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Soudan: cap sur le marché mondial


Par Rédigé le 24/10/2017 (dernière modification le 23/10/2017)

L’effacement des sanctions économiques américaines sur le Soudan, initié par le président Barack Obama et concrétisé (une fois n’est pas coutume) par son successeur Donald Trump, ce mois-ci, ouvre la voie à Khartoum pour rejoindre le marche mondial. Un marché duquel le pays a été privé au cours des 20 dernières années en raison de l'embargo américain.


Demi-siècle de traversée du désert

Illustration. Image du domaine public
Illustration. Image du domaine public
economie_soudan.mp3 Economie Soudan.mp3  (1.69 Mo)

Autrefois, aux premières décennies qui ont précédées son indépendance, le Soudan fut un pays prospère dont la monnaie (le livre) rivalisait sur le marché des devises avec le dollar américain. Au crépuscule des années 1970, le Soudan a sombré dans un cauchemar constitué de conflits armés et de sanctions internationales. Lequel cauchemar n’a cessé d’accompagner le Soudan au cours des 50 dernières années.

Trois décennies de guerre entre le nord musulman et le sud chrétien se sont soldées par la sécession de régions pétrolifères du sud. 14 ans d'affrontement entre milices arabes et populations autochtones de la région du Darfour ont fait de la région de l’ouest le théâtre de l’une des crises les plus sanguinaires au monde. Deux décennies de sanctions économiques américaines ont saigné à blanc les caisses de la capitale soudanaise.

Déclaré État paria membre du club "axe du mal" pour son présumé soutien aux groupes terroristes et exclu du marché international en conséquence, le Soudan s’est vu obliger à passer frauduleusement entre les mailles de l’embargo américain, tantôt pour importer du marché nord coréen de quoi équiper son armée et tantôt pour vendre ses produits sur les marchés du golfe arabique.

Au fil d'années, Khartoum a appris à faire du commerce international, via ses réseaux intermédiaires clandestins, en contournant les portes officielles du marché international hermétiquement fermées par les États-Unis. Désormais, les sanctions imposées sont à moitié levées par le locataire de la Maison blanche qui déclare que Khartoum est dorénavant fréquentable. Tout au moins économiquement.


Sortie de l'ornière de l’isolement

Selon le secrétaire d'État au ministère soudanais des Affaires étrangères, Atta Bakhit qui est par ailleurs, un des négociateurs de la levée de l'embargo: "l'accès au marché international permettra au Soudan de redresser ses comptes". Il souligne que le pays va bénéficier de l’apport de la technologie pour booster son exploitation minière et accroître sa productivité agricole. De même, le secteur industriel va faire peau neuve grâce à l’importation de pièces détachées nécessaires.

Pour lui, le Soudan a fait preuve d’une résilience sublime face aux sanctions économiques américaines qui visaient à décimer son économie. Laquelle économie a enduré le gel de transactions bancaires internationales, l'interdiction de l’accès à la technologie, la suspension de l’importation de pièces détachées et la limitation de l’exportation de produits soudanais. Au terme de 20 ans de privation, le pays a évité de justesse la ruine de ses infrastructures et l’effondrement de son industrie.

Ruée des investisseurs saoudiens

Aussitôt les sanctions levées, l’Arabie saoudite qui occupe, par ailleurs, la première place en terme du volume des investissements arabes au Soudan, avec des investissements de l’ordre de 26 milliards de dollars, selon Soudan tribune, a dépêché à Khartoum, une délégation comprenant des hommes d’affaires de divers secteurs pour explorer les opportunités de nouveaux investissements.

Le vice-président soudanais Bakri Hassan Saleh a reçu également une autre délégation d'hommes d'affaires saoudiens en visite au Soudan.

Les perdants de la levée du blocus

Le sous-secrétaire du ministère soudanais du Commerce Oussama Hashim a souligné, lors d'une récente interview à la télévision soudanaise que, la levée des sanctions économiques ne fait pas l’affaire de tout le monde. Les intermédiaires qui gagnaient des commissions sur les importations et les exportations du pays sur le marché mondial perdront une activité juteuse.

La porte sera, de même, fermée aux médiateurs du secteur du transfert de fonds, qui bénéficiaient de l'interdiction pour exiger d'énormes commissions en échange de médiation dans la réalisation des transferts bancaires ou dans l’accomplissement des procédures de crédit bancaire.










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