Franco-belge de naissance, Louise Eugénie Alexandrine Marie David vit le jour à Saint-Mandé près de Paris le 24 octobre 1868 et ne fut pas d'emblée exploratrice ou tibétologue. A Bruxelles où sa famille avait émigré après la guerre de 1870, elle fréquente en compagnie du pianiste Jean Hautstont, les milieux anarchistes et féministes et s'intéresse à l'ésotérisme et à la spiritualité orientale. Autour de sa 20e année, elle devient franc-maçonne et se convertit peu après au bouddhisme. En 1891, elle part pour son premier grand voyage, à Ceylan, actuellement le Sri Lanka.
De 1895 à 1902, c'est comme cantatrice qu'on la retrouve à l'Opéra d'Hanoï, d'Athènes ou de Tunis. Elle avait étudié au Conservatoire de Bruxelles et obtenu le premier prix de chant lyrique français en 1889 et Marguerite du Faust de Gounod, Mireille, Manon, Lakmé ou Carmen n'avaient aucun secret pour elle. Mais quand on connaît la suite, on a quelque peine à l'imaginer dans la peau de ces héroïnes qu'elle interprétait sous le nom d'Alexandra Myrial. Ensuite, elle apprend l'anglais à Londres, puis suit des cours au Collège de France, se met au sanscrit et au tibétain et collabore à des journaux féministes tels "La Fronde", ou à la revue "Le Mercure de France".
On suppose aisément qu'elle n'avait pas l'intention de se laisser enfermer dans le rôle de femme au foyer quand elle se marie le 4 août 1904 au consulat de France à Tunis. En 1900, elle avait fait la connaissance en Tunisie de Philippe Néel de Saint-Sauveur, descendant d'un compagnon d’armes de Guillaume le Conquérant. Ingénieur de Centrale, il travaille aux chemins de fer tunisiens. Pour meubler une certaine inactivité, Alexandra s'essaie à l'écriture, mais ses deux romans "Le Grand Art" et "Dans la vie, journal de femmes modernes" ne trouvent pas d’éditeur. En 1911, elle entreprend son troisième grand voyage en Inde, un périple qui s'achèvera en 1925. Et elle sera la première Européenne à entrer à Lhassa, capitale du Tibet. "Voyage d'une Parisienne à Lhassa, à pied et en mendiant de la Chine à l'Inde à travers le Tibet"* paru en 1926, connaît un immense succès. Elle avait rencontré en 1914 un jeune enfant lama de 15 ans originaire du Sikkim, Aphur Yongden, elle l'adoptera en 1929. C'est en sa compagnie que le 28 février 1924, après 2000 kilomètres parcourus à pied dans l’Himalaya qu'elle vit enfin les toits du Potala, le palais-forteresse des dalaï-lamas. Elle parcourt aussi la Mongolie, la Chine, la Corée et le Japon. En 1928, elle s'installe à Digne-les-Bains, alors Digne dans le département des Basses-Alpes, devenu actuellement Alpes-de-Haute-Provence. Sa maison qu'elle baptisera "Samten Dzong" (forteresse de la méditation en tibétain), a été transformée en musée municipal sous le nom de Maison d’Alexandra David Néel, où est entretenu avec passion le souvenir de cette femme hors du commun. C'est d'ailleurs grâce à un partenariat avec le musée Guimet, que se tient cette exposition actuelle.
Depuis son retour en France et en attendant le prochain voyage, Alexandra se consacre à de grandes tournées de conférences en Europe. En 1937, elle a alors 69 ans, elle repart pour la Chine avec Yongden. Du fait de la guerre en Extrême-Orient et en Europe, leur séjour se prolonge plus que prévu. Le 1er juillet 1946, ils reviennent à Paris. Entretemps, elle avait appris la mort de son mari décédé le 12 février 1941, elle en est profondément touchée, "J’ai perdu le meilleur des maris et mon seul ami". Elle pouvait le dire car il s'était toujours montré assez compréhensif et surtout généreux pour le financement des voyages. A Samten Dzong où elle se fixe, elle poursuit avec Yongden la traduction et le commentaire des grands textes du bouddhisme tibétain et elle continue à rédiger la relation de ses voyages. Au cours de sa vie, elle a écrit 27 livres sur des sujets variés mais surtout inspirés par le bouddhisme et les voyages en Asie. Parmi les plus connus citons notamment "Mystiques et magiciens du Tibet", "Au pays des brigands-gentilshommes - Grand Tibet", "Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle".
Elle meurt le 8 septembre 1969 à 101 ans, elle venait de demander le renouvellement de son passeport… Selon ses volontés, ses cendres ont été dispersées en 1973, dans le Gange à Bénarès. Celles de Yongden, décédé le 7 octobre 1955, ont connu le même sort.
