Un an après l'assassinat d'un gouverneur, il est encore plus urgent de réformer la loi relative au blasphème
Le gouvernement du Pakistan doit de toute urgence réformer les "dangereuses" lois relatives au blasphème en vigueur dans le pays, a déclaré Amnesty International à l'occasion du premier anniversaire de l'assassinat d'un responsable politique qui avait critiqué ces textes de loi.
"Salmaan Taseer a été assassiné de sang froid parce qu'il a pris parti pour une victime sans défense des lois pakistanaises relatives au blasphème", a déclaré Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.
Assigné à la sécurité de Salmaan Taseer, le policier Mumtaz Qadri a avoué avoir tué le gouverneur parce qu'il avait dénoncé les lois relatives au blasphème, très problématiques. Mumtaz Qadri a été déclaré coupable et condamné à mort pour l'assassinat de Salmaan Taseer le 1er octobre 2011. Le juge qui a prononcé cette condamnation a décidé de se cacher immédiatement après, par peur des représailles des partisans de Mumtaz Qadri.
"La condamnation à mort prononcée contre Asia Bibi et les menaces pesant sur le juge lors du procès pour le meurtre de Salmaan Taseer mettent en lumière la dangereuse érosion de l'état de droit engendrée par les lois sur le blasphème", a estimé Sam Zarifi.
La santé physique et mentale d'Asia Bibi se détériore derrière les barreaux, où elle croupit depuis juin 2009 dans un isolement quasi-total, redoutant d'être tuée par l'une de ses codétenues. La haute cour de Lahore doit examiner l'appel de sa condamnation à la peine capitale.
Les lois relatives au blasphème, formulées en termes vagues, ainsi que les enquêtes lacunaires des autorités et les actes d'intimidation imputables à des groupes religieux militants, engendrent un climat de peur pernicieux et favorisent la constitution de milices d'autodéfense au Pakistan.
"Même le Conseil de l'idéologie islamique, organe constitutionnel mandaté pour conseiller l'État sur les questions liées à l'islam, a demandé en 2010 que les lois relatives au blasphème soient réformées, en évoquant ces préoccupations", a ajouté Sam Zarifi.
En 2009 et 2010, le gouvernement s'est engagé à réviser et améliorer les "lois nuisant à l'harmonie religieuse", pour retomber dans le silence après l'assassinat de Salmaan Taseer et du ministre des Minorités, Shahbaz Bhatti, en mars 2011. En août 2011, le fils de Salmaan Taseer, Shahbaz, a été kidnappé à Lahore et l'on craint que les ravisseurs ne cherchent à négocier une récompense avec les extrémistes pour sa libération, en échange de Mumtaz Qadri.
"Ces événements inquiétants montrent que les lois relatives au blasphème, telles qu'elles sont appliquées, constituent une menace pour tous les Pakistanais, parce qu'elles laissent à penser que chacun peut se livrer à des actes de violence et les justifier au nom de la défense de la religion. Pourtant, la plupart des personnes accusées de blasphème sont des musulmans traditionnels. Un an après l'assassinat de Salmaan Taseer, les autorités pakistanaises doivent rendre hommage à son action et protéger leurs citoyens en mettant en œuvre des réformes pratiques eu égard aux lois relatives au blasphème. Le gouvernement doit faire clairement savoir que personne n'est au-dessus des lois ni autorisé à faire justice soi-même."
"Salmaan Taseer a été assassiné de sang froid parce qu'il a pris parti pour une victime sans défense des lois pakistanaises relatives au blasphème", a déclaré Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d'Amnesty International.
Assigné à la sécurité de Salmaan Taseer, le policier Mumtaz Qadri a avoué avoir tué le gouverneur parce qu'il avait dénoncé les lois relatives au blasphème, très problématiques. Mumtaz Qadri a été déclaré coupable et condamné à mort pour l'assassinat de Salmaan Taseer le 1er octobre 2011. Le juge qui a prononcé cette condamnation a décidé de se cacher immédiatement après, par peur des représailles des partisans de Mumtaz Qadri.
"La condamnation à mort prononcée contre Asia Bibi et les menaces pesant sur le juge lors du procès pour le meurtre de Salmaan Taseer mettent en lumière la dangereuse érosion de l'état de droit engendrée par les lois sur le blasphème", a estimé Sam Zarifi.
La santé physique et mentale d'Asia Bibi se détériore derrière les barreaux, où elle croupit depuis juin 2009 dans un isolement quasi-total, redoutant d'être tuée par l'une de ses codétenues. La haute cour de Lahore doit examiner l'appel de sa condamnation à la peine capitale.
Les lois relatives au blasphème, formulées en termes vagues, ainsi que les enquêtes lacunaires des autorités et les actes d'intimidation imputables à des groupes religieux militants, engendrent un climat de peur pernicieux et favorisent la constitution de milices d'autodéfense au Pakistan.
"Même le Conseil de l'idéologie islamique, organe constitutionnel mandaté pour conseiller l'État sur les questions liées à l'islam, a demandé en 2010 que les lois relatives au blasphème soient réformées, en évoquant ces préoccupations", a ajouté Sam Zarifi.
En 2009 et 2010, le gouvernement s'est engagé à réviser et améliorer les "lois nuisant à l'harmonie religieuse", pour retomber dans le silence après l'assassinat de Salmaan Taseer et du ministre des Minorités, Shahbaz Bhatti, en mars 2011. En août 2011, le fils de Salmaan Taseer, Shahbaz, a été kidnappé à Lahore et l'on craint que les ravisseurs ne cherchent à négocier une récompense avec les extrémistes pour sa libération, en échange de Mumtaz Qadri.
"Ces événements inquiétants montrent que les lois relatives au blasphème, telles qu'elles sont appliquées, constituent une menace pour tous les Pakistanais, parce qu'elles laissent à penser que chacun peut se livrer à des actes de violence et les justifier au nom de la défense de la religion. Pourtant, la plupart des personnes accusées de blasphème sont des musulmans traditionnels. Un an après l'assassinat de Salmaan Taseer, les autorités pakistanaises doivent rendre hommage à son action et protéger leurs citoyens en mettant en œuvre des réformes pratiques eu égard aux lois relatives au blasphème. Le gouvernement doit faire clairement savoir que personne n'est au-dessus des lois ni autorisé à faire justice soi-même."
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