Arts visuels et sonores temps réel
UNE PERFORMANCE : TROIS VISIONS D’ARTISTES :
Au mois de mai dernier, un article de Magali Seignabou paru dans le Podcast Journal faisait le compte-rendu d’une performance L’OUIE L’A VUE de 2010 et recommandait vivement de ne pas rater la prochaine prestation de ces artistes performeurs en arts visuels et sonores en temps réel. Et bien, c’est le moment ! La performance annoncée aura bien lieu vendredi prochain 8 juillet dans le cadre de la manifestation « ACCA - L'Art Contemporain et la Côte d'Azur - Un territoire pour l'expérimentation, 1951-2011 » (Voir les détails en fin d’article) :
A cette occasion, voici ce que disait les trois compères de leur démarche en mars 2011:
Vision : 8 mars 2011, 16h28, atelier, Vieux Nice, Alpes-Maritimes, France :
Alain de Fombelle :
Entends ce que tu vois et regarde ce que ton ouie te montre ! Au-delà des repères, des normes, des concepts, de l’art contemporanéité, du consensuel, essayer simplement d’être autre, sans a priori, dans l’instant, dans le temps réel. Finalement, être dans la réalité vraie, celle de la perception pure : osmose fugitive et fragile ou l’instantané de la création se fond avec ce qui l’entoure.
En suivant cette voie, Alain de Fombelle poursuit un travail de plusieurs années sur l’infini, l’incertain, l’imprécis : être sur le seuil, et pourtant, ne rien voir d’identifiable, sauf le réel imaginé (mais allez savoir si cet imaginaire là n’est pas réel quelque part…). Terrible vertige de l’étiquette que l’on croit tenir mais dont le sens s’enfuit en permanence. Ambiguïté déroutante, dont on ne sait pas sur quel versant elle va nous entraîner : organique, minéral, illusoire et futile, ou vers le douloureux reflet d’une réalité trop cruelle pour que nous acceptions sa vérité, ou encore, tout à la fois ?
Dans cette démarche qui l’a amené à explorer la composition en temps réel et les nouvelles technologies numériques, Alain de Fombelle ne pouvait que rencontrer d’autres chercheurs cheminant eux aussi sur cette voie étroite et difficile, artistes équilibristes de l’improbable, dangereux perturbateurs du « tout est permis » ambiant, indifférents aux cris et aux paillettes. Celui-ci se promenait surtout dans les images, et ceux-là surtout dans les sons. Qu’importe, car au final, la différence s’estompe, et seule reste l’éphémère perception de l’instant.
Cet ainsi qu’il se retrouve en compagnie d’Henri Roger, merveilleux pratiquant de la musique improvisée, ou de l’attentif Christophe Meulien, ou encore de Barre Phillips, grand magicien de la contrebasse.
Plus formellement, ces performances s’inscrivent dans le champ des arts de l’éphémère, dans celui des arts vivants et dans celui des arts numériques. Elles ont en héritage une préoccupation très ancienne : elles sont à la recherche de l’essence de l’être créatif et de la perception, ce territoire subtil de l’ici maintenant.
Concrètement, à chaque performance, il s’agit de partir d’un terrain vierge, et d’inventer sur l’instant, un monde tout entier, en évitant tout repère, toute référence à l’existant, même si, parfois, c’est difficile. Ne pas se fixer de règles, ni se dire ce que l’on va faire, ni prévoir de répétition, ni s’entendre sur quelques points de rencontre. N’est-ce pas là, d’ailleurs, une autre façon de se fixer une règle, peut-être la plus difficile de toute. Écouter et voir. Regarder et entendre. Écouter la vue, voir le son : musiques et images improvisées en temps réel. Un travail sans filets, à chaque fois. Mais, il n’y a pas lieu de s’en étonner, car vous le savez bien, les artistes sont fous…
Vision : 8-9 mars 2011, autour de minuit, chambre d’hôtel, Alès, Gard, France :
Christophe Meulien
Trois improvisateurs créent ensemble, sans filet, images et sons. Pas de norme, de syntaxe, de code, de grille... De la liberté, durement acquise. Quels liens entre décibels et pixels ? Formes, couleurs, sons et silences construisent-ils ensemble ? Oui et non et peut-être, pour paraphraser un titre d'Henri Atlan. Ou tout à la fois. Dans l'improvisation libre, la nature des liens qui se tissent est impalpable, incertaine, multiple, complexe, parfois obscure, parfois lumineuse. Il faut s'attendre à l'inattendu, perdre pied avec confiance, et se retrouver joyeux dans des lieux étranges et sonores.
Le dessin devient art du temps, la musique art de l'espace, le plasticien et les musiciens écoutent les images, et regardent les sons.