De 1895 à 1902, c'est comme cantatrice qu'on la retrouve à l'Opéra d'Hanoï, d'Athènes ou de Tunis. Elle avait étudié au Conservatoire de Bruxelles et obtenu le premier prix de chant lyrique français en 1889 et Marguerite du Faust de Gounod, Mireille, Manon, Lakmé ou Carmen n'avaient aucun secret pour elle. Mais quand on connaît la suite, on a quelque peine à l'imaginer dans la peau de ces héroïnes qu'elle interprétait sous le nom d'Alexandra Myrial. Ensuite, elle apprend l'anglais à Londres, puis suit des cours au Collège de France, se met au sanscrit et au tibétain et collabore à des journaux féministes tels "La Fronde", ou à la revue "Le Mercure de France".
On suppose aisément qu'elle n'avait pas l'intention de se laisser enfermer dans le rôle de femme au foyer quand elle se marie le 4 août 1904 au consulat de France à Tunis. En 1900, elle avait fait la connaissance en Tunisie de Philippe Néel de Saint-Sauveur, descendant d'un compagnon d’armes de Guillaume le Conquérant. Ingénieur de Centrale, il travaille aux chemins de fer tunisiens. Pour meubler une certaine inactivité, Alexandra s'essaie à l'écriture, mais ses deux romans "Le Grand Art" et "Dans la vie, journal de femmes modernes" ne trouvent pas d’éditeur. En 1911, elle entreprend son troisième grand voyage en Inde, un périple qui s'achèvera en 1925. Et elle sera la première Européenne à entrer à Lhassa, capitale du Tibet. "Voyage d'une Parisienne à Lhassa, à pied et en mendiant de la Chine à l'Inde à travers le Tibet"* paru en 1926, connaît un immense succès. Elle avait rencontré en 1914 un jeune enfant lama de 15 ans originaire du Sikkim, Aphur Yongden, elle l'adoptera en 1929. C'est en sa compagnie que le 28 février 1924, après 2000 kilomètres parcourus à pied dans l’Himalaya qu'elle vit enfin les toits du Potala, le palais-forteresse des dalaï-lamas. Elle parcourt aussi la Mongolie, la Chine, la Corée et le Japon. En 1928, elle s'installe à Digne-les-Bains, alors Digne dans le département des Basses-Alpes, devenu actuellement Alpes-de-Haute-Provence. Sa maison qu'elle baptisera "Samten Dzong" (forteresse de la méditation en tibétain), a été transformée en musée municipal sous le nom de Maison d’Alexandra David Néel, où est entretenu avec passion le souvenir de cette femme hors du commun. C'est d'ailleurs grâce à un partenariat avec le musée Guimet, que se tient cette exposition actuelle.
Depuis son retour en France et en attendant le prochain voyage, Alexandra se consacre à de grandes tournées de conférences en Europe. En 1937, elle a alors 69 ans, elle repart pour la Chine avec Yongden. Du fait de la guerre en Extrême-Orient et en Europe, leur séjour se prolonge plus que prévu. Le 1er juillet 1946, ils reviennent à Paris. Entretemps, elle avait appris la mort de son mari décédé le 12 février 1941, elle en est profondément touchée, "J’ai perdu le meilleur des maris et mon seul ami". Elle pouvait le dire car il s'était toujours montré assez compréhensif et surtout généreux pour le financement des voyages. A Samten Dzong où elle se fixe, elle poursuit avec Yongden la traduction et le commentaire des grands textes du bouddhisme tibétain et elle continue à rédiger la relation de ses voyages. Au cours de sa vie, elle a écrit 27 livres sur des sujets variés mais surtout inspirés par le bouddhisme et les voyages en Asie. Parmi les plus connus citons notamment "Mystiques et magiciens du Tibet", "Au pays des brigands-gentilshommes - Grand Tibet", "Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle".
Elle meurt le 8 septembre 1969 à 101 ans, elle venait de demander le renouvellement de son passeport… Selon ses volontés, ses cendres ont été dispersées en 1973, dans le Gange à Bénarès. Celles de Yongden, décédé le 7 octobre 1955, ont connu le même sort.
Postérité d'Alexandra David-Néel
Alors qu'Alexandra séjournait à Monaco à la fin des années 1950, on lui avait présenté une jeune femme de vingt-neuf ans. Marie-Madeleine Peyronnet sera la plus fidèle des secrétaires de 1959 à 1969 et même au-delà… On lui doit en particulier en janvier 1988, l'édition chez Plon de "Journal de voyage - Lettres à son mari". Lettres retrouvées dans des malles ouvertes après la mort de l'exploratrice. Cette correspondance entretenue par les deux époux de 1904 à 1941, permet de suivre plus intensément les voyages entrepris. Marie-Madeleine Peyronnet publie également chez Plon en 1973. "Dix ans avec Alexandra David-Néel", dont elle cède les droits d'auteur à l'Association Alexandra David-Néel. 12 ans plus tard, Jean Chalon publie à la Librairie académique Perrin une volumineuse biographie "Le lumineux destin d'Alexandra David-Néel".
