44e ASSEMBLEES ANNUELLES DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT: DES MESURES URGENTES POUR ATTENUER LES EFFETS DE LA CRISE FINANCIERE SUR LES PAYS PAUVRES.


Par Elhadji Babacar Mbengue Rédigé le 16/05/2009 (dernière modification le 16/05/2009)

Les 44e assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement (BAB) ont pris fin ce jeudi 14 mai à Dakar. Ces rencontres, ouvertes le 13 mai dernier, ont été l'occasion pour les décideurs, chefs d'Etat et de gouvernement, et pour les partenaires de la prestigieuse institution financière de se pencher sur la problématique de la crise financière mondiale dont les effets affectent négativement l'état des économies nationales africaines.


En témoigne le choix du thème des assises de Dakar "L' Afrique face à la crise financière : un plan d'action".
Des communications de haute facture, faites à travers des panels et des séminaires techniques portant sur des thématiques d'intérêt, ont permis aux différents acteurs de formuler des réponses aux multiples questions que le continent se pose au sujet de son avenir.
C'est ainsi que les travaux qui ont fait des diagnostics clairs ont abouti à l'adoption d'un plan d'action destiné à aider en particulier les pays les plus pauvres du continent à faire face aux effets de la crise.

Au nombre des mesures importantes contenues dans ce plan figure la décision des participants d'engager "dans les meilleurs délais" des consultations afin de déboucher sur une sixième augmentation de capital pouvant atteindre 200 pour cent. De même, la question de la reconstitution des fonds du Fonds Africain de Développement sera au centre des activités de la prochaine revue prévue au mois d' octobre à Helsinki.
Au cours d'une conférence de presse tenue à l'issue des travaux, M. Donald Kaberuka, président de la BAD s'est dit optimiste de voir la prochaine reconstitution plus importante que la précédente effectuée en 2007 à hauteur de 50 pour cent pour atteindre 9 milliards de dollars.
Revenant sur le capital de la BAD, reconstitué pour la dernière fois en 1997, et qui aujourd'hui est de 35 milliards de dollars, il souligna que l'augmentation de celui-ci à 200 pour cent est "un objectif non seulement raisonnable mais souhaitable" au vu des difficultés auxquelles font face les pays pauvres.

Par ailleurs, au nombre des mesures d'urgence que renferme le plan d'action l'on retiendra : la mise en place d'une facilité de liquidité d'urgence et d'une facilité pour le commerce, le renforcement de l'intégration régionale à travers la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique et des Programmes Économiques Régionaux.
Aussi, a t-il été décidé le maintien des positions des pays africains dans le domaine de la libéralisation du commerce en référence aux Accords de Partenariat Économique.

En marge de ces assises de Dakar, s'est tenu un forum sur les orientations de la BAD. Initié par des organisations de la société civile africaine, il a été l'occasion pour ces dernières de voir comment influencer les actions et orientations de la BAD pour la doter "d'un visage plus humain".
"Si on trouve qu'un projet de la BAD peut nuire, il y a des possibilités de déposer plainte. Nous voulons que tous ces mécanismes soient connus de la société civile pour les appliquer" a notamment déclaré M. Mamadou Goïta, directeur exécutif de l' Institut de recherche et de promotion des alternatives en développement, un des initiateurs.
Signalons que le cercle des États membres s'est enrichi à l'occasion de ces assises de Dakar. En effet, les gouverneurs ont approuvé la demande introduite par le Grand-duché de Luxembourg de devenir un État participant au groupe de la BAD.

En attendant les prochaines assemblées annuelles qui auront lieu les 27 et 28 mai 2010 à Abidjan, en Côte-d'Ivoire, la Banque Africaine de Développement jouera un rôle plus important dans le concert des efforts engagés pour atténuer les impacts de la crise, sa connaissance des réalités des pays d'intervention aidant !





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