Le Cameroun a traversé de 1985 à 1994 une grave crise économique qui s’est traduite par des déséquilibres macro-économiques et financiers importants, l’effondrement des revenus des ménages et la détérioration des conditions de vie des populations. La pauvreté qui jusque-là était considérée comme un phénomène rural, s’est amplifiée et a gagné les villes. Pourtant, malgré le ralentissement des activités économiques, les grandes villes du Cameroun ont continué à s’étendre, alimentée par l’exode rural et l’implosion urbaine. Pendant toute cette période, on a pu constater l'inadéquation entre le développement des villes et le manque de structures urbaines. Pour survivre, les populations se sont ruées dans le secteur informel. L’un des secteurs dans lesquels les populations ont le plus réussi mais qui n’a attiré ni beaucoup de personnes ni l’attention est la vente d’eau potable au bord de la rue.
La situation de crise alliée à l’incapacité de la société de distribution de l’eau de fournir à la population une eau sans saveur (pendant les mois de saison sèche à Douala, l’eau était tellement salée que personne ne la consommait), a obligé certaines sociétés industrielles surtout brassicoles, implantées dans les villes de Douala et Yaoundé notamment, à mettre leur forage à la disposition du grand public.
Il s’agissait d’une solution de salut public que d’ouvrir ses robinets au public pour ces entreprises. Les statistiques n’existent pas mais, le nombre de personnes malades dans la ville de Douala particulièrement, d’avoir bu cette eau était tellement important que c’était devenu un grand sujet de débats. Cette situation qui a perduré a obligé ces entreprises à laisser leurs robinets ouverts même pendant la saison des pluies et les populations de tous âges sans emploi, se sont ruées dans le créneau qui leur était ouvert et ont crée une nouvelle profession qui est celle de vendeur d’eau au bord de la rue.
La situation de crise alliée à l’incapacité de la société de distribution de l’eau de fournir à la population une eau sans saveur (pendant les mois de saison sèche à Douala, l’eau était tellement salée que personne ne la consommait), a obligé certaines sociétés industrielles surtout brassicoles, implantées dans les villes de Douala et Yaoundé notamment, à mettre leur forage à la disposition du grand public.
Il s’agissait d’une solution de salut public que d’ouvrir ses robinets au public pour ces entreprises. Les statistiques n’existent pas mais, le nombre de personnes malades dans la ville de Douala particulièrement, d’avoir bu cette eau était tellement important que c’était devenu un grand sujet de débats. Cette situation qui a perduré a obligé ces entreprises à laisser leurs robinets ouverts même pendant la saison des pluies et les populations de tous âges sans emploi, se sont ruées dans le créneau qui leur était ouvert et ont crée une nouvelle profession qui est celle de vendeur d’eau au bord de la rue.
On connaissait les vendeurs d’eau « officiels » que sont les entreprises ayant pignon sur rue, avec une eau conditionnée dans les bouteilles sur lesquelles toutes les caractéristiques de l‘eau sont indiquées, mais ici, il s’agit d’une nouvelle approche qui consiste à puiser de l’eau dans des fûts à la propreté plus ou moins douteuse, à les embouteiller manuellement dans des bouteilles d’eau connues et à les vendre à des prix relativement bas aux populations.
Parmi les personnes reconvertis à ce métier, on trouve les femmes, les jeunes hommes et jeunes filles et les petits enfants (filles et garçons) âgés de 6 à 12 ans, qui viennent aider leurs parents.
Ces vendeurs sont installés en bordure des grandes routes où elles vendent dans les bouteilles d’eau minérales l’eau qu’elles puisent dans les sociétés brassicoles de la place où dans toute autre entreprise ayant un forage et acceptant de le mettre à le disposition des populations. Cette activité a prospéré et s’est tellement bien organisée que l’eau qui est en principe mise gratuitement à la disposition du public ne peut être puisée que par les membres de l’activité qui se connaissent tous. Ces vendeurs se sont organisés et ont élu un responsable chargé de veiller à la discipline. Les bagarres qui étaient devenues monnaie courante et n’avaient pour seul objectif que de favoriser les plus forts qui pouvaient donc monnayer le moment de puiser l’eau et établir les priorités ont quasiment cessé. Avec la nouvelle organisation, le principe a été simplifié. On puise par ordre d’arrivée et l’ordre d’arrivée est matérialisé par la position du fût par rapport au robinet. Les habitués mettent de manière permanente de grands fûts en plastique, alignés les uns devant les autres, devant les robinets de telle sorte que tout nouvel arrivant ne peut qu’attendre souvent très longtemps pour avoir une chance de puiser l’eau. Pour contourner le piège, la solution consiste à négocier avec l’un des enfants qui rôdent aux alentours des robinets, qui fait partie de la bande et qui a déjà son fût placé en bonne position, et de lui proposer de vous aider à puiser de l’eau moyennant paiement d’une somme variant entre 50 et 100 francs cfa par fût. Le principe étant de faire payer tous ceux qui ne font pas partie de la corporation. On achète donc de l’eau. Et, même si vous attendez pendant des heures, vous paierez 50 ou 100 Fcfa pour, semble-t-il, les frais d’entretien.
Parmi les personnes reconvertis à ce métier, on trouve les femmes, les jeunes hommes et jeunes filles et les petits enfants (filles et garçons) âgés de 6 à 12 ans, qui viennent aider leurs parents.
