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TRIBUNE: Sur la liberté de la presse dans le monde

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Par Ange Philippe Mattei Rédigé le 01/01/2015 (dernière modification le 01/01/2015)

Les journalistes, défenseurs des peuples opprimés.


La liberté de la presse est l'un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques

Illustration proposée par l'auteur
Illustration proposée par l'auteur
La liberté de la presse est l'un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui repose sur la liberté d'opinion, la liberté mentale et d'expression.

Ainsi, l'article 11 de la Déclaration française des droits de l'homme et du citoyen de 1789 dispose: "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme: tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi."
Dans son discours prononcé le 10 mai 1789, Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau énonce "Vingt-cinq millions de voix réclament la liberté de la presse".
La liberté de la presse est l’une des principales libertés publiques. C’est une condition nécessaire à l'exercice de la démocratie. Elle participe du droit d'expression et de critique dont disposent tous les citoyens.
Toujours en vigueur aujourd’hui, la loi du 29 juillet 1881 stipule dans son article 1 que "l'imprimerie et la librairie sont libres".

Il existe toutefois des limites légales à la liberté de la presse; certaines concernent la sauvegarde de l’ordre public (la publication de messages incitant au racisme et à la xénophobie est par exemple interdite), d’autres la protection des mineurs et de la dignité humaine (messages à caractère violent ou pornographique). Le droit français sanctionne également l’injure et la diffamation.

La liberté de la presse ne s'exerce réellement que dans un nombre limité de pays (il s'agit principalement des pays d'Europe occidentale, d'une partie de ceux de l'Europe de l'Est, de l'Amérique du Nord, de l'Océanie, d'Israël et de certains pays d'Afrique et d'Asie).
L’optimisme né des Printemps arabes de 2011 a fait long feu. Les régimes changent, les habitudes de censure et de répression demeurent. Le rouge gangrène la carte de la liberté de la presse, tandis qu’une Syrie noircie par les tueries et les prises d’otages de journalistes, rejoint l’abîme du classement où règnent sans partage l’Érythrée, le Turkménistan et la Corée du Nord, véritables trous noirs de l’information.

Des facteurs peuvent limiter le pouvoir de la presse. Surtout, des enjeux politiques qui sont très importants: parce qu’elle peut constituer un contre-pouvoir essentiel, la liberté de la presse est en effet limitée dans les pays autoritaires (censure, violence à l’égard des journalistes). Même si la liberté de la presse existe en droit, les journalistes subissent de telles pressions, qui vont parfois jusqu'à l’assassinat (71 journalistes tués, 826 journalistes arrêtés et emprisonnés à travers le monde en 2014).

Dans les pays démocratiques, la liberté de la presse reste un enjeu. La logique économique peut aller à l'encontre de la liberté de publier. En outre, plus les médias ont de l'influence, et plus leur responsabilité est forte.
En Syrie l’Indice de la Liberté de la presse recense l'ensemble des atteintes directes contre des journalistes ou contre des médias est à 0% de liberté et à 100% de répression. Je ne citerais qu’un seul exemple et ne parlerai pas de la Syrie aux mains des islamistes de Daech.
L'exemple: la Turquie qui aspire à regagner l’Europe. La Turquie a la presse la plus libre du monde, a affirmé le 26 décembre 2014 le président du pays, M. Erdogan, réfutant les accusations selon lesquelles la liberté des médias serait bafouée sous son régime. Dans un discours retransmis à la télévision, le chef de l’État a affirmé: "Nulle part ailleurs dans le monde, la presse n'est plus libre qu'en Turquie. Je suis absolument certain de ce que j'avance." Et d'ajouter "j'en ai moi même fait l'expérience, et ma famille aussi".
Les déclarations du président turc ont été prononcées deux semaines après que la police a lancé une opération coup de poing contre les partisans de l'imam islamiste M. Fehtullah Güllen, ancien allié de M. Erdogan, visant notamment le journal Zaman, l'un des grands quotidiens turcs. Une trentaine de personnes, principalement des journalistes, avaient alors été arrêtées. L'Union européenne a dénoncé ces opérations, estimant qu'elles étaient contraires "aux valeurs européennes" que la Turquie, est censée respecter.
Ces déclarations coïncident également avec la libération ce vendredi d'un lycéen de 16 ans mis en prison "pour insulte au président", qu'il avait taxé de "chef de la corruption".

Arriverons-nous à garantir la liberté des médias dans le monde entier? En faire une priorité?
Des médias indépendants, libres et pluralistes sont le pivot central d’une bonne gouvernance des jeunes démocraties comme dans les plus anciennes. Des médias libres sont des garants de la transparence, la responsabilisation et l'État de droit. Ils favorisent la participation au débat public et politique, ils contribuent à lutter contre la pauvreté, et joue donc une part entière dans le processus démocratique.
Une Journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai suffira-t-elle un jour pour que la liberté d’expression de chacun puisse s’exprimer à travers la presse?...









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