Dans son nouveau rapport intitulé "Saudi Arabia: Repression in the Name of Security", l'organisation affirme que des centaines de personnes ont été arrêtées pour avoir manifesté, tandis que le gouvernement élabore une loi antiterroriste qui, dans les faits, érigerait en infraction la dissidence en tant que "crime terroriste" et affaiblirait davantage encore les droits des personnes accusées de tels crimes.
"Les manifestants pacifiques et les partisans d'une réforme politique en Arabie saoudite sont pris pour cibles et arrêtés, dans le but d'étouffer tout appel à la réforme qui résonne à travers la région. Si les arguments servant à justifier cette répression de grande ampleur sont différents, il est inquiétant de constater que les pratiques abusives employées par le gouvernement saoudien ressemblent fort à celles qu'il met en œuvre depuis longtemps contre les personnes accusées d'actes terroristes", a indiqué Philip Luther, directeur par intérim du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.
Selon l'organisme, le gouvernement maintient en détention des milliers de personnes, pour beaucoup sans inculpation ni jugement, pour des motifs liés au terrorisme. En outre, la torture et les mauvais traitements demeurent monnaie courante en détention. En avril, un porte-parole du ministère de l'Intérieur a déclaré que près de 5000 personnes liées au "groupe déviant", à savoir Al Qaïda, avaient été interrogées et déférées devant les tribunaux.
Depuis le mois de février, lorsque des manifestations sporadiques ont débuté malgré l'interdiction nationale permanente de manifester, le gouvernement a imposé un tour de vis et a notamment arrêté des centaines de personnes, pour la plupart des musulmans chiites, dans la province de l'Est en proie à des troubles.
Depuis mars, plus de 300 personnes ayant pris part à des manifestations pacifiques à al Qatif, al Ahsa et Awwamiya ont été arrêtées, pendant les manifestations ou peu après. La plupart d'entre elles ont été libérées, souvent après s'être engagées à ne plus manifester. Beaucoup sont frappées d'interdiction de voyager.
Ailleurs dans le pays, les rassemblements ont été étouffés par les avertissements du ministère de l'Intérieur, qui avait prévenu que les autorités prendraient "toutes les mesures nécessaires" contre ceux qui chercheraient à "troubler l'ordre public".
Ceux qui ont manifesté avec courage ont été rapidement arrêtés. Parmi eux figurait Khaled al Johani, 40 ans, seul homme à avoir manifesté lors de la "Journée de la colère", le 11 mars à Riyadh. Il a déclaré aux journalistes qu'il était frustré par la censure des médias en Arabie saoudite et prédisait sa propre interpellation. Inculpé d'avoir soutenu une manifestation et communiqué avec des médias étrangers, il aurait été détenu à l'isolement pendant deux mois. Il est incarcéré depuis neuf mois, sans avoir été jugé.
Plusieurs personnes qui ont soutenu ouvertement les manifestations ou la réforme ont elles aussi été placées en détention. Sheikh Tawfiq Jaber Ibrahim al Amr, religieux chiite, a été arrêté pour la deuxième fois cette année au mois d'août pour avoir appelé à la réforme dans une mosquée. Il a été inculpé d'"excitation de l'opinion publique".
Le 22 novembre, 16 hommes, dont neuf réformistes bien connus, ont été condamnés par le tribunal pénal spécial à des peines allant de cinq à 30 ans de prison; ils ont notamment été déclarés coupables d'avoir formé une organisation secrète, d'avoir tenté de s'emparer du pouvoir, de provocation contre le roi, de financement du terrorisme et de blanchiment d'argent. Amnesty International a déclaré que leur procès, qui a débuté en mai, était contraire aux règles d'équité les plus élémentaires. Les accusés avaient les yeux bandés et les mains menottées durant leur procès, tandis que leur avocat n'a pas été autorisé à entrer dans le tribunal pendant les trois premières audiences.
En juillet, Amnesty International a publié l'exemplaire qu'elle s'était procurée d'un projet de loi secret relatif à la lutte contre le terrorisme, qui permettrait aux autorités saoudiennes de poursuivre les actes de dissidence pacifique comme des crimes terroristes et de prolonger la durée de détention sans inculpation ni jugement.
Si ce projet de loi était adopté sans être modifié, les crimes terroristes engloberaient des actes tels que "la mise en danger [...] de l'unité nationale" ou "l'atteinte à la réputation de l'État ou de sa position". Le fait de remettre en cause l'intégrité du roi serait passible d'une peine d'emprisonnement d'au moins 10 ans.
Après qu'Amnesty International a publié le projet de loi, les autorités saoudiennes auraient brièvement bloqué l'accès depuis le royaume au site de l'organisation et affirmé que ses préoccupations au sujet de cette loi étaient "injustifiées, pure supposition et sans fondement".
"À moins qu'il ne soit radicalement modifié, le projet de loi relatif à la lutte contre le terrorisme ne ferait qu'aggraver la situation actuelle, car il enracinerait et légaliserait les pires pratiques dont nous rendons compte. Il est indéniable que le gouvernement saoudien a la responsabilité de protéger la population contre les attaques violentes, mais il doit agir dans le respect du droit international", a indiqué Philip Luther.