Ces vendeurs sont installés en bordure des grandes routes où elles vendent dans les bouteilles d’eau minérales l’eau qu’elles puisent dans les sociétés brassicoles de la place où dans toute autre entreprise ayant un forage et acceptant de le mettre à le disposition des populations. Cette activité a prospéré et s’est tellement bien organisée que l’eau qui est en principe mise gratuitement à la disposition du public ne peut être puisée que par les membres de l’activité qui se connaissent tous. Ces vendeurs se sont organisés et ont élu un responsable chargé de veiller à la discipline. Les bagarres qui étaient devenues monnaie courante et n’avaient pour seul objectif que de favoriser les plus forts qui pouvaient donc monnayer le moment de puiser l’eau et établir les priorités ont quasiment cessé. Avec la nouvelle organisation, le principe a été simplifié. On puise par ordre d’arrivée et l’ordre d’arrivée est matérialisé par la position du fût par rapport au robinet. Les habitués mettent de manière permanente de grands fûts en plastique, alignés les uns devant les autres, devant les robinets de telle sorte que tout nouvel arrivant ne peut qu’attendre souvent très longtemps pour avoir une chance de puiser l’eau. Pour contourner le piège, la solution consiste à négocier avec l’un des enfants qui rôdent aux alentours des robinets, qui fait partie de la bande et qui a déjà son fût placé en bonne position, et de lui proposer de vous aider à puiser de l’eau moyennant paiement d’une somme variant entre 50 et 100 francs cfa par fût. Le principe étant de faire payer tous ceux qui ne font pas partie de la corporation. On achète donc de l’eau. Et, même si vous attendez pendant des heures, vous paierez 50 ou 100 Fcfa pour, semble-t-il, les frais d’entretien.
Mais en réalité ceux qui mettent les fûts devant les robinets sont de deux ordres. Ceux qui approvisionnent une équipe de vendeurs d’eaux installés au bord de la rue et ceux qui vendent de l’eau dans les quartiers, aux populations ne pouvant ou ne voulant se déplacer. Cette catégorie est divisée en deux ; il y a ceux qui font office de puiseurs d’eau. Ils prennent des bassines et autres fûts aux populations, les remplissent et les livrent à leur propriétaire, moyennant un prix connu de tous qui s’élève environ à 100 francs cfa soit 1FF pour un fût en plastique de 20 litres. La deuxième catégorie livre directement à une autre équipe qui a pour rôle de vendre dans les bouteilles d’eau minérale qu’eux-mêmes achètent aux personnels domestiques à 50 francs la bouteille. Ces personnes sont installées dans les kiosques en bordure des routes. Pour ne pas salir la ville mais aussi pour ne pas envoyer tout ce monde en chômage, les autorités de la ville (le délégué du gouvernement notamment de la communauté urbaine de Douala) s’y sont intéressées et ont même donné leur onction en offrant des kiosques. Les vendeurs partagent à trois, chaque kiosque.
Ce commerce qui est exempt d’impôt, est rémunérateur à plusieurs égards. Certains vendeurs interrogés affirment vendre par jour jusqu’à 5000 francs. Les femmes interrogées affirment envoyer leur enfants à l’école et payer leur loyer grâce à la vente de l’eau.
Les enfants malheureusement très jeunes (6 à 12 ans) participent à ce commerce en venant le soir à la sortie des classes et surtout les weekends. Ils courent dans toutes les directions à la recherche des acheteurs dès qu’une voiture s’arrête et risquent ainsi de se faire écraser en traversant sans précaution la voie publique au mépris des dangers dus à la circulation.
Les enfants malheureusement très jeunes (6 à 12 ans) participent à ce commerce en venant le soir à la sortie des classes et surtout les weekends. Ils courent dans toutes les directions à la recherche des acheteurs dès qu’une voiture s’arrête et risquent ainsi de se faire écraser en traversant sans précaution la voie publique au mépris des dangers dus à la circulation.
Outre les enfants qu’il faut peut-être sortir de cette activité, l’autre point faible, est la qualité des contenants qui conservent l’eau. Ils sont souvent d’une propreté douteuse à l’extérieur et rien ne garantit leur propreté à l’intérieur ce qui peut faire douter de la qualité de l’eau vendue, une fois qu’elle est conditionnée dans les fûts.
Ce commerce accepté de tous, notamment dans la ville de Douala où même les personnes supposées nanties viennent acheter l’eau au bord de la route et nourrissant son homme, a gagné ses lettres de noblesse en réussissant à s’insérer dans le paysage économique. Il a même suscité des émules. Son arrivée à fait naître des entreprises mieux outillées de vente d’eau, non plus seulement dans les bouteilles mais dans les sachets de 50cl au prix de 50fcfa. Malheureusement, il arrive que certaines personnes malhonnêtes vendent en sachées de l’eau de source ou de puits.
La société nationale chargée de la distribution d’eau a compris où va son intérêt, a pris conscience des enjeux même si sa survie n’est pas directement menacée et a entrepris une vaste campagne de renouvellement de ses équipements pour un meilleur service aux populations.
Ce commerce accepté de tous, notamment dans la ville de Douala où même les personnes supposées nanties viennent acheter l’eau au bord de la route et nourrissant son homme, a gagné ses lettres de noblesse en réussissant à s’insérer dans le paysage économique. Il a même suscité des émules. Son arrivée à fait naître des entreprises mieux outillées de vente d’eau, non plus seulement dans les bouteilles mais dans les sachets de 50cl au prix de 50fcfa. Malheureusement, il arrive que certaines personnes malhonnêtes vendent en sachées de l’eau de source ou de puits.
La société nationale chargée de la distribution d’eau a compris où va son intérêt, a pris conscience des enjeux même si sa survie n’est pas directement menacée et a entrepris une vaste campagne de renouvellement de ses équipements pour un meilleur service aux populations.