Actu à la une - Enlèvement au Cameroun, mise en garde aux touristes et la peur des expatriés en Afrique


Par Rédigé le 20/02/2013 (dernière modification le 20/02/2013)

La famille française originaire des Yvelines kidnappée hier au nord du Cameroun, étaient des expatriés (un couple et ses quatre enfants) installés depuis deux ans dans la capitale du pays où le père de famille est cadre chez GDF Suez à Yaoundé. Ils s'ajoutent aux huit personnes déjà détenues, totalisant ainsi 15 otages français dans le Sahel.


Pour le moment pas de panique du côté des expatriés, mais il y a néanmoins la peur, malgré la vigilance accrue

Enlevement_Cameroun.mp3  (494.82 Ko)

Hier le ministère camerounais des Affaires étrangères, dans un communiqué lu sur les antennes de la radio d’État, a confirmé que "les ravisseurs ont traversé la frontière du Nigeria avec leurs otages". Pour l'heure, aucune revendication officielle ni aucune indication des conditions dans laquelle sont détenus ces nouveaux otages, n'est connue.

Quelque 6.200 ressortissants français sont recensés comme vivant au Cameroun. La France est dans ce pays l’un de ses tout premiers investisseurs étrangers. Ce rapt intervient alors que la France est engagée militairement au Mali. Faut-il faire le lien? Les intérêts français sont-ils désormais menacés dans toute la zone sahelo-saharienne? Pour le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Diran: "le lien n'est pas établi à l'heure actuelle, seule "la méthode est similaire" entre les différents groupes islamistes du Sahel. Ce sont des groupes qui se réclament du même fondamentalisme, qui ont les mêmes méthodes que ce soit au Mali, en Somalie ou au Nigeria".

Entre autres, il faut rappeler l'enlèvement au nord Nigeria ce week-end de sept employés étrangers de la société de construction libanaise Setraco (voir vidéo ci-dessous) dont un responsable de la sécurité a été tué lors de l'attaque, était aussi signalé comme la plus importante prise d'otages jamais réalisée dans le nord du Nigeria. Elle a été revendiquée ce lundi par le groupe islamiste nigérian Ansaru - une dissidence de la secte Boko Haram - qui aurait des liens avec Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Le ministère des Affaires étrangère français a publié un communiqué: "Compte-tenu de l’enlèvement de Français survenu le 19 février, il est formellement déconseillé de se rendre dans la région Extrême Nord du Cameroun (des rives du Lac Tchad au Sud de Maroua) et à la frontière avec le Nigeria jusqu’à nouvel ordre. Les ressortissants français qui se trouveraient actuellement à l’Extrême-Nord du pays doivent impérativement se mettre en lieu sûr et de quitter la zone au plus vite".

Ainsi, comme on peut le constater, la menace d'enlèvement dans le Sahel n'est pas qu'une affaire française, tout comme en témoigne aussi cet avertissement à l'intention des voyageurs que vous pouviez trouver sur pratiquement tous les sites gouvernementaux étrangers, déjà bien avant tous ces évènements: "Risque d’enlèvement dans le Sahara et dans les régions avoisinantes, des bandes armées et des terroristes islamistes, qui vivent de contrebande et d'enlèvements contre rançon, sévissent dans une grande partie du Sahara. Ils sont bien organisés, opèrent sans tenir compte des frontières, et ont des contacts avec des groupes criminels locaux"... Un avis plus que jamais renforcé, adressé à toute la communauté internationale.

Enlèvement de sept employés de la société libanaise Setraco






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