L’exposition du Musée Guimet, rendue possible par un partenariat entre le Musée des Arts Asiatiques et la Maison d’Écrivain A. David-Néel, permet au visiteur qui se penchera jusqu'au 22 mai 2017, sur les vitrines où sont disposés écrits, photos, ouvrages tibétains, peintures, masques, objets personnels et manuscrits précieux, de mieux approcher cette femme extraordinaire. Elle disait elle-même à propos de ses voyages: "L'on m'offrirait un million pour recommencer l'aventure dans les mêmes conditions que je crois bien que je refuserais". On peut aussi voir quelques planches des dessinateurs Fred Campoy et Matthieu Blanchot, auteurs d’une BD en deux tomes parus aux éditions Bamboo. Dans "Une vie avec Alexandra David-Néel", ils évoquent cette vie riche en aventures qui les a fascinés.
Ils ne sont pas les seuls si l'on en juge par tout ce qui est fait pour perpétuer sa mémoire. Notamment le prix littéraire Alexandra-David-Néel-Lama-Yongden créé en 1986 et décerné le jour anniversaire de la mort d'Alexandra. L'association Alexandra David-Néel fondée en 1977 par Marie-Madeleine Peyronnet, qui œuvre pour faire connaître l'œuvre de cette femme exceptionnelle. On peut supposer qu'elle s'impliquera pour les manifestations qui célébreront en 2018, le 150e anniversaire de sa naissance.
En 2012, sortait le téléfilm de 100 minutes "Alexandra David-Néel - J'irai au pays des neiges", réalisé par Joël Farges, il était diffusé le 1er juin de cette même année sur Arte; le rôle-titre y était tenu par Dominique Blanc. Il avait été précédé en 1992 par le documentaire de 52 minutes de Jeanne Mascolo de Filippis et Antoine de Maximy "Alexandra David-Néel: du Sikkim au Tibet interdit".
A son décès, Alexandra David-Néel avait fait la ville de Digne-les-Bains légataire universel. On ne sera donc pas étonné d'apprendre que Patricia Granet-Brunellole maire de la ville, une conseillère municipale déléguée aux musées et d'autres personnalités locales du monde de la culture aient été conviées le lundi 20 février 2017, à l’inauguration de l’exposition. Pas plus qu'on ne sera surpris que le lycée polyvalent de Digne-les-Bains porte le nom de l'illustre Dignoise d'adoption.
Cliquez ici pour commander les œuvres d'Alexandra David-Néel
L’exposition du Musée Guimet, rendue possible par un partenariat entre le Musée des Arts Asiatiques et la Maison d’Écrivain A. David-Néel, permet au visiteur qui se penchera jusqu'au 22 mai 2017, sur les vitrines où sont disposés écrits, photos, ouvrages tibétains, peintures, masques, objets personnels et manuscrits précieux, de mieux approcher cette femme extraordinaire. Elle disait elle-même à propos de ses voyages: "L'on m'offrirait un million pour recommencer l'aventure dans les mêmes conditions que je crois bien que je refuserais". On peut aussi voir quelques planches des dessinateurs Fred Campoy et Matthieu Blanchot, auteurs d’une BD en deux tomes parus aux éditions Bamboo. Dans "Une vie avec Alexandra David-Néel", ils évoquent cette vie riche en aventures qui les a fascinés.
Ils ne sont pas les seuls si l'on en juge par tout ce qui est fait pour perpétuer sa mémoire. Notamment le prix littéraire Alexandra-David-Néel-Lama-Yongden créé en 1986 et décerné le jour anniversaire de la mort d'Alexandra. L'association Alexandra David-Néel fondée en 1977 par Marie-Madeleine Peyronnet, qui œuvre pour faire connaître l'œuvre de cette femme exceptionnelle. On peut supposer qu'elle s'impliquera pour les manifestations qui célébreront en 2018, le 150e anniversaire de sa naissance.
En 2012, sortait le téléfilm de 100 minutes "Alexandra David-Néel - J'irai au pays des neiges", réalisé par Joël Farges, il était diffusé le 1er juin de cette même année sur Arte; le rôle-titre y était tenu par Dominique Blanc. Il avait été précédé en 1992 par le documentaire de 52 minutes de Jeanne Mascolo de Filippis et Antoine de Maximy "Alexandra David-Néel: du Sikkim au Tibet interdit".
A son décès, Alexandra David-Néel avait fait la ville de Digne-les-Bains légataire universel. On ne sera donc pas étonné d'apprendre que Patricia Granet-Brunellole maire de la ville, une conseillère municipale déléguée aux musées et d'autres personnalités locales du monde de la culture aient été conviées le lundi 20 février 2017, à l’inauguration de l’exposition. Pas plus qu'on ne sera surpris que le lycée polyvalent de Digne-les-Bains porte le nom de l'illustre Dignoise d'adoption.
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