ans,élève en cinquième année primaire(CM2). Il m'a raconté ceci : "Je suis entré dans le groupe des miliciens après la mort de mes parents. Je vis avec ma sœur aînée. La révolte m'a poussé dans ce groupe après avoir rencontré une vieille femme violée par des étrangers alors que nous revenions des champs. J'ai décidé de rejoindre les autres garçons même si ma sœur ne voulait pas. J'ai tué des gens, brûlé des cases sans me soucier s'il y avait des gens ou non.Maintenant je suis revenu chez ma sœur après trois ans dans la brousse. Je vais à l'école et je viens souvent à Bukavu pour siéger au parlement. C'est très bien pour moi de pouvoir dire aux autres enfants de ne pas s'associer aux bandes armées. On peut se défendre autrement. Ce n'est pas facile mais avec la volonté et les conseils,on peut s'en sortir." Ces enfants soldats sont encore malheureusement nombreux au sein des groupes armés et même dans les rangs des forces régulières congolaises.Plus d'une personne a entendu les récits des atrocités du général BARAKA,qui n'a que 12 ans et à la tête d'environs 500 miliciens au Nord Kivu. Il y a aussi le phénomène répandu des enfants de la rue et des enfants accusés de sorcellerie.
Perspectives
Le parlement d'enfants compte une cinquantaine de membres et fonctionne selon le système bicaméral: l'assemblé nationale et le sénat junior. La loi congolaise définit comme enfant toute personne de moins de 18 ans.Dans le programme annuel 2009, il y a l’information et la formation des enfants, pour qu’ils sachent, eux-mêmes, défendre leurs droits,déclare Christian MUSENGE, président du CARECO. Nous allons aussi continuer à demander aux autorités de ne pas emprisonner les enfants en conflit avec la loi dans les mêmes cellules que les adultes.Le droit à l'éducation reste aussi l'une de nos revendications traditionnelles, ajoute "l'honorable président",comme l'appellent ses collègues. Nos jeunes députés savent de quoi ils parlent, apparemment ,quand on sait qu'ils sont des milliers les enfants congolais qui ne vont pas à l'école.
Les sénateurs juniors ont moins de 22 ans alors que les députés ont moins de 18 ans. Bien sûr qu'il n'y pas d'élection au suffrage universel direct pour être membre mais la plupart sont délégués par leurs écoles.Le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila a promulgué début janvier une loi qui porte sur la protection de l'enfance après de vives débats au parlement à Kinshasa. De quoi réjouir nos jeunes députés. Aux âmes bien nées,la valeur n'attend point le nombre des années,dit-on. Probablement parmi ces jeunes députés figurent les futurs dirigeants de ce pays. Qui sait?