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Les insolites de Jeanne


Par Jeanne Voisin Rédigé le 28/08/2011 (dernière modification le 28/08/2011)

Deux femmes qui font parler d'elles : Une aristocrate espagnole - Un vol qui a marqué les esprits


Une aristocrate espagnole

La Maja Vestida, huile sur toile, 95 cm x 188 cm, de Francisco de Goya,1746–1828, au Musée du Prado.
La Maja Vestida, huile sur toile, 95 cm x 188 cm, de Francisco de Goya,1746–1828, au Musée du Prado.
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Il paraît que l'Espagne, sans doute pour éviter de trop penser aux restrictions qui lui ont été imposées, s'intéresse à un mariage qui doit se dérouler en octobre prochain, dans la plus stricte intimité. Maria del Rosario, Cayetana, Alfonsa, Victoria Eugenia, Francisca Fitz-James Stuart épousera alors et sans susciter l'enthousiasme délirant de sa famille, le haut fonctionnaire Alfonso Díez, par ailleurs propriétaire d’une société privée de conseil en entreprise. Celui-ci a soixante ans, la mariée vingt-cinq de plus et ils se connaissent depuis une trentaine d'années. Ce n'est pas une personne ordinaire, fille unique de don Jacobo Fitz-James Stuart y Falco, 17e duc d’Albe, elle est elle-même 18e duchesse d'Albe, appartient à cette maison qui date de 1472, croule sous les titres nobiliaires, plusieurs fois duchesse, marquise et comtesse, Grande d’Espagne, filleule du dernier roi d'Espagne Alphonse XIII. En outre, propriétaire d’un des plus importants patrimoines d’Europe, quelque 34000 ha de terres qui lui assurent de très confortables subsides de la PAC, Politique agricole commune, elle possède une vingtaine de palais et de châteaux ornés de tableaux des plus grands maîtres. On comprend que ses enfants voient d'un assez mauvais œil cette nouvelle union qui augmenterait d'une unité le nombre des héritiers et diminuerait donc la valeur de chaque part. Pour faire taire leurs réticences, la duchesse d'Albe a distribué à chacun quelque 1110 millions d'euros. Il est vrai que sa fortune est évaluée à plus de 3 milliards d'euros...
Elle s'était mariée la première fois en la cathédrale de Séville avec Luis Martinez de Irujo, fils du duc de Sotomayor, lors de noces fastueuses, le 12 octobre 1947. Ils eurent six enfants. Devenue veuve en 1972, elle se remarie le 16 mars 1978 dans la chapelle du palais de Liria à Madrid où elle avait vu le jour le 28 mars 1926. Le jeune marié, Jesús Aguirre y Ortiz de Zárate, de 8 ans son cadet, est docteur en théologie et ancien séminariste. Veuve à nouveau en 2001, elle se rapproche en 2008 d'Alfonso Díez. Elle a une solide réputation d'anticonformiste et précise "J'ai toujours aimé les toreros, les artistes, les peintres ... pas seulement les ducs". Parmi les membres les plus célèbres de sa famille, on note Fernando Álvarez de Toledo y Pimentel, troisième duc d'Albe, gouverneur des Pays-Bas de 1567 à 1573. Gaetano Donizetti s'en inspira pour son grand opéra en quatre actes Il duca d'Alba, créé au Teatro Apollo de Rome le 22 mars 1882. Il serait difficile de ne pas citer María del Pilar Teresa Cayetana de Silva y Álvarez de Toledo, 10 juin 1762 - 23 juin 1802, treizième duchesse d'Albe, modèle du célèbre tableau de Francisco José de Goya y Lucientes, peint de 1802 à 1805. Cette oeuvre, la Maja vestida, la Maja vêtue, est actuellement au Prado de Madrid. Il existe dans le même musée un autre tableau de Goya, la Maja desnuda, la Maja nue, dont on a cru pendant longtemps qu'il représentait la duchesse, on a découvert qu'il n'en était rien, des doutes sont aussi apparus à propos de la Maja vestida. La Maja desnuda a inspiré le réalisateur Henry Koster pour le film franco-italo-américain The Naked Maja sorti à la fin des années cinquante. Ava Gardner y interprétait le rôle de la duchesse d'Albe.

