ACTUS DE HONGRIE


Par Rédigé le 03/05/2011 (dernière modification le 03/05/2011)

Prix Nobel de littérature honoré à Paris - Quelques modifications - Un cube à succès - Un pèlerinage - Cherche locataire pour minaret


Prix Nobel de littérature honoré à Paris

Imre Kertész reçoit le Prix Nobel (archives d'Ina)
Le 5 mai, l'écrivain Imre Kertész, prix Nobel de littérature 2002, recevra la Grande médaille de vermeil de la ville de Paris des mains de Bertrand Delanoé. Le maire de Paris la lui décernera dans le cadre de la 3e édition de Paris en toutes lettres. Cette manifestation qui s'était déroulée ces deux dernières années en juin, aura lieu du jeudi 5 au dimanche 8 mai. Né en 1929 à Budapest, Imre Kertész fut déporté à Auschwitz en 1944 puis à Buchenwald. Ayant perdu toute sa famille au cours de ce tragique épisode, il trouvera quelques années plus tard dans l'écriture un remède à sa souffrance. Il survit durant la période communiste grâce à divers travaux, traductions de grands auteurs allemands contemporains et même confection de comédies musicales. A partir de 1960 il se consacre à une sorte d'autobiographie "Sorstalanság", "Être sans destin" qui ne connaît guère de succès à sa parution en 1975 et ne sera vraiment reconnu qu'à la chute du régime communiste. Le roman inspirera en 2005 à Lajos Koltai, chef-opérateur attitré d'István Szabó, son premier long métrage au titre éponyme. On doit aussi entre autres à Imre Kertész "Detektívtörténet", "Roman policier", "Journal de galère" et "Kaddis a meg nem született gyermekért", "Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas".

Quelques modifications

L'époque est décidément au changement. Après l'aéroport de Budapest devenu Franz Liszt, on apprend que le Conseil municipal de la capitale hongroise a décidé de changer le nom de certaines rues et de quelques places. Dans la liste des lieux concernés, la majorité relèvent du symbole. Ainsi Moszkva tér qui va prochainement reprendre son nom initial de Kálmán Széll tér qui lui avait été donné en l'honneur de celui qui fut ministre des Finances de 1875 à 1878 et Premier ministre de Hongrie du 26 février 1899 au 27 juin 1903. Cette place de Buda, nœud important de transports en commun, était devenue Moszkva tér en 1961. La Russie éprouve quelque perplexité devant cette décision et l'a manifestée par la voix d'Alexeï Sazonov, porte-parole adjoint de son ministère des Affaires étrangères. Lequel a précisé "Nous ne voyons aucune dimension idéologique dans cette appellation. Cette décision est pour le moins étonnante vu le développement positif de nos relations bilatérales". Autre changement significatif, Köztársaság tér, place de la République, dans la 8e arrondissement, devient place Jean-Paul II. Dans ce domaine symbolique, notons encore trois autres noms, Jerzy Popieluszko, prêtre polonais assassiné le 19 octobre 1984 et béatifié le 6 juin 2010 à Varsovie ; Péter Mansfeld, un adolescent héros de la révolution de 1956, exécuté le 21 mars 1959 et Albert Wass, défenseur au XXe siècle des Hongrois de Transylvanie. Deux footballeurs, Nándor Hidegkuti et József Zakariás, sont aussi honorés. Les artistes ne sont pas oubliés, les acteurs Imre Sinkovits et Edit Domján ainsi que le ténor József Simándy, de même que József Romhányi, écrivain et librettiste mort le 7 mai 1983. Quant au pont Lágymányosi inauguré en octobre 1995, il s'appellera Rákóczi, rappelant ainsi le souvenir de François II, héros de la lutte contre les Habsbourg au XVIIIe siècle. Afin d'exprimer sa sympathie pour le soulèvement hongrois de 1956, Elvis Presley avait chanté le gospel "Peace in the Valley"dans l’émission "The Ed Sullivan Show" en1957. Une collecte avait eu lieu dont le montant a atteint 26 millions de francs suisses d'alors. La municipalité a tenu à lui rendre hommage en donnant son nom à une place et l'a fait citoyen d’honneur de la ville à titre posthume.

