Dans la capitale hongroise c'est le Budapesti Operett Szinház construit en 1894 sur les dessins des architectes viennois Fellner et Helmer, également auteurs du Vigszinház. Il avait succédé à l'Orpheum que Karoly Somossy avait ouvert en 1878. L'établissement connut très vite le succès avec des opérettes dont c'est d'ailleurs l'âge d'or. Ces œuvres plus légères que l'opéra, avec une alternance de scènes parlées et d'autres chantées, assaisonnées de quelques notes d'humour et enchaînant des airs de valse et plus tard des rythmes venus d'outre-Atlantique, avaient tout pour séduire le public. Avant la Première Guerre durant ce qu'on a pu appeler l'Apocalypse joyeuse et après par nostalgie et peut-être aussi pour oublier les nuages qui commençaient à s'amonceler sur l'Europe. Parmi les nombreux compositeurs hongrois se détachent par l'abondance et la qualité de leur production, Franz Lehár dont on célèbre en 2008 le soixantième anniversaire de la mort et Emmerich Kálmán mort il y a cinquante cinq ans.
Ferenc Lehár est né à Komárom, actuellement Komárno en Slovaquie, le 30 avril 1870, où son père était chef de la musique militaire de la garnison. Au gré de ses affectations, la famille s'est retrouvée aux quatre coins de l'Empire austro-hongrois, Franz est en pension à Budapest puis il s'inscrit au conservatoire de Prague en classe de violon contre la volonté de son père qui voulait en faire un médecin. Dvorak et Brahms lui prodiguent leurs encouragements au vu de ses premières compositions. Engagé dans l'armée autrichienne, il est premier violon à Vienne puis chef de musique de plusieurs régiments, à Losoncz, Trieste, Pula en Istrie, et finalement au même poste au théâtre An der Wien. Lehár commence à faire jouer ses premières œuvres avec des succès divers. 1903 marque un tournant, le librettiste Victor Léon découvre une pièce française d'Henri Meilhac, L'attaché d'ambassade. Avec Leo Stein son collaborateur, il en tire un livret d'opérette qu'il présente au compositeur Richard Heuberger qui le refuse. Lehár l'accepte. Le 28 décembre 1905, Die lustige Witve obtient un succès modéré mais elle enthousiasme un impresario berlinois qui était présent. Il décide de monter l'oeuvre dans la capitale du IIe Reich où la première a lieu le 1er décembre 1906.
Une veuve qui a grisé les foules
C'est le début de la carrière triomphale de La Veuve Joyeuse qui, créée à Paris le 28 avril 1909 au théâtre Apollo, sera jouée dans le monde entier. D'autres succès suivent, Le comte de Luxembourg créé à Vienne le 12 novembre 1909 et à Paris en 1912, Amour Tzigane en 1910 et Eva en 1911 également joués à Paris. Après la Première Guerre, on relève encore Frasquita en 1922. Le 9 février 1923 Lehár avait créé au théâtre An der Wien la Tunique Jaune, assez vite oubliée, puis suivent Paganini en 1925 et le Tzarevitch en 1927. Pour son interprète favori le ténor Richard Tauber, il remanie la Tunique jaune qui devient Le Pays du Sourire, la première a lieu à Berlin le 10 octobre 1929 et c'est immédiatement un triomphe mondial. Après Giuditta en 1935, Lehár arrête la composition, revient dans son pays natal pendant la Seconde Guerre et s'éteint à Bad Ischl, dans les environs de Salzbourg, le 24 octobre 1948 quelques mois après sa femme.
Imre Kálmán, né Imre Koppstein, voit le jour le 24 octobre 1882 à Siófok au bord du lac Balaton. Son père, négociant aisé, fait de mauvaises affaires et la famille doit s'installer modestement à Budapest. Parallèlement à ses études de droit à l'université de Budapest, Imre étudie le piano et la composition à l'Académie Royale de musique où il a pour condisciples Béla Bartók et Zoltán Kodály. En 1907, il remporte le prix Franz Josef avec un cycle de lieder et en 1908 obtient à Budapest avec Manœuvres d'automne, son premier grand succès d'opérette, la création eut lieu à Lyon en 1914. Puis ce furent à Vienne Princesse Czardas en 1915, La Bayadère en 1921, Comtesse Maritza en 1924, La Duchesse de Chicago en 1926, La Princesse du cirque en 1926. En 1938, il quitte Vienne pour Paris et en 1940 rejoint l'Amérique où il fait jouer une nouvelle œuvre Marinka en 1945. En 1951, il s'installe à Paris où il meurt le 30 octobre 1953. On remarquera que les titres de la plupart des œuvres reflètent leur légèreté et qu'elles répondaient sans doute à une attente du public trop heureux de retrouver cette aristocratie, fût-elle de pacotille !
