Une publication intéressante
Le 15 décembre dernier, à 18 h, l'édition hongroise des "Souvenirs" d'Alexis de Tocqueville, publiée par les Editions Európa a été présentée à l'Institut français de Budapest. En présence de son traducteur Péter Ádám, de Mária Ludassy, philosophe et de l'éditeur Imre Barna. L'auteur de "De la démocratie en Amérique" évoque avec une grande lucidité, dans cet ouvrage, les années où la monarchie de Juillet s'est effondrée ainsi que les premières élections de la Seconde République, ou bien encore son passage éphémère à la tête du ministère des Affaires étrangères du 2 juin au 31 octobre 1849, au début de la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte qui deviendra Napoléon III.
Une tournée
Il n'est plus nécessaire de vanter la qualité de l'Orchestre philharmonique de Szeged dont la longue histoire remonte au XVIIIe siècle et qui a eu à sa tête de grands chefs, lesquels ont contribué à sa renommée actuelle. Les spectateurs de l’Auditori de Barcelone ont pu s'en rendre compte les 27 au 28 décembre dernier, l’orchestre y interprétait une sélection des meilleures valses, polkas, arias de Strauss et de ses contemporains. L'Auditori est situé en plein centre de la capitale catalane où il étend ses 40.000 m². Conçu par l'architecte Rafael Moneo et inauguré le 22 mars 1999, il comporte trois vastes salles pouvant accueillir respectivement 2 200, 600 et 400 personnes pour des concerts de tous ordres, en particulier ceux que donne l'Orquestra Simfonica de Barcelona i Nacional de Catalunya.
Une guerre quelque peu oubliée
Angelina Jolie est passée derrière la caméra pour filmer une histoire d'amour sur fond de guerre en Bosnie. Le film qui avait suscité bien des controverses dans ce pays avant le tournage, a été projeté en exclusivité à Sarajevo du 22 au 28 décembre, à raison de deux projections par jour. Ceci deux mois avant sa distribution dans le reste de l'Europe selon Blitz film. "In the Land of Blood and Honey", (Au Pays du Sang et du Miel), a été tourné en 2010 à Budapest essentiellement, après que la réalisatrice eut décidé de renoncer à une importante partie du tournage en Bosnie, en raison des réactions de certaines associations locales de victimes musulmanes qui n'appréciaient pas le sujet du film. Mais il faut signaler qu'à l'issue d'une projection spéciale, début décembre, lesdites associations ont noté l'"objectivité" et la "sincérité" du film. Cependant, les associations de victimes serbes l'ont dénoncé, le jugeant "anti-serbe". Angelina Jolie raconte dans ce film la relation amoureuse entre une jeune femme musulmane et un Serbe qui se retrouvent dans des camps opposés après l'éclatement du conflit. Elle est détenue dans un lieu que lui est chargé de surveiller comme militaire. Pour son premier film en tant que réalisatrice, Angelina Jolie n'a travaillé qu'avec des acteurs de l'ex-Yougoslavie, Bosniens, Serbes et Croates, et le film a été tourné dans ces langues et parallèlement en anglais.
Un homme qui n'oublie rien
Une statue de bronze de deux mètres a été érigée à Budapest en l'honneur de Steve Jobs mort le 5 octobre dernier. On peut la voir dans le parc qui se trouve à proximité de Graphisoft, société de haute technologie, créatrice du logiciel ArchiCAD, très apprécié des architectes, qui en utilisent aujourd'hui la quinzième version. L'idée de cet hommage est due au fondateur et PDG de l'entreprise Gábor Bojár pour qui "Steve Jobs a rendu l'informatique accessible à tous, d'abord sur nos bureaux, puis dans nos poches", il ajoute que l'Américain a "créé l’informatique à visage humain". Gábor Bojár n'a pas oublié et évoque fréquemment le groupe américain Apple qui avait soutenu sa société depuis 1984. Il rappelle que la rencontre de Steve Jobs, cette année-là, lors du salon CEBIT sur les hautes technologies, à Hanovre, avait profondément marqué les dirigeants de Graphisoft. L'entrepreneur Gábor Bojár né à Budapest en 1949 est aussi le créateur d'AIT, Aquincum Institute of Technology. Il a confié la réalisation de la statue de Steve Jobs à Ernö Toth.
