À Alger, notre belle basilique "Madame l’Afrique"


Par Rédigé le 28/10/2016 (dernière modification le 27/10/2016)

Comme ses sœurs Saint-Augustin à Annaba et Santa Cruz à Oran, la basilique Notre-Dame-d’Afrique est un symbole de la "cohabitation" entre les religions.


Notre-Dame-d'Afrique. Photo (c) Naima Ait Ahcene

Notre-Dame-d'Afrique.mp3  (1.34 Mo)

Communément appelée dans le milieu populaire "Madame l’Afrique" ou "Lalla Meriem", ce monument chrétien a été construit sur un promontoire surplombant la mer Méditerranée, au nord-ouest d’Alger. Ce sont deux femmes françaises qui, au milieu du XIX siècle, ont insisté pour que Monseigneur Pavy, l’évêque de l’époque, fasse construire cette basilique. Appelée Notre-Dame-d’Afrique avec l’espoir que Marie, mère de Jésus, veille sur le continent africain.

Avec le temps, les façades ont été rongées par les embruns marins, mais c’est surtout le séisme de 2003 qui avait impacté la ville d’Alger jusqu’à secouer la basilique, causant ainsi des dégâts considérables. Les deux clochetons qui surplombaient le porche menaçaient de s’effondrer.

Ré-ouverte le 13 décembre 2010 après trois ans de travaux de restauration grâce aux dons des États français et algérien, à l’association diocésaine d’Algérie et aux nombreux anonymes, Madame l’Afrique a pu retrouver ses couleurs chaudes originales.


Abside du chœur. Photo (c) Philip Menke
À l’intérieur, de magnifiques fresques, des vitraux et des marbres nous projettent dans l’histoire glorieuse de la chrétienté. On découvre le chœur avec ses trois absides. Celui du milieu abrite le piédestal de la statue de Marie, sur la paroi de sa voûte, est inscrite en lettres capitales une phrase extraite d’une prière: "Notre-Dame-d’Afrique priez pour nous et pour les musulmans", un message fort dédié à "la cohabitation entre les religions". À gauche, se trouve l’abside Saint Augustin qui abrite six ex-voto de Charles de Foucaud. L’abside Saint Monique où est enterré Monseigneur Duval, archevêque d’Alger de 1954 à 1988, est dédiée aux dix-neuf religieux dont les sept moines de Tibhirine tués par les extrémistes islamistes en 1996.

Dans le chœur, faisant face à l’abside central, le magnifique orgue Mutin est placé sur une tribune au dessus de la porte d’entrée. Il a été offert à la basilique en 1930 par madame Weddel après la mort de son mari, des riches Anglais résidant à la villa Georges au boulevard du Télemly à Alger.

La basilique a toujours été ouverte au public même durant les années de braise qu’a connu l’Algérie. Elle reçoit quotidiennement des visiteurs de tout bord, des musulmans, des chrétiens qui viennent se recueillir, ainsi que des touristes curieux de découvrir ce site avec sa vue imprenable sur la baie d’Alger.

Trois prêtres y officient actuellement. C’est le père José qui accueille avec toute sa gentillesse les visiteurs pour leur relater l’histoire de ce lieu de culte.







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