2015, l’année de tous les records selon Copernicus


Par Rédigé le 05/01/2016 (dernière modification le 05/01/2016)

La COP21 s’est achevée en décembre sur un accord mondial dont la communauté internationale s’est réjouie. Ce bilan positif arrive à point nommé puisque Copernicus, le service phare de l'Union européenne pour l'analyse du climat et de l'atmosphère, a dévoilé une année d'épisodes climatiques exceptionnels.


Records de température

Tornade au Canada. Photo (c) Justin Hobson

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La température moyenne mondiale sur la période s'étendant de décembre 2014 à novembre 2015 a été la plus chaude jamais enregistrée, dépassant de plus de 0,4°C la moyenne observée entre 1981 et 2010.

Octobre et novembre 2015 sont les mois les plus chauds jamais enregistrés, chacun dépassant de 0,6°C la moyenne observée entre 1981 et 2010.

Les 15 années les plus chaudes précédemment enregistrées sont 1998 ainsi que les 14 années de la période allant de 2001 à 2014.

Un trou grand comme l'Amérique du Nord au dessus de l'Antarctique

Le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique observé sur les derniers mois couvre plus de 25 millions de km2, environ la même surface que celle de l'Amérique du Nord. Il est parmi les plus grands jamais observés et beaucoup plus profond qu'en moyenne.

Même si les CFC et la plupart des autres substances détruisant l'ozone ont été interdits depuis plus de 25 ans, les concentrations de ces substances demeurent élevées et, bien qu'elles diminuent lentement, elles restent proches de leurs valeurs maximales dans la stratosphère.

De tels épisodes extrêmes de trous dans la couche d'ozone peuvent toujours se produire dans les prochaines années; les projections indiquent que le rétablissement prendra plusieurs décennies avant qu'ils ne disparaissent complètement d'ici à 2055-2065.

Les incendies ont libéré beaucoup de CO2 dans l’atmosphère

Les émissions causées par les incendies en Indonésie ont libéré davantage de CO2 dans l'atmosphère en septembre et octobre 2015 que les émissions générées par la production industrielle totale de pays comme le Japon, l'Allemagne et le Royaume-Uni en 2013. L'estimation à fin novembre des émissions de ces incendies sur l'année est d'environ 0,3 gigatonne de carbone (ou 1,2 gigatonne de CO2) dont près de 80% en septembre et octobre, au pic des incendies.

Les feux de forêt en Indonésie ont probablement été aggravés par une saison sèche exceptionnelle en 2015 causée par l'épisode actuel El Niño, mais les incendies illégaux de débroussaillage ont contribué aussi de façon significative à ces chiffres.

La saison 2015 des incendies de forêt dans la région boréale d'Amérique du Nord a été particulièrement forte, aggravée par une sécheresse persistante à l'ouest.

Près de 20.600 km2 (soit environ 2,5 millions de terrains de football complets) ont brûlé cette année, plaçant 2015 en deuxième position, juste derrière 2004.

Les incendies de forêt à des latitudes élevées sont particulièrement préoccupants pour le changement climatique en région Arctique, où les températures augmentent deux fois plus vite que celles du reste de la planète.

El Nino promet des records en 2016 aussi

Le phénomène El Nino est à l'origine un courant d'eau chaude au large de l'Amérique du Sud, mais désigne maintenant l'ensemble du réchauffement des eaux de surface dans cette zone. Ce phénomène naturel apparaît de manière irrégulière, tous les 2 à 7 ans, et atteint son intensité maximale entre novembre et janvier. Mais son influence ne se limite pas à la région pacifique: ses conséquences affectent l'ensemble du globe.

De manière générale, lors d'épisodes El Nino, les températures se réchauffent et les pluies sont surabondantes en certains endroits tandis que dans d'autres la sécheresse sévit anormalement. Les tornades qui se sont multipliées aux États-Unis ces derniers jours, ainsi que les glissements de terrain liés aux précipitations en Amérique du Sud récemment, sont le fait d'El Nino, tout comme les incendies liés à la sécheresse en Indonésie.

Pour 2016, les spécialistes en météorologie prévoient un déficit de pluie en Afrique du Nord mais aussi en Éthiopie, au Soudan, au Zimbabwe, entraînant des pénuries alimentaires graves. A contrario, l'est de l'Afrique mais aussi l'Amérique centrale, l'Asie du Sud et le sud de l'Amazonie devraient continuer à subir la sécheresse, avec le fort risque d'incendie déjà constaté en 2015.

Pour les trois premiers mois de 2016, Météo France estime que des températures plus chaudes que la normale sont les plus probables en Europe. Et en Europe du Nord, un excédent de précipitations est prévu, alors que l'Angleterre sort à peine des inondations terribles qui ont entraîné des dégâts chiffrés à plusieurs milliards d'euros.





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