Cette lettre contenait 10 recommandations adressées aux autorités boliviennes, les encourageant en particulier à faire en sorte que toutes les négociations ou consultations à venir concernant cette route soient menées dans un climat de confiance, à fournir toutes les informations disponibles aux communautés concernées et à prévoir des délais suffisants pour d'éventuelles discussions préalables afin de parvenir à un accord ou d'obtenir un consentement. La lettre appelait également les autorités à promouvoir les droits des communautés indigènes à travers des actions et des programmes qui respectent leurs modes de vie, que la route soit construite ou non.
"Le fait qu'il ne règne pas un climat de confiance va rendre extrêmement difficile pour le gouvernement l'obtention, par le biais de la consultation actuellement engagée, d'un accord ou du consentement de la population, comme l'exigent les normes internationales. (...) Le manque de volonté politique de la part des autorités pour réaliser une consultation préalable à ce moment-là et les actions ultérieures du gouvernement visant à convaincre les communautés qu'il est opportun d'organiser une consultation maintenant instaurent un climat de méfiance entre les communautés indigènes opposées aux travaux. (...) Amnesty International ne prend pas position quant à la construction de cette route, mais l'organisation constate que le processus de consultation des populations concernées adopté par les autorités ne semble pas parfaitement conforme aux textes internationaux en matière de droit à la consultation préalable, libre et éclairée", a expliqué Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques d'Amnesty International.
Les autorités n'ont pas consulté les populations concernées au début du projet. Les plans pour la construction d'une route traversant le TIPNIS ont vu le jour en 2008 avec l'approbation du projet et la signature du contrat avec l'entreprise chargée de le mener à bien. Des mesures législatives portant sur ce projet avaient déjà été adoptées. Les autorités affirment que cette route est nécessaire afin de mieux relier les différentes régions du pays entre elles mais, selon plusieurs communautés – qui rassemblent environ 12000 personnes – vivant dans le parc et sur le territoire indigène, elle va affecter une grande réserve naturelle et les vies qu'elle abrite.
L'absence de consultation préalable et l'opposition à la construction de la route ont donné lieu à la 8e marche indigène, en 2011, qui s'est achevée avec l'adoption d'une loi empêchant la construction de la route à travers le parc. Plus tard, une autre marche, organisée cette fois par des communautés et des secteurs favorables au projet, a réussi à faire adopter une autre loi, prévoyant une consultation autour de ce projet. Les communautés opposées au projet et à la consultation actuelle ont récemment entamé la 9e marche indigène.
Lors d'un récent déplacement en Bolivie, une équipe d'Amnesty International a pu rassembler des informations sur des plaintes indiquant que les forces de sécurité auraient eu recours de manière excessive à la force lors de la 8e marche indigène et auraient procédé à des arrestations arbitraires de participants. Amnesty International appelle les autorités boliviennes à mener jusqu'au bout une enquête minutieuse, impartiale et indépendante sur l'intervention policière du 25 septembre 2011, lors de la 8e marche indigène, et à veiller à ce que tous les auteurs et les responsables de ces violences présumées soient traduits en justice.
"Si l'enquête pour présomption d'usage excessif de la force contre des manifestants se déroule selon un processus conforme au droit, cela enverra un message important qui pourrait contribuer à rétablir la confiance envers les autorités dans le conflit autour du TIPNIS."
"Le fait qu'il ne règne pas un climat de confiance va rendre extrêmement difficile pour le gouvernement l'obtention, par le biais de la consultation actuellement engagée, d'un accord ou du consentement de la population, comme l'exigent les normes internationales. (...) Le manque de volonté politique de la part des autorités pour réaliser une consultation préalable à ce moment-là et les actions ultérieures du gouvernement visant à convaincre les communautés qu'il est opportun d'organiser une consultation maintenant instaurent un climat de méfiance entre les communautés indigènes opposées aux travaux. (...) Amnesty International ne prend pas position quant à la construction de cette route, mais l'organisation constate que le processus de consultation des populations concernées adopté par les autorités ne semble pas parfaitement conforme aux textes internationaux en matière de droit à la consultation préalable, libre et éclairée", a expliqué Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme Amériques d'Amnesty International.
Les autorités n'ont pas consulté les populations concernées au début du projet. Les plans pour la construction d'une route traversant le TIPNIS ont vu le jour en 2008 avec l'approbation du projet et la signature du contrat avec l'entreprise chargée de le mener à bien. Des mesures législatives portant sur ce projet avaient déjà été adoptées. Les autorités affirment que cette route est nécessaire afin de mieux relier les différentes régions du pays entre elles mais, selon plusieurs communautés – qui rassemblent environ 12000 personnes – vivant dans le parc et sur le territoire indigène, elle va affecter une grande réserve naturelle et les vies qu'elle abrite.
L'absence de consultation préalable et l'opposition à la construction de la route ont donné lieu à la 8e marche indigène, en 2011, qui s'est achevée avec l'adoption d'une loi empêchant la construction de la route à travers le parc. Plus tard, une autre marche, organisée cette fois par des communautés et des secteurs favorables au projet, a réussi à faire adopter une autre loi, prévoyant une consultation autour de ce projet. Les communautés opposées au projet et à la consultation actuelle ont récemment entamé la 9e marche indigène.
Lors d'un récent déplacement en Bolivie, une équipe d'Amnesty International a pu rassembler des informations sur des plaintes indiquant que les forces de sécurité auraient eu recours de manière excessive à la force lors de la 8e marche indigène et auraient procédé à des arrestations arbitraires de participants. Amnesty International appelle les autorités boliviennes à mener jusqu'au bout une enquête minutieuse, impartiale et indépendante sur l'intervention policière du 25 septembre 2011, lors de la 8e marche indigène, et à veiller à ce que tous les auteurs et les responsables de ces violences présumées soient traduits en justice.
"Si l'enquête pour présomption d'usage excessif de la force contre des manifestants se déroule selon un processus conforme au droit, cela enverra un message important qui pourrait contribuer à rétablir la confiance envers les autorités dans le conflit autour du TIPNIS."
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