"Les manifestants pacifiques et les partisans d'une réforme politique en Arabie saoudite sont pris pour cibles et arrêtés, dans le but d'étouffer tout appel à la réforme qui résonne à travers la région. Si les arguments servant à justifier cette répression de grande ampleur sont différents, il est inquiétant de constater que les pratiques abusives employées par le gouvernement saoudien ressemblent fort à celles qu'il met en œuvre depuis longtemps contre les personnes accusées d'actes terroristes", a indiqué Philip Luther, directeur par intérim du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.
Selon l'organisme, le gouvernement maintient en détention des milliers de personnes, pour beaucoup sans inculpation ni jugement, pour des motifs liés au terrorisme. En outre, la torture et les mauvais traitements demeurent monnaie courante en détention. En avril, un porte-parole du ministère de l'Intérieur a déclaré que près de 5000 personnes liées au "groupe déviant", à savoir Al Qaïda, avaient été interrogées et déférées devant les tribunaux.
Depuis le mois de février, lorsque des manifestations sporadiques ont débuté malgré l'interdiction nationale permanente de manifester, le gouvernement a imposé un tour de vis et a notamment arrêté des centaines de personnes, pour la plupart des musulmans chiites, dans la province de l'Est en proie à des troubles.
Depuis mars, plus de 300 personnes ayant pris part à des manifestations pacifiques à al Qatif, al Ahsa et Awwamiya ont été arrêtées, pendant les manifestations ou peu après. La plupart d'entre elles ont été libérées, souvent après s'être engagées à ne plus manifester. Beaucoup sont frappées d'interdiction de voyager.
Ailleurs dans le pays, les rassemblements ont été étouffés par les avertissements du ministère de l'Intérieur, qui avait prévenu que les autorités prendraient "toutes les mesures nécessaires" contre ceux qui chercheraient à "troubler l'ordre public".
Ceux qui ont manifesté avec courage ont été rapidement arrêtés. Parmi eux figurait Khaled al Johani, 40 ans, seul homme à avoir manifesté lors de la "Journée de la colère", le 11 mars à Riyadh. Il a déclaré aux journalistes qu'il était frustré par la censure des médias en Arabie saoudite et prédisait sa propre interpellation. Inculpé d'avoir soutenu une manifestation et communiqué avec des médias étrangers, il aurait été détenu à l'isolement pendant deux mois. Il est incarcéré depuis neuf mois, sans avoir été jugé.
Plusieurs personnes qui ont soutenu ouvertement les manifestations ou la réforme ont elles aussi été placées en détention. Sheikh Tawfiq Jaber Ibrahim al Amr, religieux chiite, a été arrêté pour la deuxième fois cette année au mois d'août pour avoir appelé à la réforme dans une mosquée. Il a été inculpé d'"excitation de l'opinion publique".
Le 22 novembre, 16 hommes, dont neuf réformistes bien connus, ont été condamnés par le tribunal pénal spécial à des peines allant de cinq à 30 ans de prison; ils ont notamment été déclarés coupables d'avoir formé une organisation secrète, d'avoir tenté de s'emparer du pouvoir, de provocation contre le roi, de financement du terrorisme et de blanchiment d'argent. Amnesty International a déclaré que leur procès, qui a débuté en mai, était contraire aux règles d'équité les plus élémentaires. Les accusés avaient les yeux bandés et les mains menottées durant leur procès, tandis que leur avocat n'a pas été autorisé à entrer dans le tribunal pendant les trois premières audiences.
En juillet, Amnesty International a publié l'exemplaire qu'elle s'était procurée d'un projet de loi secret relatif à la lutte contre le terrorisme, qui permettrait aux autorités saoudiennes de poursuivre les actes de dissidence pacifique comme des crimes terroristes et de prolonger la durée de détention sans inculpation ni jugement.
Si ce projet de loi était adopté sans être modifié, les crimes terroristes engloberaient des actes tels que "la mise en danger [...] de l'unité nationale" ou "l'atteinte à la réputation de l'État ou de sa position". Le fait de remettre en cause l'intégrité du roi serait passible d'une peine d'emprisonnement d'au moins 10 ans.
Après qu'Amnesty International a publié le projet de loi, les autorités saoudiennes auraient brièvement bloqué l'accès depuis le royaume au site de l'organisation et affirmé que ses préoccupations au sujet de cette loi étaient "injustifiées, pure supposition et sans fondement".
"À moins qu'il ne soit radicalement modifié, le projet de loi relatif à la lutte contre le terrorisme ne ferait qu'aggraver la situation actuelle, car il enracinerait et légaliserait les pires pratiques dont nous rendons compte. Il est indéniable que le gouvernement saoudien a la responsabilité de protéger la population contre les attaques violentes, mais il doit agir dans le respect du droit international", a indiqué Philip Luther.
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