Un vol qui a marqué les esprits

La Joconde. Entre 1503 et 1505, huile sur peuplier, 76,8 × 53 cm. Musée du Louvre, Paris.
La Joconde. Entre 1503 et 1505, huile sur peuplier, 76,8 × 53 cm. Musée du Louvre, Paris.
Ces jours-ci, on n'a pas manqué d'évoquer un événement qui s'est déroulé il y a cent ans. Le 22 août 1911 au matin, un gardien s'aperçut que la Joconde exposée au Musée du Louvre à Paris, avait disparu. L’Allemagne fut accusée par plusieurs journaux de s'être emparée du célèbre chef-d’œuvre peint entre 1503 et 1506 par Léonard de Vinci. Ensuite, on arrêta l'écrivain Guillaume Apollinaire qui avait eu le malheur de déclarer un jour qu’il faudrait détruire le Louvre, il fut emprisonné durant une semaine à la prison de la Santé. Une de ses connaissances, Géry-Piéret, qui avait déjà volé quelques pièces au Louvre, fut aussi inquiété. Il fut très vite démontré qu'ils n'avaient rien à voir avec ce vol. Picasso lui-même fut accusé car il connaissait Géry-Piéret et lui avait acheté précédemment deux objets. Plusieurs personnes s'accusèrent du vol y compris assure-t-on, le célèbre écrivain italien Gabriele d'Annunzio... Le tableau fut retrouvé en décembre 1913 après qu’un antiquaire italien de Florence eut reçu une lettre d’un inconnu lui proposant de le lui apporter. L'antiquaire prévint la police qui n'eut plus qu'à cueillir le ravisseur qu'elle avait placé sous surveillance. Vincenzo Peruggia qui est né le 8 octobre 1881 à Dumenza en Lombardie, est arrêté dans sa chambre d'hôtel. Verrier de son état, il avait travaillé au musée du Louvre. Il avait décroché le tableau le 21 août 1911, puis était descendu par un escalier donnant sur le quai du Louvre et avait caché la Joconde dans une valise. Il voulait semble-t-il venger son pays pour toutes les œuvres d’art qu'il estimait avoir été volées par les armées du général Bonaparte lors de la campagne d'Italie à l'époque du Directoire. C'est ce qui amena l'Italie à se montrer relativement indulgente lors du jugement, Peruggia n'écopa que de sept mois de prison. Quant à la Joconde, elle fut restituée solennellement à la France et retrouva sa place au Louvre le 4 janvier 1914. Le portrait de Mona Lisa del Giocondo, contrairement à ce qu'avait pu penser Perugia, ne faisait pas partie du butin des armées françaises en Italie. C'est François Ier qui l'avait acheté à Léonard de Vinci qu'il avait fait venir à Amboise. L’œuvre fut d'abord installée à Fontainebleau, en 1798 elle est au Louvre devenu musée puis le Premier consul Bonaparte le fait accrocher en 1800 au palais des Tuileries dans les appartements de Joséphine. Il revient au Louvre en 1804. Pendant les différentes guerres, 1870, 1914 et 1939, le tableau fut mis en sécurité en plusieurs endroits. En 1963, il est exposé à Washington et New York, en 1974 c'est en Union soviétique et au Japon, depuis il n'a plus quitté le Louvre où il attire toujours autant de visiteurs fascinés.
Peruggia qui est mort le 8 octobre 1925 à Annemasse dans le département français de Haute-Savoie, est le héros d'une pièce de théâtre "Le procès de Vincenzo Peruggia", figurant au programme du festival d'été de Dumenza, sa ville natale peu éloignée du lac Majeur. Simone Toffanin, metteur en scène, précise "Nous croyons que Peruggia était un patriote". Quant à Corrado Nazario Moro, maire de Dumenza, il tient à s'expliquer "Nous ne voulons pas devenir connus en tant que ville natale du voleur de Mona Lisa"...








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