ACTUS DE HONGRIE


Par Rédigé le 20/06/2010 (dernière modification le 21/06/2010)

Un bilan coûteux
Une grande fête franco-espagnole
A travers les musées
La folle rumeur
Un opéra pour enfants
Des soirées musicales zoologiques


Un bilan coûteux

Le ministre de l'Intérieur Sandor Pinter a révélé à des journalistes que les graves inondations qui ont touché récemment la Hongrie et en particulier le nord-est du pays, ont causé des dégâts évalués selon les premières estimations, à environ 100 milliards de HUF, soit quelque 360 millions d'euros. Plus de 3000 maisons ont été endommagées et dans le secteur de l'agriculture, on a enregistré des pertes de 27 milliards de HUF, soit environ 97 millions d'euros. Le ministre a ajouté que les routes abîmées devront être réparées pour une somme s'élevant à 10 milliards de HUF ou 36 millions d'euros mais il a fait remarquer que le gouvernement n'excluait pas de demander de l'aide à l'Union européenne. Anna Nagy, porte-parole du gouvernement hongrois a fait savoir que quatre mille personnes s'activaient toujours à renforcer les digues dans une centaine de localités et que plus de 500 habitants n'avaient toujours pas pu rentrer chez eux. Il ne faut pas manquer de mentionner que nombreux ressortissants américains d'origine hongroise ainsi que plusieurs organisations religieuses des Etat-Unis ont récolté des fonds pour venir en aide aux victimes de ces récentes inondations qui ont ravagé la Hongrie.

Une grande fête franco-espagnole

Elle se déroulera le 21 juin à 20h à l'Institut français de Budapest. Ce dernier s'est joint à l’Institut Cervantes pour célébrer la 18e édition de la Fête européenne de la musique en invitant le pianiste Marouan Benabdallah. Il jouera sur un piano Steinway et à l’occasion de la présidence espagnole de l’Union Européenne, il a organisé son programme autour de compositeurs espagnols. Il a choisi ceux qui ont eu un lien avec la France, Granados y a effectué une partie de ses études et Albéniz y a passé les seize dernières années de sa vie. Par ailleurs, Marouan n'a pas oublié quelques compositeurs français inspirés par l'Espagne, que l'on pense au Ravel de l'Alborada del Gracioso ou au Debussy de la Soirée dans Grenade. Marouan Benabdallah est ce pianiste hungaro-marocain que nous avons déjà évoqué dans ces colonnes. Né à Rabat en 1982, il a pris à 4 ans ses premiers cours de piano avec sa mère hongroise, elle-même professeur de musique. A 13 ans, il a quitté le Maroc pour faire ses études musicales au Conservatoire Béla Bartok, puis à l'Académie Franz Liszt de Budapest. Il y a remporté un Premier prix en 2007 avec la plus haute distinction et quatre autres premiers prix, musique de chambre, solfège, harmonie et pédagogie. Il avait remporté auparavant, le deuxième Prix du Concours de la Radio hongroise en octobre 2003 et en novembre de la même année le Grand Prix du Concours international de piano d'Andorre. On ne compte plus les distinctions qu'il a reçues et les récitals qu'il donne dans le monde entier.

A travers les musées

Musée Déri de Debrecen
Le 19 juin, la Hongrie a vécu sa longue nuit des musées, la 18e, et à Budapest on a pu aller de l'un à l'autre, sans avoir à se préoccuper d'un moyen de locomotion puisque des autobus spéciaux étaient mis en service. Dans la capitale, cette soirée particulière a commencé à 18h et s'est terminée huit heures plus tard, il suffisait de se procurer un billet unique, 1300 HUF soit environ 4,5 euros, 600 HUF pour les moins de 18 ans, qui ouvrait les portes de plusieurs dizaines de musées de la ville. Certains endroits, tant en province qu'à Budapest, étaient même gratuits. Le musée des Beaux-Arts de Budapest avait prévu un programme de choix adapté à tous les goûts et à tous les âges où visites guidées, concerts et films alternaient.
Le musée Déri de Debrecen a 80 ans cette année et va subir une sérieuse rénovation évaluée à 700 millions de HUF, soit quelque 250 millions d'euros, c'est ce qu'a révélé récemment Róbert Rácz, président du Conseil général du département de Hajdú-Bihar, à l'est de la Hongrie, limitrophe de la Roumanie. Les travaux devraient durer un an et selon Lajos Lakner, directeur du musée, ils moderniseront l'établissement auquel on enlèvera des éléments qui avaient été ajoutés dans les années 70 et 80. Un nouvel éclairage sera installé qui mettra davantage en valeur les œuvres de Munkácsy qui s'y trouvent, telles Le Christ devant Pilate, Ecce homo et Le Golgotha. D'autres aménagements sont prévus qui donneront davantage d'agréments au principal musée de cette métropole culturelle.