Un cube à succès

Le 22 avril avait lieu dans la salle Van Gogh de l'hôtel Novotel des Halles à Paris, le 9e championnat de France du Rubik's cube. 78 candidats, de 10 à presque 60 ans s"affrontaient. La grande épreuve consiste à reconstituer le plus vite vite possible les 54 facettes de ce cube inventé par le professeur d'architecture Ernő Rubik en 1974. Il s'est vendu depuis à 300 millions d'exemplaires dans le monde et il existe 43 milliards de combinaisons possibles. Kanneti Sae Han âgé de 18 ans en a été le vainqueur, il lui a été remis un chèque de 300€. Cet étudiant de classe préparatoire maths-physique-sciences au lycée parisien Chaptal, champion de France 2010, a conservé son titre et amélioré son record, 10,22 secondes. Il a été suivi avec 11,65 secondes, par Edouard Chambon, ingénieur de 25 ans. Mais ce n'est rien à côté de l'Australien Feliks Zemdegs qui détient tous les records avec 6,65 secondes ! Le vainqueur de 2011 représentera la France au championnat du monde prévu en octobre à Bangkok en Thaïlande. Pour un organisateur, le bon joueur de Rubik's Cube n'est pas qu'un spécialiste des mathématiques, "Il faut avant tout avoir l'esprit logique, une bonne vision dans l'espace ainsi qu'une bonne dextérité avec les doigts". La France compte actuellement moins de 1000 joueurs officiels de Rubik's Cube, y compris ceux qui ont déjà participé à un tournoi officiel.
Le célèbre cube inspire aussi des œuvres d'art. C'est ainsi que Cube Works Studio rassemble des artistes qui créent ou recréent des tableaux à partir de Rubik’s cubes. Récemment, ils ont reconstitué la très célèbre fresque de la voûte de la chapelle Sixtine peinte par Michel-Ange entre 1508 et 1512. 12.009 cubes ont été nécessaires. Ils projettent la reproduction totale du plafond, elle demandera 250.000 Rubik's Cubes pour un poids dépassant les 50 tonnes...

Un pèlerinage

Un groupe de trois cents pèlerins emmené par Mgr István Seregély, ancien archevêque d'Eger, se sont rendus à Rome pour assister à la béatification du Pape Jean-Paul II. Le plus jeune était âgé de 14 ans et le plus âgé de 92. Pour le prélat hongrois, le défunt Pontife qu'il avait rencontré à plusieurs reprises, avait su créer des relations entre tous les peuples et les cultures du monde entier, ce qui explique pourquoi autant de gens ont tenu à assister à cette cérémonie et manifester leur reconnaissance. Le Premier ministre Viktor Orbán à la tête d'une délégation gouvernementale a aussi effectué le déplacement. Jean-Paul II s'était rendu en Hongrie courant août 1991 ainsi que les 6 et 7 septembre 1996.

Cherche locataire pour minaret

Photo (c) Wojsyl
C'est ce que pourrait dire le gestionnaire des biens nationaux, Magyar Nemzeti Vagyonkezelő, MNV. Il voudrait que le minaret d'Eger, un des trois qui subsistent en Hongrie et surtout le plus septentrional, puisse être loué pour des projets touristiques. Cette construction d'une quarantaine de mètres de hauteur, datant du XVIIe siècle, rappelle la présence turque dans cette région. L'extérieur a été rénové dans les années 60 et l'intérieur ne l'a pas été depuis une quarantaine d'années. La location se ferait pour une durée indéterminée au prix minimum de 1.000.000HUF, soit quelque 3800€, un peu peu plus que le loyer perçu en 2010, lequel était de 876.000 HUF, environ 3300€. Le précédent locataire est en liquidation depuis novembre dernier.

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