Une autre inauguration
C'est celle d'une statue de Liszt qui a eu lieu dans la chapelle des Rédemptoristes de Châteauroux, fin octobre dernier, en présence de Geza Szöcs, Secrétaire d’Etat hongrois à la Culture, Anne-Marie Delloye-Thoumyre, adjointe à la culture de la municipalité, Balázs Ablonczy, directeur de l'Institut hongrois de Paris et Magda Szabó, directrice d'Hungarofest. La Hongrie a en effet offert à la préfecture du département français de l'Indre, cette statue de Franz Liszt réalisée en feuilles de cuivre rouge par István Madarassy. Ce dernier a précisé "C'est un Liszt jeune que j'ai voulu saisir dans l'expression de son visage, celui qui est venu, ici, à Châteauroux. C'est dans ce lieu de spiritualité que j'ai trouvé comment exprimer sa virtuosité, avec ses deux grandes mains qui jouent sur un clavier ancien". Anne-Marie Delloye-Thoumyre a souligné l'originalité de cette oeuvre "qui scelle l'image de Liszt dans notre ville et l'amitié entre nos deux pays". Le choix de Châteauroux n'est pas anodin, cela fait dix ans que les Lisztomanias s'y déroulent à l'automne, Jean-Yves Clément qui est le Commissaire général de l’Année Liszt en France, est leur directeur artistique. En outre, Liszt est venu deux fois à Nohant chez George Sand, à une trentaine de km de Châteauroux, en 1837, avec Marie d’Agoult et il a entretenu longtemps une relation amicale intense avec l'écrivain. Une exposition d'oeuvres du célèbre sculpteur István Madarassy était organisée dans le Hall de l’Hôtel de Ville de Châteauroux, du 18 octobre au 3 novembre 2011.
Un écrivain original
Claudio Magris sera l'invité d'honneur du prochain festival du livre qui se déroulera à Budapest du 19 au 22 avril 2012. Né à Trieste le 1er avril 1939, il enseigne la littérature allemande à l'Université de sa ville natale et collabore régulièrement au quotidien Corriere della Sera. Son oeuvre a été couronnée par de nombreux prix dont notamment celui du Prince des Asturies de littérature en 2004, le prix autrichien de littérature européenne en 2005 ou le prix de la paix des libraires allemands en 2009. L'objet principal de son étude a été la Mitteleuropa et parmi ses ouvrages on retiendra "Le Mythe et l'empire dans la littérature autrichienne moderne" paru en 1963 et naturellement "Danube" en 1983. László Péter Zentai, directeur de MKKE, A Magyar Könyvkiadók és Könyvterjesztők Egyesülése, Hungarian Publishers and Booksellers Association et organisateur du festival, a précisé que les écrivains de Danemark, Suède, Norvège et Finlande seraient aussi les hôtes d'honneur en 2012, ce qui permettra de relancer la traduction de certaines de leurs œuvres.
Un remboursement qui tomberait mal
La Commission européenne vient de déclarer que la compagnie aérienne Malév, détenue par l'Etat, doit rembourser des dizaines de milliards de forints d'aides publiques qu'elle a reçues de manière illégale entre 2007 et 2010. Il est estimé que la compagnie hongroise n'aurait pu obtenir un tel financement si elle avait été confrontée au marché et qu'elle n'a pas été capable de démontrer comment elle pouvait redevenir rentable. Ces aides d'Etat atteignent 64,1 milliards de forints, soit quelque 204 millions d'euros. Aussi la décision de la Commission tombe-t-elle mal puisque l'on sait que la Hongrie cherche à trouver au plus tôt un accord avec le FMI, Fonds monétaire international et l'Union européenne pour sauver une situation financière en assez mauvaise posture. En décembre dernier, Tamás Fellegi, ministre du Développement national déclarait que le gouvernement était en pourparlers avec plusieurs investisseurs européens intéressés par Malév et que lui-même s'ingéniait à trouver une solution valable car il était dans l'intérêt économique du pays d'avoir une compagnie nationale.
Décès d'un grand spécialiste
Miklós Boskovits est mort à Florence le 19 décembre dernier, c'était un très grand connaisseur de la peinture italienne du Moyen-Âge et de la première Renaissance. Né à Budapest en 1935, il s’intéressa très tôt aux Primitifs italiens et partit s’installer en Italie en 1968. Il fut successivement professeur à Cosenza, à l’Université catholique de Milan puis enfin à Florence.