Ville d'une conquête
Antananarivo, située à un point stratégique des Hauts-Plateaux fut dans un passé lointain tenue par les souverains primitifs « vazimba » avant d'être prise en 1610 par le roi Andrianjaka qui y installa une garnison de mille hommes, d'où son nom. Le roi Andriamasinavalona partagea ce royaume entre ses quatre fils et un neveu. Ce dernier, le roi Andrianampoinimerina, à la faveur de luttes fratricides, reprit la capitale en 1794, afin de consolider l'unité malagasy. La ville-des-milles-guerriers, Vohitsara ou la cité de beauté, ou simplement Tana... sont autant de noms et de qualificatifs pour cette capitale de Madagascar. Elle est édifiée à partir de l'une des douze collines sacrées celle d'Analamanga - la fôret bleue où s'élève le Palais de la Reine. Juchée sur un énorme rocher, elle domine la vaste plaine du Betsimitatatra.
Surnommée la « Cité-des-Mille-Guerriers » en souvenir des chefs-guerriers qui allaient imposer et étendre leur domination à toute la région des Hauts-Plateaux, elle a gardé des vestiges, certes parfois mutilés, de son glorieux passé, les complètent d'autres centres d'intérêts plus récents. Elle se compose de 3 niveaux bien distincts:
la ville basse s'étend autour de l'Avenue de l'Indépendance, jadis lieu d'un important marché, le Zoma. Cette basse ville est reliée à tous les quartiers, notamment celui de Mahamasina et le plan d'eau d'Anosy, la ville moyenne s'étale à mi-collines avec ses maisons traditionnelles et la belle place de l'Indépendance, centre commercial et financier, la haute-ville qui est dépositaire de l'âme d'Antananarivo avec ses palais, ses églises en pierres de taille, ses vieilles demeures à colonnades, ses places.Que ce soit dans la ville haute ou dans la partie basse, il faut se laisser aller au hasard et c'est ainsi qu'on appréciera le mieux les « mille visages » de cette ville aux « mille villages ». Il est nécessaire cependant de se fixer quelques points de repère faciles, tels que le lac Anosy, le marché du Zoma, le Palais de la Reine. A visiter ce dernier car bien que réduit à l'état de nobles ruines par un incendie criminel un 6 novembre 1995, il est invitation à remonter le temps (lieu de sépultures royales). L'évocation du passé notamment des célèbres reines de Madagascar se poursuit dans l'ancien palais du Premier ministre (Palais d'Andafiavaratra), un bâtiment fin XIXe où sont exposés vaisselle, objets d'apparat, parures et autres documents sauvés des flammes.