Alain de Fombelle est rejoint cette fois-ci dans sa quête d'improvisation libre pluridisciplinaire par deux chercheurs de sons, deux explorateurs de l'éphémère : Henri Roger et Christophe Meulien.
Vision : 9 mars 2011, vers 22H, home-studio, Villefranche-sur-Mer, Alpes-Maritimes, France :
Henri Roger
Pour Henri Roger, improviser librement en solo ou collectivement est à chaque occasion
un moment de vie musical fort, essentiel.
Le passé de chaque intervenant, leur parcours, se trouvent soudainement mis au présent avec comme seule envie la réalisation ensemble d'une création de l'instant, éphémère, unique.
Chaque artiste est amené sur un autre terrain que le sien et réagit aux propositions des autres intervenants en faisant des gestes, des jeux inédits pour lui, découvrant de nouvelles facettes, de nouvelles pistes pour sa propre création.
Le public est, lui aussi, mis dans une situation d'écoute et de regard particulière, active, lui demandant de suivre un chemin non balisé en genres et en styles, tout en le laissant totalement libre de ses interprétations et réactions.
∞∞∞
Ces trois visions différentes d’une même réalité témoignent de la subtile alchimie qui s’active dans ce genre d’aventure. Alors, n’hésitez pas, allez les voir et les écouter. Ne ratez pas ce rendez-vous, car une performance, par définition, est unique.
Liane Darjevet – Juillet 2011
∞∞∞
« Tempus fugit »
avec L'OUIE L'A VUE - Écoute ton œil et vois tes sons
Alain de Fombelle (ordinateur et tablette graphique)
Henri Roger (ordinateur, claviers et guitare)
Christophe Meulien (guitare)
Vendredi 8 juillet 2011 à partir de 18h00
Galerie Depardieu « Hors les murs »
Librairie Quartier Latin (salle voutée), 30 avenue Saint-Jean Baptiste - 06300 Nice
(angle rue Désiré Niel, près Lycée Masséna)
+33(0)4 93 80 29 36
Des informations complémentaires sur L'OUIE L'A VUE sont disponibles sur les sites des artistes Henri Roger et Christophe Meulien. Voir également l’article de Magali Seignabou sur le Podcast Journal : http://www.podcastjournal.net/Arts-visuels-et-sonores-a-Nice_a8308.html
galerie.depardieu@wanadoo.fr
http://www.marmouilles.com
Au mois de mai dernier, un article de Magali Seignabou paru dans le Podcast Journal faisait le compte-rendu d’une performance L’OUIE L’A VUE de 2010 et recommandait vivement de ne pas rater la prochaine prestation de ces artistes performeurs en arts visuels et sonores en temps réel. Et bien, c’est le moment ! La performance annoncée aura bien lieu vendredi prochain 8 juillet dans le cadre de la manifestation « ACCA - L'Art Contemporain et la Côte d'Azur - Un territoire pour l'expérimentation, 1951-2011 » (Voir les détails en fin d’article) :
A cette occasion, voici ce que disait les trois compères de leur démarche en mars 2011:
Vision : 8 mars 2011, 16h28, atelier, Vieux Nice, Alpes-Maritimes, France :
Alain de Fombelle :
Entends ce que tu vois et regarde ce que ton ouie te montre ! Au-delà des repères, des normes, des concepts, de l’art contemporanéité, du consensuel, essayer simplement d’être autre, sans a priori, dans l’instant, dans le temps réel. Finalement, être dans la réalité vraie, celle de la perception pure : osmose fugitive et fragile ou l’instantané de la création se fond avec ce qui l’entoure.
En suivant cette voie, Alain de Fombelle poursuit un travail de plusieurs années sur l’infini, l’incertain, l’imprécis : être sur le seuil, et pourtant, ne rien voir d’identifiable, sauf le réel imaginé (mais allez savoir si cet imaginaire là n’est pas réel quelque part…). Terrible vertige de l’étiquette que l’on croit tenir mais dont le sens s’enfuit en permanence. Ambiguïté déroutante, dont on ne sait pas sur quel versant elle va nous entraîner : organique, minéral, illusoire et futile, ou vers le douloureux reflet d’une réalité trop cruelle pour que nous acceptions sa vérité, ou encore, tout à la fois ?
Dans cette démarche qui l’a amené à explorer la composition en temps réel et les nouvelles technologies numériques, Alain de Fombelle ne pouvait que rencontrer d’autres chercheurs cheminant eux aussi sur cette voie étroite et difficile, artistes équilibristes de l’improbable, dangereux perturbateurs du « tout est permis » ambiant, indifférents aux cris et aux paillettes. Celui-ci se promenait surtout dans les images, et ceux-là surtout dans les sons. Qu’importe, car au final, la différence s’estompe, et seule reste l’éphémère perception de l’instant.