Madone Eszterházy de Raphaël
A partir du 25 septembre prochain et jusqu'au 12 décembre 2010, la Royal Academy of Arts de Londres accueillera une exposition en provenance de Budapest. Environ 200 peintures, dessins et sculptures de la Renaissance au XXe siècle, Raphaël, El Greco, Rubens, Goya, Manet, Monet aussi bien que Schiele, Gauguin ou Picasso, des chefs-d'œuvre représentant une des plus belles collections d'Europe centrale, venus du musée des Beaux-Arts de Budapest ainsi que de la Galerie nationale hongroise, la plupart n'ont jamais été vus en Angleterre. La collection s'est enrichie en 1871 par l'acquisition de celle des Eszterházy et l'on pourra y voir la Vierge à l'enfant avec saint-Jean-Baptiste de Raphaël, datant de 1508 et connue sous le nom de Madone Eszterházy.

La duchesse d'York en 1925, portrait de Philip de László
Jusqu’au 5 septembre prochain, la National Portrait Gallery de Londres consacre une exposition à Philip de László, portraitiste hongrois de l'aristocratie. C'est la première de cette importance depuis plusieurs décennies. La reine Elizabeth II a prêté le célèbre tableau représentant sa mère en 1925. Celle-ci était alors duchesse d’York. Elle avait épousé le 26 avril 1923 le prince Albert, second fils du roi George V qui n'était pas destiné à régner. L'abdication de son frère aîné Edouard VIII le 11 décembre 1936 l'amena à devenir le roi George VI. le couple eut deux filles dont la reine actuelle née le 21 avril 1926.
Fülöp Elek Laub naquit le 30 avril 1869 dans une modeste famille juive de Budapest, il étudia à Budapest, Paris et Munich avant de se fixer en Angleterre. Il épousa Lucy Guinness de la célèbre famille, devenu Philip de László en 1891, anobli par François-Joseph Ier en László de Lombos en 1892, il acquit la nationalité britannique en 1914. Ses portraits, plus de 700, principalement de têtes couronnés étaient très appréciés pour leur ressemblance frappante. Il mourut à Londres le 22 novembre 1937 à Londres. Cette exposition coïncide avec la parution du catalogue raisonné László où sont répertoriées notamment les 15000 lettres de sa correspondance en plusieurs langues.

La folle rumeur

Opéra de Budapest
C'est celle qu'a fait courir la publication d'une nouvelle surprenante dans un tabloïd autrichien. Selon le quotidien, Ioan Holender, actuel directeur de l'Opéra de Vienne, serait nommé à la tête de celui de Budapest à la fin du mandat de Lajos Vass en 2012. Herr Holender, qui joue parfois le rôle de consultant pour l'Opéra de Budapest, a révélé à la radio autrichienne ORF, qu'il avait effectivement reçu des offres de service de cette institution qui souhaiterait une coopération plus étroite. Il a cependant précisé qu'il n'y avait rien eu de plus. Il a donc démenti les déclarations de la presse qui le disaient en train de négocier son arrivée à Budapest. Rappelons que Ioan Holender termine son mandat à la tête de la prestigieuse institution viennoise qu'il dirigeait depuis le 1er avril 1992. Il est remplacé par le Français Dominique Meyer, actuellement directeur du théâtre parisien des Champs-Élysées depuis 1999. Il prendra ses fonction le 31 août prochain pour un mandat de 5 ans.

Un opéra pour enfants

Pünktchen und Anton est un roman pour enfants écrit en 1931 par l'Allemand Erich Kästner, l'auteur à qui l'on doit aussi en 1929 Emile et les détectives qui connut à plusieurs reprises le succès cinématographique. Pünktchen und Anton a été mis en musique par le Hongrois Iván Eröd sur un livret de Thomas Höft. La première de l'œuvre, mise en scène par Matthias von Stegmann, a été donnée le 8 mai dernier à l'Opéra de Vienne dans la partie de cet édifice qui est réservée aux enfants. Ioan Holender a profité des derniers jours de son mandat pour se souvenir qu'il avait été baryton et revenir sur scène. Iván Erőd est né le 2 janvier 1936 à Budapest, il a étudié le piano à l'Académie Franz Liszt. Sa carrière de pianiste et de compositeur s'est déroulée principalement en Autriche.
Quant à Matthias von Stegmann, il n'est pas un inconnu pour ceux qui, à Budapest, fréquentent l'Opéra, il y a mis en scène ces derniers mois les Vêpres siciliennes de Verdi.

Des soirées musicales zoologiques

Comme chaque été, le Jardin Zoologique et Botanique de Budapest se transforme le soir en salle de concert. Il n'est naturellement pas question d'assister à des récitals de barrissements, blatèrements et autres feulements, mais à des auditions musicales tout ce qu'il a de convenable. Elles auront lieu près du grand lac. Il y aura en tout 8 concerts du 30 juin au 18 août prochain, le mercredi, avec des programmes variés, l'orchestre symphonique MAV, le Benkó Dixieland Band, Márta Sebestyén et ses amis, Bolyki Brothers a cappella, le Hot Jazz Band qui fêtera ses 25 ans et le Budapest Klezmer Band ses 20 ans. Il sera possible d'entrer à partir de 19 h et dîner aux chandelles au restaurant du Zoo.


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