Ferenc Lehár est né à Komárom, actuellement Komárno en Slovaquie, le 30 avril 1870, où son père était chef de la musique militaire de la garnison. Au gré de ses affectations, la famille s'est retrouvée aux quatre coins de l'Empire austro-hongrois, Franz est en pension à Budapest puis il s'inscrit au conservatoire de Prague en classe de violon contre la volonté de son père qui voulait en faire un médecin. Dvorak et Brahms lui prodiguent leurs encouragements au vu de ses premières compositions. Engagé dans l'armée autrichienne, il est premier violon à Vienne puis chef de musique de plusieurs régiments, à Losoncz, Trieste, Pula en Istrie, et finalement au même poste au théâtre An der Wien. Lehár commence à faire jouer ses premières œuvres avec des succès divers. 1903 marque un tournant, le librettiste Victor Léon découvre une pièce française d'Henri Meilhac, L'attaché d'ambassade. Avec Leo Stein son collaborateur, il en tire un livret d'opérette qu'il présente au compositeur Richard Heuberger qui le refuse. Lehár l'accepte. Le 28 décembre 1905, Die lustige Witve obtient un succès modéré mais elle enthousiasme un impresario berlinois qui était présent. Il décide de monter l'oeuvre dans la capitale du IIe Reich où la première a lieu le 1er décembre 1906.
Une veuve qui a grisé les foules
C'est le début de la carrière triomphale de La Veuve Joyeuse qui, créée à Paris le 28 avril 1909 au théâtre Apollo, sera jouée dans le monde entier. D'autres succès suivent, Le comte de Luxembourg créé à Vienne le 12 novembre 1909 et à Paris en 1912, Amour Tzigane en 1910 et Eva en 1911 également joués à Paris. Après la Première Guerre, on relève encore Frasquita en 1922. Le 9 février 1923 Lehár avait créé au théâtre An der Wien la Tunique Jaune, assez vite oubliée, puis suivent Paganini en 1925 et le Tzarevitch en 1927. Pour son interprète favori le ténor Richard Tauber, il remanie la Tunique jaune qui devient Le Pays du Sourire, la première a lieu à Berlin le 10 octobre 1929 et c'est immédiatement un triomphe mondial. Après Giuditta en 1935, Lehár arrête la composition, revient dans son pays natal pendant la Seconde Guerre et s'éteint à Bad Ischl, dans les environs de Salzbourg, le 24 octobre 1948 quelques mois après sa femme.
Imre Kálmán, né Imre Koppstein, voit le jour le 24 octobre 1882 à Siófok au bord du lac Balaton. Son père, négociant aisé, fait de mauvaises affaires et la famille doit s'installer modestement à Budapest. Parallèlement à ses études de droit à l'université de Budapest, Imre étudie le piano et la composition à l'Académie Royale de musique où il a pour condisciples Béla Bartók et Zoltán Kodály. En 1907, il remporte le prix Franz Josef avec un cycle de lieder et en 1908 obtient à Budapest avec Manœuvres d'automne, son premier grand succès d'opérette, la création eut lieu à Lyon en 1914. Puis ce furent à Vienne Princesse Czardas en 1915, La Bayadère en 1921, Comtesse Maritza en 1924, La Duchesse de Chicago en 1926, La Princesse du cirque en 1926. En 1938, il quitte Vienne pour Paris et en 1940 rejoint l'Amérique où il fait jouer une nouvelle œuvre Marinka en 1945. En 1951, il s'installe à Paris où il meurt le 30 octobre 1953. On remarquera que les titres de la plupart des œuvres reflètent leur légèreté et qu'elles répondaient sans doute à une attente du public trop heureux de retrouver cette aristocratie, fût-elle de pacotille !