Cet ainsi qu’il se retrouve en compagnie d’Henri Roger, merveilleux pratiquant de la musique improvisée, ou de l’attentif Christophe Meulien, ou encore de Barre Phillips, grand magicien de la contrebasse.
Plus formellement, ces performances s’inscrivent dans le champ des arts de l’éphémère, dans celui des arts vivants et dans celui des arts numériques. Elles ont en héritage une préoccupation très ancienne : elles sont à la recherche de l’essence de l’être créatif et de la perception, ce territoire subtil de l’ici maintenant.
Concrètement, à chaque performance, il s’agit de partir d’un terrain vierge, et d’inventer sur l’instant, un monde tout entier, en évitant tout repère, toute référence à l’existant, même si, parfois, c’est difficile. Ne pas se fixer de règles, ni se dire ce que l’on va faire, ni prévoir de répétition, ni s’entendre sur quelques points de rencontre. N’est-ce pas là, d’ailleurs, une autre façon de se fixer une règle, peut-être la plus difficile de toute. Écouter et voir. Regarder et entendre. Écouter la vue, voir le son : musiques et images improvisées en temps réel. Un travail sans filets, à chaque fois. Mais, il n’y a pas lieu de s’en étonner, car vous le savez bien, les artistes sont fous…
Vision : 8-9 mars 2011, autour de minuit, chambre d’hôtel, Alès, Gard, France :
Christophe Meulien
Trois improvisateurs créent ensemble, sans filet, images et sons. Pas de norme, de syntaxe, de code, de grille... De la liberté, durement acquise. Quels liens entre décibels et pixels ? Formes, couleurs, sons et silences construisent-ils ensemble ? Oui et non et peut-être, pour paraphraser un titre d'Henri Atlan. Ou tout à la fois. Dans l'improvisation libre, la nature des liens qui se tissent est impalpable, incertaine, multiple, complexe, parfois obscure, parfois lumineuse. Il faut s'attendre à l'inattendu, perdre pied avec confiance, et se retrouver joyeux dans des lieux étranges et sonores.
Le dessin devient art du temps, la musique art de l'espace, le plasticien et les musiciens écoutent les images, et regardent les sons.
Alain de Fombelle est rejoint cette fois-ci dans sa quête d'improvisation libre pluridisciplinaire par deux chercheurs de sons, deux explorateurs de l'éphémère : Henri Roger et Christophe Meulien.
Vision : 9 mars 2011, vers 22H, home-studio, Villefranche-sur-Mer, Alpes-Maritimes, France :
Henri Roger
Pour Henri Roger, improviser librement en solo ou collectivement est à chaque occasion
un moment de vie musical fort, essentiel.
Le passé de chaque intervenant, leur parcours, se trouvent soudainement mis au présent avec comme seule envie la réalisation ensemble d'une création de l'instant, éphémère, unique.
Chaque artiste est amené sur un autre terrain que le sien et réagit aux propositions des autres intervenants en faisant des gestes, des jeux inédits pour lui, découvrant de nouvelles facettes, de nouvelles pistes pour sa propre création.
Le public est, lui aussi, mis dans une situation d'écoute et de regard particulière, active, lui demandant de suivre un chemin non balisé en genres et en styles, tout en le laissant totalement libre de ses interprétations et réactions.
∞∞∞
Ces trois visions différentes d’une même réalité témoignent de la subtile alchimie qui s’active dans ce genre d’aventure. Alors, n’hésitez pas, allez les voir et les écouter. Ne ratez pas ce rendez-vous, car une performance, par définition, est unique.
Liane Darjevet – Juillet 2011
∞∞∞
« Tempus fugit »
avec L'OUIE L'A VUE - Écoute ton œil et vois tes sons
Alain de Fombelle (ordinateur et tablette graphique)
Henri Roger (ordinateur, claviers et guitare)
Christophe Meulien (guitare)
Vendredi 8 juillet 2011 à partir de 18h00
Galerie Depardieu « Hors les murs »
Librairie Quartier Latin (salle voutée), 30 avenue Saint-Jean Baptiste - 06300 Nice
(angle rue Désiré Niel, près Lycée Masséna)
+33(0)4 93 80 29 36
Des informations complémentaires sur L'OUIE L'A VUE sont disponibles sur les sites des artistes Henri Roger et Christophe Meulien. Voir également l’article de Magali Seignabou sur le Podcast Journal : http://www.podcastjournal.net/Arts-visuels-et-sonores-a-Nice_a8308.html
galerie.depardieu@wanadoo.fr
http://www.marmouilles.com