Algérie : le Hirak souffle sa première bougie


Par Nouria Anseur Rédigé le 23/02/2020 (dernière modification le 23/02/2020)

21 février 2020, cela fait un an jour pour jour, que le Hirak (mouvement de protestation contre le régime) est né en Algérie.


Aujourd’hui, c’est l’anniversaire du Hirak, 53 semaines de protestation. (c) capture d'écran Facebook.
Depuis l'annonce en février 2019 de la candidature de Bouteflika à sa propre succession, le peuple algérien a envahi les rues du pays par centaines de milliers pour exprimer son refus. Ce mouvement a étonné le monde par sa puissance, sa détermination et sa dignité.

L'élection présidentielle de décembre aurait pu, aurait dû, être le point final de ce mouvement. Mais, le processus de sélection des candidats, en n'investissant que des caciques du système Bouteflika, a transformé ce scrutin en une mascarade rejetée avec force par la population.

La proclamation de la victoire d'Abdelmadjid Tebboune au premier tour avec 58% des voix exprimées, quand 60% des électeurs ont préféré ne pas voter, a provoqué le retour dans la rue des Algériens. Les miettes jetées par le nouveau président (promesse de révision de la constitution, nomination de ministres jeunes) n'ont pas dupé le peuple, lui qui prétend à un nouvel élan pour le pays.

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire du Hirak, 53 semaines de protestation, de rassemblement et de revendication.
Même si, cet évènement est sanctifié dans la joie et la bonne humeur, les Algériens ne s’écartent pas du but de leur mobilisation : ils sont là pour changer le système. Ils brandissent des photos de manifestants décédés tel que Hassan Benkhadda, et celles d’activistes encore en détention comme Karim Tabou.
Toujours fidèles aux mêmes slogans (Teboune dégage, la casa d’el Mouradia, Yatnahaw Gah, vous ne comprenez pas et nous on n'arrêtera pas …), les Hirakistes diffusent leur manifestation en direct sur les réseaux sociaux.


Une grande présence féminine a également marqué ce nouveau vendredi de contestation, la femme algérienne continue de revendiquer la rupture définitive avec le système actuel. Samira Messoussi, jeune activiste de 25 ans devenue populaire grâce au Hirak, est l’exemple vivant de rébellion féminine algérienne. Cette dernière a passé 6 mois en prison pour avoir brandi le drapeau Amazigh, interdit pendant les manifestations par le chef d'État Major Ahméd Gaid Saleh.

Ce mouvement symbolise aujourd'hui une expression démocratique pure, et qui remet en question les systèmes établis.
Le Hirak est un espoir qui dépasse et transcende toutes les barrières et les inerties.

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